• Le vingtième arrondissement de Paris possède, plus que d'autres, des lieux privilégiés où le regard peut encore capter ces images poétiques qui échappent à notre époque de pubs et de bagnoles.

    Belleville et Ménilmontant nous montrent des "signes intérieurs de richesses" inconnus ailleurs dans Paris.

    Malheureusement, ce qu'on appelle : "urbanisme" , (philosophie dont l'exécutant est le Promoteur), ne connaît pas de pire ennemi que l'inconnu et, faute de pouvoir le comprendre, il le détruit, afin de le remplacer par du trop-connu qui n'encourage plus que l'indifférence.

    Je dédie ces quelques lignes au souvenir de ce que fut cette partie modeste et mystérieuse de la rue des Cascades.



    >> Casque d'Or, le film de Jacques Becker tourné en décors naturels au 44, rue des Cascades. 

    >> La rue des Cascades dans l'univers musical de Yann Tiersen 

     

     

     

     


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    Ces deux obélisques, situés à 900 kilomètres l'un de l'autre, nous adressent un cruel clin d'œil de l'Histoire.

    C'est tout d'abord à Port-Vendres où, en mars 1789, on inaugure un obélisque de 100 pieds de haut à la gloire de Louis XVI, bienfaiteur de la ville.

    Puis c'est à Paris où, quelques cinquante ans plus tard – en 1836 - on érige l'obélisque de Louqsor sur l'ex-place de la Révolution.

    Or, à cet endroit précis, Louis Capet, 39 ans, ancien roi de France sous le nom de Louis XVI, est guillotiné, le 21 janvier 1793 à 10h20.

    Aujourd'hui, les deux obélisques se renvoient l'écho du destin unique d'un roi de France.

     

    >> L'obélisque de Port-Vendres et son Message  

    >> Voir l'érection de l'obélisque de Louqsor sur la place de la Concorde, le 25 octobre 1836


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  • La croix de l'Évangile est la dernière des nombreuses croix de carrefour qui furent posées à Paris à l'intersection des chemins.

    La rue de l'Évangile fascina les romanciers par son étrangeté.
    Jules Romain la décrivit dans « Les Hommes de bonne volonté » et Alexandre Arnoux dans « Rue de l'Évangile ».

    Mais c'est Marcel Aymé (Derrière Martin, 1938) qui dépeint le mieux ce lieu étrange : « Fiché sur le trottoir ... , il regardait, par delà le carrefour, un endroit souvent désert, la rue de l'Évangile qui fuyait entre deux hauts murs aveugles bordant, à droite la tranchée des chemins de fer de l'Est et, à gauche, le vaste quartier des gazomètres dont les hauts et monstrueux caissons semblaient surplomber et écraser la chaussée ... à quelque cents mètres ... elle s'infléchissait un peu ... et semblait se poursuivre sans fin entre ses deux murs unis et se perdre en elle-même. Dans la lumière grise et fumeuse du matin, elle apparaissait comme un chemin abstrait, comme le départ d'un infini maussade ou d'un couloir désolé aboutissant à d'autres paradis ».

    Depuis beaucoup de changements ont modifié radicalement l'aspect de cette rue. Le gaz naturel a rendu caduques les gazomètres - qui stockaient du gaz de houille - et ils furent détruits en 1978, puis remplacés par la zone d'activités et d'entreprises CAP18. Demain, le projet de la future gare « RER Évangile » et de son interconnexion avec le tramway des Maréchaux devraient changer encore plus profondément le secteur.

    Les jours du dernier calvaire de Paris sont sans doute comptés ... 


     


    >> Ce calvaire - reconstruit en studio - a servi de cadre au film de Marcel Carné " Les portes de la nuit". Voir le décor du film créé par le génial Alexandre Trauner.

     

     

     


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  • Depuis son ouverture en 1988, la rue Louise-Weiss
    est un des hauts-lieux de l'art contemporain français. On y trouve en effet un grand nombre des galeries parmi les plus « pointues » de la scène artistique parisienne : Galerie Emmanuel Perrotin, Jousse Entreprise, Galerie Air de Paris, Kréo, etc.

    Ainsi la rue Louise-Weiss, est un lieu où se croisent tous les médias, une sorte de laboratoire hybride qui fait la part belle tour à tour à la peinture murale, aux sessions vidéo ou à une performance de six personnes en train d’écrire en direct leur journal intime... Bref un composé d’œuvres, de provocation et de dérégulation des formes traditionnelles de l’art. La rue Louise-Weiss est résolument avant-gardiste, totalement tendance et finalement très "new-yorkaise".

    Mais c’est aussi tout près d’ici, que se joue une autre partie, un autre destin : celui de la Halle Freyssinet (que l’on aperçoit dans la partie centrale de la photo). La halle implantée sur plus de 300 m de long parallèlement à la rue Louise Weiss est composée de trois nefs de béton. Ce bâtiment inauguré en 1929 livre un précieux témoignage de l’art du béton tel qu’a pu le développer l’un de ses pionniers, l’inventeur du béton précontraint : l’ingénieur Eugène Freyssinet (1879-1962).

    Utilisée par la SERNAM comme centre de fret jusqu’en 2005/2006, la halle de Freyssinet a donné lieu, après un appel à projets, à la sélection de huit propositions de réhabilitation.

    L’issue de cet appel à projets s’est d’abord annoncée favorable. Les arguments des défenseurs de la halle paraissaient en effet avoir été entendus : sur les 8 projets, 5 prévoyaient d’en conserver l’intégralité.

    Or, le choix du jury s’est fort malheureusement porté, le 22 octobre dernier, sur l’un des 3 projets prévoyant la destruction partielle du bâtiment et, en fait, sa totale dénaturation.

    Si la nef centrale échappe au désastre, l’une doit être détruite en totalité et l’autre amputée de 15 de ses 30 travées pour y intercaler des immeubles d’habitation …

     

    Va-t-on vers un nouveau désastre comme celui subi, il y a trente ans, par les Halles Baltard ? …



    >> En savoir plus sur Louise Weiss.


    >> "La Halle Freyssinet: un avenir gravement menacé". E
    n savoir plus. (PDF)

     

     

     


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  • Seule friche industrielle parisienne encore non urbanisée, les Batignolles constituent - à Paris - le dernier Far- West des architectes.

     

    Si Paris emporte les Jeux Olympiques de 2012, le site des Batignolles, aujourd'hui traversé par de multiples faisceaux de rails et animé par de nombreuses activités liées au ferroviaire, hébergera le village olympique.

    Conçu comme une opération de régénération urbaine, le village olympique - une fois les Jeux terminés - deviendra un grand ensemble d'habitations ...

    Mais si Paris n'a pas les Jeux?
    Dans ce cas, aux Batignolles, un nouveau quartier sera sans doute créé ... un jour, ... mais sans la date butoir de 2012 !

    La friche industrielle a encore un bel avenir ...


    >> ... and  the winner is ... 

    >> Signature éphémère ...

     

     

     

     

     


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