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    Grand Hôtel du Lion d'or, rue Houdart Paris 20e


    A Paris, les "garnis", à savoir les hôtels et les maisons meublées destinés à l'origine aux salariés modestes et aux ouvriers débarquant dans la capitale, sont devenus au fil du temps de véritables "bidonvilles en dur". Pourquoi une telle déchéance ?

    Ce secteur des "meublés" a toujours dit la misère, mais il disait aussi l'hospitalité urbaine. C'était un moyen de trouver sa place dans la ville, avec la souplesse du gré à gré, la possibilité d'avoir la clé de sa chambre en cinq minutes.

    Mais aujourd'hui, sous l'effet de la crise du logement, les "meublés" sont occupés par des personnes ou des familles en situation de grandes difficultés: femmes avec enfants en situation de rupture familiale, grandes familles immigrées pas toujours en situation régulière ...
    Bloquées dans une vie au jour le jour, toutes ces personnes ont pour point commun leur précarité sociale et économique, à laquelle s'ajoute celle de leur logement.

    Bref, une voie sans issue, ... mais un parcours à suivre sur Parisperdu.


    >> Le pôle national de
    lutte contre l'habitat indigne.
     

     

     


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  • Le Piston Pélican - 15, Rue de Bagnolet, Paris 20ème :
    Un
    bar mi-tendance mi-classique.

    Vingt ans après New-York, et dans le sillage de Londres, Paris n'en finit plus de redistribuer son espace, sa beauté ...
    Pour voir de vrais gens, il faut maintenant aller rue Riquet, dans le 19ème ou dans quelques arrières cours, devenues rares, du 20ème.

    A Paris, trouver de vrais gens est quelque chose de plus en plus difficile ...
    Car le défaut majeur des empires et de leurs capitales est de rejeter toujours plus loin leurs forces vives. Elles sont finalement bannies des lieux, mises à l'écart ...
    Les librairies, les bistrots n'en finissent plus d'être dévorées par les cafés high-tech et les boutiques de fast-food. Les ateliers d'artisans, les petits commerces ferment ... et leurs immeubles sont découpés en morceaux pour y installer des banques ou des lofts pour les néo-bobos.
    Les jeunes bobos en kaki ont besoin de tranquillité. Pantalons troués et scooter certes, mais bonnes écoles et hauteur sous plafond pour mieux vivre.

    Que de quartiers perdus, on étouffe dans cette nouvelle cité. Alors, on peut toujours envoyer les enfants à la campagne. Mais la campagne recule. De ce Paris perdu, qu'il nous est parfois possible de retrouver sur les images de Willy Ronis ou de Robert Doisneau ... il ne reste presque plus rien.
    On pouvait pourtant y rencontrer de vrais gens qui vivaient petitement mais qui avait un cœur énorme. Pour eux pas de "méga-teuf" où il "faut être vu" pour pouvoir croire exister encore un peu  ... mais des fêtes bon enfant, des bals dans la rue, comme aux soirs des 14 juillet ...

    Mais c'était au temps d'avant la victoire des marchands.


    >> Sur Parisperdu : "Belleville, la belle ville de bobos".


    >> Sur Parisperdu : "Bienvenue à Boboland".



      


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  • Quai de l'Hôtel de Ville, Paris, 1947. ©Edouard Boubat

    Je reviens de  la Maison Européenne de la Photographie de la ville de Paris, où j'ai passé une bonne partie de la journée à voir et à revoir la rétrospective d'Edouard Boubat. Un régal !
     
    Grand voyageur, Prévert le qualifiait d'ailleurs de "correspondant de paix ", Boubat a aussi beaucoup photographié Paris dans les années 50. Un Paris perdu donc, mais vu par un maître de la photo, car Boubat n'avait pas son pareil pour capter de purs moments de poésie.

    Dans les salles de la M.E.P, il faut dépasser le stade de la simple contemplation. Il faut surtout observer la maîtrise du cadrage et remarquer la lumière, ... la véritable signature d'Edouard Boubat.

    La photo choisie ici, illustre parfaitement le Paris vu par Boubat : une vision qui au premier abord semble proche de celles d'un Doisneau, d'un Ronis ou d'autres photographes humanistes, mais en observant le cliché avec attention, on découvre le vrai regard de Boubat : un regard passionné pour le genre humain, mêlant simplicité et onirisme.

    Un seul regret: le catalogue de l'exposition, un ouvrage de référence certes ... mais facturé 75 Euros.
    Mais le vrai cadeau reste de pouvoir approcher toutes les composantes de l'œuvre de Boubat, de sa première photo en 1946 à ses dernières, peu avant sa disparition. C'était en 1999.

    Alors, courez vite à la Maison Européenne de la Photographie ... avant le 30 mars 2008, date de clôture.

     


    >> Edouard Boubat, "Révélations".

    >> En savoir plus sur Edouard Boubat.

    >> Boubat: première photo en 1946.

    >> Boubat : portofolio.

     

     

     

     


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    Charonne, Paris 20ème : L'église et son cimetière.

    Le regard de Parisperdu sur la ville est fait de déambulations, de flânerie et d'arrêts, de mouvement et de fixité, et surtout d'attention aux détails et aux changements.

    La photo de ville dit que quelque chose, que quelque part "a été".  Car la photographie a à voir avec la mémoire, avec la perte, avec la disparition.
    Photographier la ville, en étant contraint par les possibilités de recul en fonction de l'architecture, de l'urbanisme et des circulations, c'est d'abord choisir la "bonne distance" pour obtenir le cadrage souhaité mais aussi, le point de vue désiré.

    Espaces à découvrir, espaces à conquérir, à construire aussi, lieux de l'évidence et du doute, lieux fragiles qu'évoque Georges Perec avec une pertinence rare dans les dernières pages d'Espèces d'espaces ou quand il aborde la notion de mémoire avec ses "Lieux stables".


    Certains textes ouvrent une correspondance entre photographie et littérature. Des pages de Georges Perec bien sûr, mais aussi de Marcel Proust, et de bien d'autres auteurs ... dialoguent pleinement avec elle.
    Des auteurs contemporains comme Annie Ernaux, Anne-Marie Garat, ou François Maspero, à la suite d'André Breton, composent certaines de leurs œuvres comme un dialogue entre la photographie et le texte.

    Sans nécessairement publier de photographies dans le texte, d'autres auteurs lui donnent une place importante. C'est le cas pour plusieurs textes de Georges Perec - à nouveau. Car pour Perec, le texte et l'image se nourrissent réciproquement l'un de l'autre. Il construit des récits ou des protocoles à plusieurs voix qui se croisent, se mêlent, s'opposent pour produire du sens constamment renouvelé. On peut  sur ce thème, lire les extraits de "Je me souviens" et de "Tentative d'épuisement d'un lieu parisien" qui montrent, qu'à quelques décennies de distance, les textes de Perec font pleinement écho aux photographies d'Eugène Atget.

    De tous temps, des philosophes, des peintres, des auteurs, des cinéastes et des photographes, bien sûr, ont fait de l'image de Paris, de la promenade, de l'errance, de l'itinéraire urbain, de la curiosité pour les rues parisiennes et les endroits insolites, du souvenir pour des lieux disparus ou appelés à disparaître, la matrice de leur œuvre.

    Parisperdu veut se reconnaître de cette filiation.


    >> Même endroit, vu par Eugène Atget...

    >> "Tentative d'épuisement d'un lieu parisien" un film de
    Jean-Christian Riff, d'après le texte de Georges Perec.


    >> Démolition, reconstruction, la ville en chantier ...

     

     

     


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