• Nous sommes tout près de "L'Hôtel du Nord", mais l'on pourrait se croire aussi "Quai des Brumes".

    Demain "Le jour se lève" et "Les enfants du paradis" vont respirer "L'air de Paris" ... C'est dire si, ici près du canal St Martin, là où "Les portes de la nuit" sont si noires et épaisses ... on peut s'attendre - à tout instant - à croiser de mythiques "Visiteurs du soir", tels Gabin, ou Jouvet, voire à entendre la non moins extraordinaire voix d'Arletty ...

    Toute une question d'atmosphère ...


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  • Photo © Jacques Grison


    La cité "Piat-Faucheur-Envierges" dans le 20ème est ce qu'on appelle "un quartier difficile". Elle héberge environ 3000 habitants et l'essentiel des 82 nationalités recensées dans le quartier de Belleville. La cité a été classée en zone urbaine sensible (ZUS). Elle n'a pas bonne réputation dans le "quart Est" de Paris. On déconseille aux nouveaux arrivants de s'y installer. C'est une cité stigmatisée et "stigmatisante".

    Les "jeunes" ne veulent surtout pas, disent-ils, "rouiller", "tenir les murs", se retrouver bloqués "dans le rien". Leur parcours scolaire est déjà un handicap, mais "on se bouge", jurent-ils. Ils parlent de "mener une vie normale". D'avoir quelque chose de concret: "un métier, quoi ... et aussi ... fonder une famille, comme tout le monde". "Mais on nous colle une étiquette, jeune d'ici égal glandeur, c'est pas bien !", proteste Farid, 24 ans. Lui et ses copains reconnaissent eux-mêmes qu'ils ont "une tête à faire peur" sous leurs capuches et leurs bonnets, les épaules rentrées et les mains dans les poches.

    Alors quand on parle à Farid du tout récent plan "Espoir banlieue", il rétorque: "J'aimerais être optimiste, mais plusieurs plans sont déjà passés, et rien n'a changé. C'est quoi le problème des jeunes des cités ? En premier, c'est de trouver un travail. Je suis conscient que certains ne font pas d'efforts, mais pour les autres, il faut leur donner la chance d'aller au travail."

    Plus surprenant, ce même discours "anti-glandouille" revient aussi chez ceux qui affirment volontiers, avec de lourds sous-entendus, qu'ils ne veulent pas se "lever à 5 heures du matin pour gagner 1 000 euros".
    Farid ne cache pas que tous les moyens sont bons pour remédier à ce problème, ... si près des beaux et riches quartiers du centre ou de l'ouest parisien.
    Et voilà comment il décrit sa "situation piège" : "On est dans une société parallèle, le temps ne passe pas, c'est insupportable. On est comme une secte. On n'a plus d'horaires, rien. Au bout d'un moment, ça devient une vie dangereuse. La porte est ouverte à tous les excès, à l'illégalité. Mais attention ... là j'explique, je ne légitime pas."

    Finalement Farid n'a pas perdu espoir de tourner le dos à cette vie de petits arrangements : "Y'en a qui commencent à s'en sortir dans le bâtiment. Ils sont manœuvres, des trucs comme ça, ... mais ils ont un boulot, ... c'est déjà ça ..."


    >> Ecouter Alain Souchon: "Je m'promène rue de Belleville ... c'est déjà ça ..."

    >> Voir aussi sur Parisperdu: "Malaise à Belleville" (2/2).

    >> Toujours sur Parisperdu: "Malaise à Belleville" (1/2)



     


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