• Image © AFP

     

     

    Quand l'AFP va en Arles pour couvrir l'édition 2009 des Rencontres photographiques, elle s'intéresse - quoi de plus normal -  à l'invité d'honneur, le doyen des photographes français Willy Ronis, 98 ans.  

     

    Gérard Julien, le photographe de l'Agence fait son métier et prend plusieurs images de Willy Ronis. Mais photographier un maître de la photo n'est pas si aisé. Le respect qu'on lui voue a naturellement quelque chose d'intimidant et forcément, au moment d'appuyer sur le déclic, un petit frisson vous parcourt le corps …

     

    L'AFP, proposera donc avec son interview plusieurs portraits du Maître. Mais le vieil homme, ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant, et là est la question : plan large, plan serré, fauteuil dans ou hors cadre … le débat est ouvert, que faut-il choisir ?

     

    Par respect, je dirais même par amitié pour Willy, ma réponse est celle du plan serré : une image où Willy nous délivre un franc sourire et des yeux pleins de malice, montrant qu'il a gardé toute sa vivacité d'esprit.

    Pourtant ce n'est pas le choix que feront la quasi-totalité des journaux qui reprendront l'article de l'AFP. La chasse au sensationnel est leur credo et l'unique photo qui sera bien souvent publiée est celle d'un Willy Ronis dans son fauteuil roulant, la tête renversée et le visage pâle. Un Willy un peu fatigué, accusant bien sûr le poids des ans, mais surtout las d'être traqué par une multitude d'objectifs sous des angles quelque peu indignes. Oui indignes car Willy qui n'a jamais recherché le sensationnel, qui a toujours su montrer l'homme, même le plus miséreux, sous son meilleur jour … oui Willy méritait mieux que cela.

    Si d'ici fin Août, vous passez par Arles, vous pourrez facilement vous en rendre compte …

     

    >> La Photo qui fait débat /  Image © AFP

     

     

    >> Déjà dans Parisperdu : "Willy Ronis fête ses 99 ans aux Rencontres d'Arles".

     

     

     

      


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  • Hier, ce fut comme une apparition : une jeune fille, seule, un peu perdue au milieu du vieux château, à 728 mètres d'altitude, face à l'immensité de la plaine …

    Immédiatement cette image en appelait une autre et, en écho, me revenait l'image de "La fille de Bercy", elle aussi seule sur la terrasse surplombant le fleuve, face à la démesure de la Très Grande Bibliothèque …


    >> En écho, dans Parisperdu : "La fille de Bercy".

     

     

     

     

     


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  • Square Vaillant / Rue du Japon –Paris 20ème

     

    Paris, un jour de juillet.

    17 heures, place Gambetta.

     

    C'est l'heure idéale pour aborder ce quartier "en bout de piste", coincé entre le verdoyant cimetière du Père Lachaise et de petits tertres urbains.

    Dès que vous atteignez la place Gambetta, instantanément,  vous allez vous croire dans le centre ville d'une sous-préfecture de province. Il vous semble même que vous pourriez rencontrer des figures déjà vues ailleurs, tant les gens semblent ici moins pressés, plus abordables que dans le centre historique.

    Face à la place Martin Nadeau, la terrasse d'un café est bien attirante. N'hésitez surtout pas à vous y arrêter: vous avez devant vous la monté vers la rue Gasnier-Guy et le nouveau square qui occupe le secteur détruit de la rue de la Cloche. Là vivait, il y a encore peu de temps, tout un quartier populaire qui s'étendait jusqu'à la rue des Partants et à celle des Amandiers …

     

    "Quand on questionne le passé, il répond présent !" disait Sacha Guitry. Eh oui … car ici la nostalgie vous guette nécessairement : tant de choses ont changé … Ceux qui sont venu ici, il ya 10 ans, 15 ans ne reconnaitront rien …
     

    Pour vous replonger dans la vie d'aujourd'hui, le mieux sera de terminer cette journée de balade au Square Vaillant, derrière la mairie du 20ème. Tout autour de l'élégante serre, des enfants de toutes nationalités s'adonnent à des jeux de leur âge, en toute insouciance … Passer ici quelques instants à les observer est un réel délice.
     

    Le soleil commence à décliner, il est temps de rentrer, les pieds bien fatigués, mais le cœur léger et l'esprit enrichi d'images, de rencontres, d'émotions accessibles seulement à ceux qui n'hésitent pas à cheminer dans la capitale, hors des sentiers battus …

     

     

    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Paris, guide à l'usage du touriste averti".

     


    >> Voir aussi sur Parisperdu :Balade hors des sentiers battus ...  (2/3)

     

     

    >> Voir aussi sur Parisperdu: "Rue de la Cloche".

     

     

     


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    Paris, un jour de juillet.

    Midi, parc de Belleville - Paris 20ème.

     

    C'est peu avant midi, que vous allez atteindre le haut de la rue Piat et que vous pourrez découvrir de son belvédère, une grande partie de Paris à vos pieds. Avec le soleil au zénith, la ville, inondée de lumière, semble irréelle tant le calme qui règne ici est profond, aucun écho du vacarme assourdissant de la capitale ne parvient jusqu'à vous.


    Descendez alors les allées du parc, en cheminant près des bassins et des cascades qui vous apportent tant de fraîcheur, observez les jeux des enfants sur les toboggans ou près des points d'eau, autoriser-vous un regard furtif vers les langoureuses étreintes des amoureux assis sur les bancs ou à même le gazon …

    En remontant vers le haut du parc, par l'escalier qui part de la rue des Couronnes, vous allez sans doute commencer à ressentir une petite faim, mais surtout fuyez le café Bobo, même s'il semble dire qu'après tout, ce n'est pas "La Mer à Boire " …
    Allez plutôt casser la croûte au vieux Belleville ou, si le temps vous presse, optez pour un sandwich à la boulangerie du coin de la rue du Transvaal.
    Le ventre plein, les charmes du haut-Belleville s'offrent à vous : perdez-vous dans les passages, les cités, les ruelles, les rues qui respirent encore l'air d'autrefois: rue des Cascades, rue de l'Ermitage, rue des Soupirs …

    Il serait bien étonnant que vous ne rencontriez pas quelques artisans, artistes ou commerçants prêts à vous montrer leurs savoir-faire et à engager avec vous la conversation sur leur quartier, sur ce haut de Belleville qu'ils aiment tant.

     

    A suivre …

     

     

    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Paris ... à dimension humaine".

    >> Voir aussi sur Parisperdu : Balade hors des sentiers battus ...  (1/3)

     


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  • Bar "Le Pont tournant", Angle du quai de Jemmapes et de la rue de la Grange aux Belles.
    Paris 10ème – 1996

    Paris est un réservoir infini d'images et de sensations. Pour vous en abreuver, il vous faudra l'arpenter d'ouest en est, du nord au sud, marcher sans cesse pour espérer, tel Léon-Paul Fargue, devenir un véritable "piéton de Paris", et peut-être alors pouvoir suivre ses fantômes.

    Au cours de ces promenades, le marcheur va s'imprégner d'un parfum rare, un peu celui des photos de Doisneau ou de Willy Ronis, celui du promeneur résolu à prendre son temps et à ouvrir grand les yeux.
    Voici l'exemple d'une balade parisienne hors des sentiers battus... lors d'une journée bien remplie.

    Paris, un jour de juillet.
    Départ, 6 heures du matin.

    Un plan de Paris en poche, vous éviterez les coins trop fréquentés : Saint- Germain, les Champs, le Trocadéro, ou trop chics, Passy, le Marais ...
    Vous foncerez plutôt, face au soleil levant, en direction des hauts quartiers de l'Est parisien.

    Dès que vous aurez atteint le canal Saint-Martin, il conviendra de mettre votre esprit en éveil, de guetter le plus humble détail, chaque cillement des paupières lourdes de la ville encore endormie. Là, vous pourrez contempler les couleurs fauves de l'un de mes paysages parisiens de prédilection, cher aussi à Eugène Dabit, peintre et auteur de L'Hôtel du Nord. Vous longerez le canal, vous l'enjamberez par ses passerelles aériennes, vous écouterez le bruit de l'eau s'échappant des écluses et admirerez la majestueuse courbe de cette voie argentée …

    N'hésitez pas alors à pénétrer au "Bar du Pont Tournant", un des cafés encore fréquenté par les mariniers. Là, malgré l'heure matinale, les marmites de moules-frites, se vident aussi vite que les ballons de blanc. Un rouquin barbu m'apostrophe dans une langue que je ne comprends pas, en m'adressant un clin d'œil appuyé. Plus loin, vous devez pouvoir assister au même genre de spectacle dans les cafés, les brasseries, les troquets et les bistrots qui se font face de chaque côté du canal, juste avant le bassin de La Villette et sa jonction au canal de l'Ourcq.

    A suivre 

     

    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Montrer Paris avec des yeux lucides et amoureux"



     

     

     

     

     

     

     

     


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