• Avenue de France - Paris 13ème


    Dès le début de l'opération Paris Rive Gauche, les architectes chargés d'aménager la ZAC se sont trouvés face à la configuration bancale du site dont les deux pieds ne sont pas au même niveau. L'un est perché sur de nouvelles avenues et l'autre sur le tapis ancien des voies ferrées.

    L'aménagement d'un site ne pouvant se concevoir sans celui de son environnement, il aurait pu sembler nécessaire de couvrir les voies ferrées. Mais cette couverture est particulièrement hasardeuse dans ce secteur de Paris-Rive Gauche, puisqu'il faudrait "charcuter" sous les voies ferrées pour fonder les appuis d'une dalle. Mais là, en-dessous, il y a trois tunnels: deux pour le RER C et un autre qui permet de faire transiter les trains grandes lignes de la gare d'Austerlitz.  Comme les plafonds de ces trois tunnels ne sont pas en mesure de supporter le poids de la "dalle funéraire" de Paris Rive Gauche et de ses plantations rabougries et comme ils ne peuvent pas non plus être traversés par des piliers, vu la multitude des aiguillages à cet endroit: la "solution" a donc consisté … à laisser les lieux en l'état !

    Ce qui nous vaut ces sinistres avenues, démesurées, longues comme un jour sans pain, surchargée sur un côté de bureaux aux dimensions brutales et bordées sur l'autre côté par le vide, avec en contrebas un univers où le rail est omniprésent, sale, bruyant, odorant …

    Le "clou" de cet urbanisme bancal, ce sont les avenues de France et Mendès-France, deux désertiques dorsales. Avec leurs grilles et leurs lampadaires d'autoroute, elles longent les quatre équerres de la BNF et son esplanade des courants d'air … triste programme !

    Au secours, rendez-moi mon vieux 13ème, celui de Tardi et de Léo-Mallet.



    >> Une configuration bancale du site dont les deux pieds ne sont pas au même niveau.

    >> La mémoire de la Nouveauté.

    >>"Brouillard au pont de Tolbiac"  de  Léo Mallet et Jacques Tardi.

     



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  • J'ai voulu retourner au 30 de l'avenue du Docteur-Arnold-Netter, dans le 12ème arrondissement. Je voulais retrouver le charme de ce long passage qui borde l'hôpital Trousseau, respirer à nouveau l'air de ce lieu caché, insolite, hors du temps …

    Mais cette fois, je me suis heurté au lourd portail métallique, maintenant définitivement fermé alors qu’autrefois, il était constamment grand’ ouvert.
    Pourtant ce portail ne masque plus rien car, en 2006, la ville a exercé son droit de préemption sur ce lieu, au motif de la "création d'un équipement d’intérêt général". Un nouvel accès aux extensions de l'hôpital Trousseau, a alors été créé à la place du bucolique passage qui jusqu’alors abritait de petits ateliers et de modestes logements.

    Le modernisme ambiant du nouvel espace a totalement défiguré l’endroit et tout espoir de retour vers les sensations que véhiculait l'ancien passage est définitivement impossible.

    Ce brutal changement fut pour moi comme un choc, et une totale surprise tant je n’avais pas prévu une telle métamorphose … et pourtant, le nom du café mitoyen aurait pu m'alerter !
    Sur son enseigne, il est écrit : "L'imprévu".



    >> Voir aussi : 30, Avenue du Docteur-Arnold-Netter ...

    >> Le passage du 30, Avenue du Docteur-Arnold-Netter, aujourd'hui.



     

     

     


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  • Place de la Bastille – Paris, mars 2005, "Hommage à Brassaï".

     

    Il a fixé à jamais l'image d'un Paris nocturne. Il a utilisé comme personne l'objectif pour capter l'atmosphère fascinante des nuits parisiennes. Il nous a livré de poignants paysages nocturnes, témoignages de ses longs vagabondages dans le Paris excentrique de la nuit, loin des sites connus. La plupart du temps, il sillonnait les rues seuls, mais parfois, il était accompagné d'amis noctambules comme Henry Miller, Raymond Queneau ou Léon-Paul Fargue …

    En 1932, il écrit: "C'est pour saisir la beauté des rues, dans la pluie et le brouillard, c'est pour saisir la nuit de Paris, que je suis devenu photographe."

    Et quel photographe ! Un homme sans cesse à la recherche d'images toujours plus insolites, plus inquiétantes, traçant des silhouettes interlopes du pavé parisien sous la lumière incertaine d'un réverbère.

    Avec Brassaï, puisse que vous aviez compris que c'était de lui qu'il s'agissait, ce Paris arpenté nuitamment, devient la capitale mondiale du rêve et de la poésie. Amoureux de cette ville, on comprend qu'il veuille la protéger lorsqu'il écrit, la même année: " On est en train de tuer l'âme de Paris; sous prétexte de supprimer des îlots insalubres, on abat ce qui faisait le charme de la capitale; sous prétexte de dégager des monuments, on démolit les rues qui leur donnent un sens. A tout prendre, j'aimerais qu'on démolisse les monuments et qu'on respecte les rues. Il n'y a pas de musées pour les rues."

    Presque quatre-vingt ans plus tard, ces mots restent d'une brûlante actualité, et c'est pourquoi Parisperdu veut s'associer à cette démarche, à ce regard, à cette pertinente acuité …. Merci Monsieur Brassaï !


    >> Gyula Halàsz, dit Brassai : "Paris, Avenue de l'Observatoire" 1934.

    >> "Paris la nuit" de Brassaï, 1932 - Préface de Paul Morand: "La nuit n'est pas le négatif du jour".

     

     

     

     


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