• Dans le triangle Mouzaïa : le hameau du Danube; sur la butte Bergeyre : la rue Georges Lardennois.

    Dans ces secteurs, la tranquillité règne en maître absolu et c'est un Paris quelque peu campagnard que vous allez découvrir. Le contraste avec la ville est encore plus flagrant si vous arrivez de la place des Fêtes où l'amoncellement des tours et des barres vous aura certainement donné le tournis.

    Flâner rue de la Mouzaïa, c'est oublier quelques instant qu'on est à Paris... Le programme est simple : il vous suffira de regarder les belles maisons, de profiter du calme, de respirer profondément ... et c'est alors une agréable balade qui s'offre à vous.Bien comprendre la topographie du lieu est indispensable pour s'orienter dans cette véritable toile d'araignée. C'est en effet, un quartier en demi-cercle dont le centre est la station de métro "Rhin et Danube" et de laquelle partent une multitude de rues en rayons.

    Et tous ces rayons sont coupés et reliés entre eux par des ruelles, des venelles appelées villas, bordées de maisonnettes à un ou deux étages.

    Ces venelles sont toutes plus ou moins en pente et toutes sont inaccessibles aux voitures. Des jardinets complètent et embellissent ces constructions qui étaient l'habitat des ouvriers de l'Est parisien, jusque dans les années 50. Aujourd'hui, ces maisonnettes se négocient aux alentours de 600 000 euros minimum, aussi est-il clair que ce ne sont plus les ouvriers qui habitent là !

    Des six venelles qui dévalent vers (ou remontent de) la rue de la Mouzaïa, je vous conseille de descendre la première villa (Eugène Leblanc) puis de remonter par la 2ème (Emile Loubet), redescendre par la 3ème et ainsi de suite (Bellevue, Lilas, Sadi-Carnot) jusqu'à la dernière (Félix-Faure).

    En descendant vers le sud, vous vous trouverez bientôt au pied d'une butte plutôt insolite, c'est la butte Bergeyre. Disons-le tout net, se promener sur la butte Bergeyre, c'est découvrir un lieu hors du temps, isolé, quelque peu suranné ... et quasiment improbable ...

    Ici, la vision de Paris est toute autre : la lumière est partout, on se sent hors du bruit de la ville, l'air n'est plus le même ... le privilège des hauteurs peut-être. La butte Bergeyre, c'est un mini-Montmartre qui aurait encore des allures de campagne.

    Cinq rues seulement entourent et quadrillent ce petit périmètre.
    La rue Georges-Lardennois relie la "vraie ville" au village perché sur le sommet. Elle suit un long tracé jusqu'au point culminant qu'elle atteint après avoir enlacé l'ensemble de la butte qui s'élève tel un pain de sucre.

    La rue Barrelet-de-Ricou se termine par des escaliers où Willy Ronis a saisi dans son objectif un instant magique, "sur le fil du hasard", comme il se plait à le dire.

    Au cœur de la butte, on trouvera la rue Rémy-de-Gourmont et la rue Philippe-Hecht, toutes deux avec leurs petits immeubles à deux étages bien sagement alignés.

    Et puis, comme pour donner un relief encore plus "fantastique" à cette étrange butte, on découvre la rue Edgar-Poë. Avec des jardinets étroits comme des jardinières prises sur le trottoir, nous sommes bien ici dans un lieu extraordinaire, un endroit isolé et tout à la fois urbain, un quartier unique à l'environnement singulier, un espace à l'écart de la ville, tout en étant dans la ville.
    Ici, nous sommes dans l'arrière-cour de Paris.



    >> Voir aussi "Parisperdu pour les nuls" (2/5)


    >> Villa du Danube.

    Sur la butte Bergeyre,(sélection de Parisperdu)

    >> Rue Rémy de Gourmont, au pays de l'utopie.

    >> N'est pas Willy Ronis qui veut ... !

    >> Sur la butte Bergeyre.

    >> Rêveries du promeneur solitaire.

     


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  • Affiche de l'intégrale des films de Pierre Etaix en version restaurée, © CARLOTTA FILMS

     

    Après vingt ans d'imbroglio juridique, Pierre Etaix retrouve ses droits et voit l'intégrale de ses films ressortir en salles - en version restaurée -  à partir du 7 juillet 2010.

    Aujourd'hui, Pierre Etaix, 81 ans, qui revendique l'héritage de Max Linder, de Charlie Chaplin, de Buster Keaton et de Jacques Tati, est un homme à l'enthousiasme intact. Chaplin était narquois, Keaton imperturbable, Tati candide. Il y a chez Etaix la trace infime d'un éternel sourire intérieur, ce quelque chose d'enjoué et d'ironique sur le visage qui laisse entrevoir qu'il n'en pense pas moins...

    Alors n'hésitez pas à entrer dans les salles obscures, de surcroît climatisées - ce qui est appréciable par les températures actuelles - et vous passerez, c'est garanti, de bons moments ... en revoyant (ou en découvrant) les films de ce Pierrot mélancolique ...

     

    >> En savoir plus sur Pierre Etaix et sur son œuvre.

     

    >> L'Intégrale Pierre Etaix restaurée.
     
    Cinq longs-métrages : Le Soupirant (1963), Yoyo (1965), Tant qu'on a la santé (1966), Le Grand Amour (1969) et Pays de cocagne (1971).
    Trois courts-métrages : Rupture, Heureux anniversaire et En pleine forme (inédit).

     

     

     

     


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