• 113 rue de Ménilmontant - Paris 20ème (1996)

    Myriam est une battante. Rien qu'à voir le pas décidé avec lequel elle marche dans la rue, on comprend à qui l'on a à faire ...
    Quand elle a appris que ses voisins Monsieur et Madame Edeline, tous deux retraités, ancien ouvrier et ancienne secrétaire, étaient confrontés à des difficultés pour payer leur loyer et qu'ils allaient être expulsés, son sang ne fit qu'un tour.

    Myriam se propulse alors à l'antenne de l'association du Droit au Logement, dans cette ruelle qui conduit à la cité de l'Ermitage, en haut de la rue de Ménilmontant.
    Là, elle va y exposer longuement le cas des époux Edeline qui, suite à une procédure du propriétaire, ont vu leur bail résilié. Monsieur et Madame Edeline sont restés dans les lieux, mais n'ont pu apurer totalement leur dette locative.

    Monsieur Edeline est par la suite tombé malade et a développé un cancer. Il a été reconnu invalide à 100 %, mais cela n'a pas empêché le propriétaire de demander l'expulsion de ces retraités de 65 et 68 ans, ce que le tribunal a accordé.

    La trêve d'hiver a permis à Monsieur et Madame Edeline d'obtenir un sursis. Mais à la fin de la trêve, l'huissier de justice a demandé le concours de la force publique.

    Tout à côté de l'antenne du DAL, sur un mur, il est écrit "Viva Zapata", mais le 20ème arrondissement, n'est pas le Mexique et le Droit au Logement finira par avouer à Myriam, que dans ce cas précis, il ne peut rien faire.

    Face au caractère inhumain de cette expulsion, Myriam a décidé de loger elle-même les époux Edeline qui n'avaient aucune solution de relogement. Une chambre mansardée, que Myriam avait aménagée dans le but de la louer plus tard à des étudiants, est maintenant occupée par Monsieur et Madame Edeline ... en attendant mieux ...

    Quiconque ayant rencontré Myriam vous le dira : "l'homme le plus courageux du 20ème est une femme" !

     

     

    >> L'antenne de l'association "Droit au logement" de l'impasse du 113 de la rue de Ménilmontant (1996)

     

     


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    Depuis des années sa façade borgne surplombe le carrefour des boulevards Magenta et de La Chapelle; mais d'ici trois ans, le Louxor, joyau architectural des années 20, renouera avec ses premières amours : le cinéma.  Car ce bâtiment de style néo-égyptien fut, de son inauguration dans les années 20 et jusqu'à l'après-guerre, l'une des salles de cinéma les plus prestigieuses et les plus prisées de la capitale.

    Depuis sa fermeture en 1987, le Louxor est devenu quasi invisible. L'affichage sauvage a eu raison de ses murs défraîchis et ses mosaïques s'effritent, disparaissent sous les couches successives de papiers.


    En 2013, trois salles de cinéma d'art et d'essai ouvriront dans cet ancien Palais du 7ème art. Philippe Pumain, l'architecte, en charge du projet, veut avant tout réaliser la synthèse entre l'évolution d'un quartier en pleine mutation et l'héritage historique du lieu.


    Le parti architectural adopté par Philippe Pumain est de réhabiliter la bâtisse "au plus près du bâtiment d'origine", et ainsi de respecter la volonté de l'architecte concepteur du Louxor, André Zipcy.


    De grands mâts, tels qu'il en existait devant les temples égyptiens et qui ont figuré sur la façade originelle du Louxor, seront réinstallés. Des vitraux vont aussi être restitués, le décor d'origine va être dégagé, restauré et réinstallé. Car il s'agit avant tout de retrouver la cohérence esthétique entre les façades néo-égyptiennes et les parois intérieures de la salle.


    La renaissance du Louxor enchantera tous les cinéphiles et tous les amoureux de Paris, qui apprécient à juste titre l'originalité et le style de cette salle mythique. Car le Louxor représente en effet, avec le Rex, la Cigale, la Pagode, un fragment de l'histoire culturelle de Paris, le souvenir vivant des années 1920, mais aussi une beauté rare, une forme d'exotisme dans le meilleur sens du terme. 

    Vivement 2013 !

     

     

    >>  Pour tout savoir sur l'histoire du Louxor.

    >> Le Louxor sur le site officiel de l'architecte Philippe Pumain.

    >>  Les Amis du Louxor.. 


    >> ... Mais le Luxor, n'a pas que des amis !  





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  •  23 rue Henri Chevreau - Paris 20ème.

     
    Une ville évolue au gré de l'activité économique qui s'y développe.  A Paris, comme partout ailleurs, l'activité économique connaît des fluctuations. Mais pour les commerces de quartier, si la baisse d'activité est une plaie, la non-activité est un mal encore plus profond.


    Quand je vois à quoi ressemble aujourd'hui le haut de Belleville - entre Couronnes et Pyrénées - ce ne sont que commerces moribonds ou définitivement morts. Que reste-t-il ? Quelques bars plutôt sales, une ou deux boucheries qui ne marchent pas bien, des boulangeries ou plus souvent de simples dépôts de pain, une librairie-papeterie qui se meurt, quelques petits épiciers, un affreux Leader Price et des "micro-restaus" turcs qui doivent "faire" 4  ou 5 clients par jour...


    Tous les quartiers de Paris ne peuvent pourtant pas ressembler au Marais, avec leurs "bobos bios" et leurs "gays branchés". On ne peut pas faire de Paris exclusivement un Musée pour bobos écolos à "poussettes 3 roues" ou "gay-ultra tendance"- sillonnant la place des Vosges et ses alentours pour consommer du "media-art-contemp".


    Il faut aussi autre chose, de moins sexy peut-être, mais qui a le mérite d'exister, de créer de l'activité économique, du service, des emplois ! Il nous faut garder un tissu de petits commerçants de quartier quitte à sacrifier un peu de notre joli décor sur l'autel de l'activité économique !


    Il doit y avoir une place pour tout dans une ville vivante. Sinon, c'est le formol.




    >> Voir aussi sur Parisperdu: "Où sont passés les vrais gens ..."

     

     

     


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    Lorsque j'ai appris qu'il y avait un collège "Robert Doisneau" dans le 20ème arrondissement, je suis monté voir à quoi il ressemblait.

    La rue des Panoyaux n'est pas très large à cet endroit, et la façade du collège est défraîchie malgré ses 20 ans. Mais, vu la référence au photographe du célèbre "Baiser de l'Hôtel de Ville", je m'attendais à un bâtiment beaucoup plus vieillot ...

    A cheval sur plusieurs arrondissements, les élèves du "Robert Doisneau" arrivent surtout des quartiers " Ménilmontant Amandiers" et "Est 20ème" qui comptent parmi les derniers secteurs populaires de Paris. Là, les habitants sont majoritairement au bas de l'échelle socioprofessionnelle ; le taux de chômage est fort, les revenus faibles et, une grande partie des habitants sont étrangers ou issus de l'immigration "postcoloniale" ... Une avalanche d'handicaps va-t-elle s'abattre sur "Robert Doisneau" ?

    Pas si sûr, car Ménilmontant et de la rue des Amandiers sont des lieux de grande circulation, très fréquentés, très animés. Aussi "Robert Doisneau" est un collège bouillant de vie, d'activités, où entre les cours, les jeunes s'adonnent à des répétitions pour les concerts de rap ou d'autres musiques, qu'ils donnent ici les week-ends.  

    Oui, la vie est là, telle que l'espiègle Robert aurait aimé la surprendre à travers l'objectif de son appareil photo ...


    >> Le site du collège "Robert Doisneau".



     


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  • Villa de L'Ermitage  - Cité Leroy Paris 20ème (1997)

    A force d'accueillir les jeunes couples chassés des quartiers du centre de Paris, les trois arrondissements de l'Est, les plus populaires de la capitale (18, 19 et 20ème) ont vu les prix de l'immobilier atteindre des sommets inimaginables voilà à peine cinq ans. Aujourd'hui, le rattrapage est terminé, et, désormais, si le rythme de la hausse s'est nettement ralenti, c'est que la crise est aussi passée par les quartiers Est de la capitale.


    Depuis que les bobos s'y sont installés, le 18ème est devenu très tendance. Notamment autour du boulevard Barbès, où les prix peuvent facilement atteindre 6 000 à 7000 € le mètre carré, voire 10 000 € le mètre carré et au-delà aux Abbesses où sur la butte Montmartre. D'autres secteurs comme celui autour de la rue Caulaincourt se sont embourgeoisés et les prix ont suivi.


    Tout en demeurant l'arrondissement le moins cher de Paris, le 19ème a lui aussi bien flambé ... surtout autour  des Buttes-Chaumont. Dans le Belleville du 19ème, on peut encore s'offrir des logements autour de 5 000 € le mètre carré, mais pour combien  de temps encore ? Des prix que l'on retrouve à la Villette, un quartier qui commence juste à décoller. Pour trouver moins cher, il faut aller porte de Pantin, où un 30 m2 sera cédé pour 140 000 €.


    Le 20ème est de loin l'arrondissement le plus bobo de Paris, surtout du côté de Ménilmontant où les prix se sont envolés. Saint-Fargeau et Pelleport restent, quant à eux, accessibles à ceux qui ne peuvent plus s'offrir Gambetta ou Jourdain.

    Désormais à Paris, les sommets de l'immobilier s'abordent aussi par la face Est ...

     

    >> Voir aussi sur Parisperdu:

     

    >> La cité Leroy est maintenant ... dans un jardin.

     


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