• Rue Ernest Roche, Paris 17ème


    La rue n'est pas très gaie. La voie ferrée de la petite Ceinture la borde sur un côté, et, sur l'autre, des HBM aux soubassements en meulière, se dressent ça et là, laissant, de temps à autre, la place à de petits espaces verts. C'est un environnement qui n'incite guère à la promenade mais il  fait très beau ce jour-là et je descends tranquillement cette rue lorsque mon attention est attirée par des cris d'enfants.

    Au pied des HBM, deux gamins courent dans le jardinet. Ils cherchent à s'attraper mutuellement et leurs jeux finissent le plus souvent en bagarre ... La scène est pleine de vie aussi je reste un certain temps, derrière les grilles du petit jardin, à l'observer.

    Soudain une dame sort de l'immeuble et sur un ton sec leur ordonne de cesser ce jeu et de rester calme. A son allure et à la façon dont elle parle aux garçons, je comprends que ce doit être la gardienne de l'immeuble.

    Les deux gamins s'arrêtent et vont même jusqu'à s'asseoir un instant sur le tabouret que la dame leur a apporté ... puis le plus jeune lance, dans un éclat de rire cette boutade : " Même pas peur " ...

    Et les voilà qui reprennent leurs jeux endiablés ...



    >> Autres gamins de Paris, sur Parisperdu.



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  •  "Au Bon coin", à l'angle de la rue de la Duée et de la rue Pixérécourt, Paris 20ème


    A Paris, des petits bistrots et des restaus à l'enseigne du "Bon coin", il y a en presqu'un par arrondissement.

    A la jonction de la rue de la Duée et de la rue Pixérécourt, celui-ci avait beaucoup de charme car il occupait l'une de ces maisons d'angle, si caractéristiques de l'ancien village de Ménilmontant.

    Jusque dans les années 90, ce "Bon coin" était un havre de paix et de convivialité. La cuisine servie ici, était familiale et copieuse, et pour quelque 7 ou 8 euros vous pouviez vraiment vous régaler. En été, prendre un verre là, sur sa mini-terrasse en légère pente, était une expérience unique. Certes l'établissement n'était pas luxueux, loin de là, mais les deux vases en fonte qui surplombaient la façade lui donnaient une petite touche "versaillaise", un supplément de grandeur ...

    Puis les clients se sont fait rares dans ce coin reculé du 20ème arrondissement et un jour, le bistrot ferma définitivement ... Une pizzeria vint s'installer là quelque temps, le gérant repeignit la façade d'un rouge criard qui n'avait pas sa place ici. On se doutait bien que la Pizzeria Virginia ne ferait pas long feu ... et effectivement, elle baissa le rideau assez rapidement.

    Aujourd'hui, le "Bon coin" est mort, l'avis de décès a été publié et, depuis longtemps déjà, il a abandonné ses fonctions commerciale et sociale.

    Des bobos à l'affût de ce type de local ... "si authentique, si tendance", ont transformé le bistrot en une habitation atypique, le genre de logement qu'ils aiment entre tout.
    Et aujourd'hui, quand je repasse dans le "coin", je ne retrouve plus rien de "bon" ...

     

    >> L'éphémère Pizzeria Virginia

     

     


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    Le" trendy" Mama Shelter, Paris 20ème,  repaire de bobos ou de boals ?

    Le "boal" ou bourgeois alternatif va-t-il supplanter le bobo ? Ce nouvel acronyme, inventé récemment par Le Figaro semble bien prendre et pourrait, à terme, éliminer le Bobo devenu trop mainstream …

    Le (ou la) boal est par exemple énarque, mais écoute du punk ; a décroché tous ses tableaux pour leur substituer des photos ; interne ses enfants dans des boîtes privées élitistes, mais leur fait faire de la sophro… Bref, s'il est ultra-bourgeois, il cherche surtout à brouiller les pistes.

    Pour se nourrir, le boal ne va pas manger n'importe quoi, finies les tomates excentriques, du genre Noire de Crimée ou Cornue des Andes, ressuscitées par les maraîchers branchés, il en a soupé ! Sa nouvelle tocade, ce sont les fraises anciennes dont la lignée remonte au moins à un siècle comme la Vicomtesse-Héricart-de-Tury, la grosse Madame-Moutot ou la jolie Capron-Royal, tellement goûteuses et non roturières comme ces vulgaires gariguettes que l'on trouve partout …

    Pour se vêtir, le boal ne portera pas n'importe quoi, par exemple pour les chaussures, il  adoptera, le Kanken, modèle fétiche des écoliers suédois parfaitement "tradi-moderne" et totalement "hype", comme tout ce qui vient de là-bas ! Dans un registre proche, et pour faire un "total thème", il partira à la quête d’une paire de Rivieras, "revival" par une petite marque française de la chaussure à trou-trou de pépé bouliste. Elle aussi est un incontournable.A rechercher pourquoi pas chez Colette, le concept-store bien connu de la rue St Honoré …

    Le (et la) boal n'ont pas les vacances de "Monsieur tout le monde"… Pour un week-end en amoureux, ils fileront à Metz, car depuis l’ouverture de la spectaculaire annexe de Beaubourg en mai dernier, c’est devenu notre Bilbao à nous, et "the place to be" en France ! On n’invente rien, c’est le New York Times qui le proclame et qui classe cette ex-ville de garnison "plan-plan" parmi les 44 destinations de l’année (juste entre Madagascar et la Tasmanie, c’est vous dire…).
    Ou encore, le boal adorera découvrir les villes "autrement", à petites foulées, quand tout le monde dort encore. La tendance "jogging visite" a le vent en poupe, y compris à Paris, de préférence vers 5 heures du mat' (
    www.parisrunningtour.com).

    Mais le top des vacances pour le boal sera de se faire inviter à Pantelleria par des amis qui louent là-bas depuis cinq ans une petite maison néanmoins très chère ! Cette île volcanique située entre la Sicile et la Tunisie, venteuse mais sublime, est en effet le dernier refuge bohème où vivre de câpres et d’olives, loin des foules déchaînées. Évidemment, d’aucuns diront que c’est déjà trop tard… et que si l’on cherche une île perdue, celle de Teshima, dans la mer intérieure de Seto, au Japon, est mille fois plus tendance. Car c’est là que se retrouvent tous les acteurs de l’art contemporain, émoustillés par les multiples projets de musées et de festivals en cours dans l’archipel. C’est un peu loin : à quatre heures de Kyoto, mais tellement conceptuel !

    Le week-end, le boal adoptera la "jardinière attitude" urbaine et totalement "ressourçante". Ainsi, il balancera des graines sur les mornes terre-pleins ou les tristes pourtours d’arbres des villes ! Celles-ci sont censées éclore en poétique plate-bande aléatoire. On en trouvera la recette sur guerilla-gardening-france.fr, le site français de ce mouvement "eco-warrior", né à Londres et qui germe maintenant à Paris, et ailleurs…

    Ainsi, le "bourgeois­ bohème", né en 2000 dans la famille des nouvelles "upper classes", qui a les problèmes du bourgeois mais joue l'insouciant éhonté pourrait bien laisser la place, dans les années 2010 au "bourgeois alternatif" qui assume son étiquette de "bourge" mais s'applique à casser les codes et à brouiller les pistes … un "concept" bien plus subtil.
    Décidément, le "boal", est encore plus fort que le "bobo" … !

     

    >> Êtes-vous bobo ou boal ?

    >> Les bobos, déjà sur Parisperdu…



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  • Face au quai de l'Oise, qui longe le Canal de l'Ourcq, il est une place à l'ambiance très provinciale, c'est la Place de Bitche.

    En son centre, trône un kiosque à musique qui, bien qu'en bon état, n'est utilisé que pour de rares manifestations.

    Dans un quartier où règne aujourd'hui une architecture moderne et tapageuse dont le summum est atteint avec les "Orgues de Flandre", cette place est un véritable havre de paix.

    C'est ce qu'on bien comprit les séniors qui, dès les beaux jours arrivés, viennent y squatter les bancs du square. "Être assis, Place de Bitche, à dix heures du matin, c'est un bonheur dru et dur !" écrit Jules Romain.

    Là, face à l'église néo florentine Saint-Jacques et Saint-Christophe,  ils peuvent apercevoir le pont mobile qui leur permettra, tout à l'heure de franchir le canal et de poursuivre leur promenade sur les berges aménagées du bassin de la Villette.

     

     

    >> Place de Bitche par Jules Romains, in "Le Voyage des amants", Gallimard, 1920.

     

     

     

     


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  • 34 Rue Montorgueil  - 75001 Paris

     

     

    La monochromie donne à l'image une unité, lui confère une qualité quasi tactile, presque "sensuelle" que l'on ne retrouve pas toujours avec la couleur.
    Et, dans tous les cas, une image en Noir & Blanc permet une expression plus personnelle.

    Avec sa riche et subtile gradation des valeurs de gris, le Noir & Blanc exerce une sorte de fascination qui se prolonge longtemps, alors que la couleur est souvent plus immédiate, plus émotionnelle.

     

    Bien sûr, cela ne veut pas dire que la photo Noir & Blanc soit foncièrement plus "artistique" que la couleur. Mais parce qu'elle est une représentation plus fidèle de la réalité, une photo couleur nous incite à nous intéresser davantage au sujet qu'à l'esthétique de l'image... alors que le Noir & Blanc donne un impact plus fort à l'image et le message visuel passe alors plus facilement.

     

    Alberto Moravia  nous délivre la conclusion quand il écrit : " La réalité est en couleur mais le noir et blanc est plus réaliste".

     

    >> La preuve par l'image …(1)

     

    >> La preuve par l'image …(2)

     


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