• "Maison clou" à Chongqing en 2007.


    Parisperdu regrette souvent les démolitions sauvages qu'ont connu et que connaissent encore les quartiers Est de la capitale.
    Pourtant ces faits peuvent paraître relativement secondaires si l'on compare la situation parisienne avec celle que vivent des chinois de Pékin et d'un peu partout en Chine.

    Dans l'empire du milieu, la violence des démolitions forcées a conduit un internaute chinois à dresser "une carte du sang" de l'immobilier chinois ... !
    Cette carte répertorie les incidents violents auxquels ont donné lieu des expulsions en Chine.

    L'auteur, qui a pris le pseudonyme de Xuefangditu, ou "carte de sang de l'immobilier" , incite les internautes à "refuser d'acheter les logements où le sang a coulé".
    Sur Google Map, son
    site , consacré "à toutes les existences qui ont pâti de l'ultra-rapide processus d'urbanisation chinoise" (sic), reçoit chaque jour, depuis sa création en octobre dernier, un nombre croissant de visiteurs ...


    En cliquant sur chacun des évènements répertoriés, on peut
    lire les détails de l'affaire, et des liens renvoient à d'autres sources.

    Ainsi, la date du 8 avril 2010, renvoie à la mort du directeur de la commission de construction, au sein d'un district de la ville Fushun, dans le Liaoning. Le fonctionnaire, chargé de la démolition, a été assassiné à l'arme blanche par Yang Yi, le propriétaire d'une "maison clou", appelée ainsi car il refusait de bouger.
    Quatre ans auparavant, les démolisseurs avaient battu à mort le fils du voisin de Yang Yi, âgé de 24 ans.

    Le 20 août 2010, à Kunming, dans le Yunnan, He Yuqiong, une femme qui résistait aux démolisseurs, avec mère et enfants, dans leur "maison clou" de Kunming, une résidence de 6 étages que la famille avait construite, a fait exploser une bouteille de gaz. Une dizaine de personnes ont été blessés. He Yuqiong est décédée des suites de ses blessures. La famille avait accroché aux fenêtres une grande banderole, sur laquelle était écrit : "nous vivrons avec notre maison, ou nous mourrons avec elle" !

    Bien souvent désormais, la politique et l'économie procèdent d'une même logique où l'humain n'existe plus.
    Ici comme ailleurs, les puissants décident avec pour conséquence : du sang et des larmes …




    >> Le site de Xuefangditu, ou "carte de sang de l'immobilier".

    >> Lire aussi sur Parisperdu : "Démolition des murs ... démolition des vies"

     




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  • © Photo : Nicolas Hervé

     

     

    Les pouvoirs publics entendent "réformer" l'affichage publicitaire. Il s'agit là d'un engagement phare du Grenelle de l'environnement.

    Le texte a été mis en consultation publique jusqu'au 11 mars 2011 sur le site du ministère du développement durable.

    Ainsi, dans Paris intra-muros, on devrait avoir une moindre densité de publicité, avec des formats plus restreints et moins d'éclairage. La "jungle" des panneaux publicitaires serait alors moins oppressante …

    Mais pour le "Collectif des Déboulonneurs", le texte est bien trop timide et ménage trop les professionnels de l'affichage.

    En fonction de ce qui ressortira de cette consultation publique, il y a fort à parier que nous reverrons bientôt les "Déboulonneurs", pour des actions coup de poing dans les rues de Paris.


    >> Le site des Déboulonneurs.




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    6 - 10,  Rue Watt, 75013-  Paris (juillet  1996)


    C'était au temps où la rue Watt avait encore une certaine aura auprès de ceux qui venaient respirer ici un peu de poésie urbaine, mais aussi auprès de ceux qui quotidiennement venaient y travailler.

    Dès le début des années 70, un grossiste asiatique de l'alimentaire avait implanté ici un entrepôt où il stockait des produits importés, en groupage, de Chine et du Vietnam.
    Il s'agissait de produits de premières nécessités comme des vermicelles ou des galettes de riz, de la sauce de poisson ... autant de denrées destinées à approvisionner la communauté asiatique de Paris.

    Avec l'arrivée des premiers réfugiés de l'Asie du Sud-est en 1975, la société se développe vite, et la petite entreprise familiale, qui à l'origine ne disposait que d'un minuscule magasin à la place Maubert, va rapidement s’agrandir et ouvrir plusieurs boutiques de détail dans Paris, puis elle passera aux supérettes et à la vente en gros.

    Un tel succès fera forcement des envieux, des jaloux non dénués parfois d'un certain relent de racisme. Pas étonnant alors que, rue Watt, sous l'enseigne de la société, un tag rageur proclamait : "la France aux français" !

    Depuis cette époque, tout a bien changé rue Watt où la poésie urbaine est désormais au cimetière des ambitions …



    >> Ne cherchez plus la société THANH BINH, rue Watt ….

    >> La rue Watt sur Parisperdu.

     

     


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