• Place de Stalingrad : La Retonde de Claude Nicolas Ledoux sur la place réaménagée par Bernard Huet.

    On peut s’interroger sur la remarquable absence de tags sur la Place de Stalingrad.
    Serait-ce la monumentalité du lieu qui inhiberait la "créativité" des tagueurs ?
    Ou bien ceux-ci adhèrent-ils inconsciemment au style voulu par les deux architectes successifs de la Place: Ledoux et Huet ?
    Ou alors, plus prosaïquement, la mairie ou la Ville nettoient-elles instantanément et en priorité chaque "taggage" à cet endroit ?

    Nous n'avons pas la réponse, mais force est de constater les faits : la Place de Stalingrad n’est jamais tagguée.
    Nous nous permettrons alors une interprétation : elle n’est pas tagguée précisément parce qu’elle est livrée à la "consommation urbaine" de tous, y compris des victimes de la crise, de la drogue, … et des délinquants multicartes … tous trouvent ici une scène nocturne où exhiber leur malheur social et individuel.

    Ces gens qui parfois flirtent avec leur propre disparition, seraient en communication symbolique avec la sobre et sombre Rotonde de Ledoux, un lieu à la solennité incontestable, en quelque sorte: un temple, … leur temple !
    Et, on ne taggue pas son propre temple …


    >> La double vie de la Place Stalingrad.


     


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  • Les deux facettes de la Place de Stalingrad - Paris 19e arrondissement.
    (Photomontage: © Pierre Barreteau)


    Le projet de la nouvelle Place de Stalingrad fut dès le départ étroitement liés au programme d’aménagement du bassin de la Villette. Il devait aussi poursuivre le grand projet urbain de Ledoux (et surtout de Girard), sans prétendre toutefois à une reconstitution littérale.
    La Place, retravaillée par l'architecte Bernard Huet a été livrée au public en 1989.
    Quelques 20 ans après, quel est le résultat pratique obtenu ?

    Sa fréquentation diurne/nocturne fait penser à Mr. Jekyll et Dr. Hyde, la place ayant une double vie : respectable le jour, mais interlope la nuit. Ainsi, arrivé au terme de sa rénovation, la place de Stalingrad doit encore régler ses problèmes de drogues ...

    Un temps chassés en banlieue, les dealers de "crack" vendent à nouveau à Stalingrad. L'endroit précis est connu sous le nom de "camp des arcades", un petit camp retranché sous les arcades du bout de la place avec, comme rempart protecteur, des barrières de chantier de la ville de Paris. Sur ce spot, se tiennent en permanence une trentaine de zonards tellement accros qu’ils achètent et ­fument leur drogue en plein air. Les rares passants détournent le regard, tandis que défilent des dizaines d’autres clients venus s'approvisionner ici.

    Le problème devrait être résorbé en quelques mois avec le nouveau plan "Crack Stalingrad". Déjà, la police et les brigades anti-criminalité (Bac) font des raids réguliers le soir, et la voirie passe pour nettoyer. Mais les policiers n’embarquent presque personne, car les dealers ont leurs réseaux de guetteurs et, sur la place, les groupes se reforment moins d’une heure après les descentes de police.

    Les riverains pensent que l'ouverture de la Rotonde, transformée en restaurant haut de gamme, va contribuer à faire partir les "crackers".
    Sans doute, … mais ils trouveront un autre endroit, plus loin. Peut-être même seulement à une centaine de mètres …et la place de Stalingrad continuera à mener sa drôle de double vie.



    >> Déjà sur Parisperdu: "Stalingrad".

     


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  • Rue Tholozé Paris 18ème


    Sans doute fascinés par le moulin de la Galette qui, en sa partie haute, ferme la rue Tholozé, Utrillo et après lui beaucoup d'autres peintres n'ont cessé de croquer la perspective montante de la rue.

    Tous ont délaissé la perspective inverse, celle de la rue descendante.
    C'est pourtant cette dernière qui sied le mieux à l'œil du photographe, car alors les plans successifs s'étalent devant son objectif,  jusqu'à libérer le champ sur un Paris lointain…  d'où émerge le dôme doré des Invalides.

    En cette fin d'après-midi ensoleillée, et selon cette perspective, elle a bien fière allure la rue Tholozé …



    >> Peinte par Utrillo, il y a 100 ans.

    >> Rue Tholozé, en contre-plongée.

     

     

     


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  • Place des Moulins, quartier du Panier, Marseille.

    De passage dans la cité phocéenne, mon attachement pour les quartiers populaires de nos métropoles me conduit naturellement au Panier.

    Une charmante guide de l'Office du Tourisme encadre la visite : sa connaissance des lieux et son amour pour Marseille seront sans doute les gages d'une balade réussie.

    Mais quel n'est pas mon étonnement lorsque nous arrivons à la Place des Moulins d'entendre mon cicérone s'exclamer: "Voici l'endroit qui devrait devenir notre Place du Tertre" !

    Certes la Montée des Accoules peut faire penser aux "escaliers de la Butte" parisienne, certes certaines ruelles du Panier peuvent vaguement rappeler Montmartre, mais de là à imaginer que la Mairie de Marseille veuille faire du Panier, le Montmartre marseillais, il y a de quoi s'étonner.

    Comment une ville qui entretient une rivalité certaine avec la capitale, pour ne pas dire une détestation du parisien, peut-elle avoir l'idée de copier Montmartre ?
    Car la comparaison Panier / Montmartre s'arrête à la topographie des lieux et, Montmartre n'est pas qu'une butte. Montmartre c'est une longue histoire qui va de la Commune de Paris en 1871 au lieu phare de la peinture des 19-20ème siècles. Montmartre a en effet, accueilli des artistes comme Pissarro, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Modigliani, Picasso... Montmartre c'est aussi le Sacré-Cœur, le Lapin Agile, Le Moulin de la Galette, des musées, la fête des vendanges …
    Le Panier n'a ni cette histoire ni ce potentiel, aussi vouloir singer Montmartre n'a pas de sens …

    Place des Moulins, il n'y a plus de moulins, alors qu'au coin de la rue Lepic, le Moulin de la Galette est toujours en état de marche. Et, vouloir implanter des peintres avec leurs chevalets au Panier, ne sera pas chose aisée, les jours de mistral …

    Vouloir développer l'attrait touristique du Panier n'est peut-être pas une mauvaise idée, mais pour cela, vouloir copier Montmartre n'en est certainement pas une bonne !



    >> La Montée des Accoules.

     

     

     


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  •  

    Cimetière du Père Lachaise : 6ème division, rangée 2, allée 5
    James Douglas Morrison 1943 -1971 

     


    Des centaines de fans se sont retrouvés, dimanche dernier, au Père Lachaise sur la tombe de Jim Morrison, pour commémorer le 40ème anniversaire de la mort du chanteur des Doors.

    Toutes les nationalités et les générations étaient représentées, mais la majorité des personnes présentes n'était pas née lorsque la rock star décéda à 27 ans, au sommet de sa gloire.

    Mais au fait, comment Jim Morrison est-il mort ? Arrêt cardiaque ? Overdose ? Complot de la CIA ? Mise en scène ? Aucune autopsie n'ayant été pratiquée, le mystère reste entier… certains imaginent même que le cercueil est vide...

    D'ailleurs, il y a pas mal d'ésotérisme autour de Jim : si le groupe qu'il crée s’appelle "the Doors" c’est qu’il voyait dans le symbolisme de la porte la dimension inquiétante et surnaturelle d’un au-delà inconnu. "Il y a le connu. Il y a l'inconnu. Et entre les deux, il y a la porte, et c'est ça que je veux être" disait-il.
    Sur sa tombe, une épitaphe dit en grec : KATA TON DAIMONA EAYTOY, ce qui signifie "fidèle à ton esprit", mais on peut aussi faire une autre traduction: "fidèle à tes démons" …

    Le chanteur avait été inhumé le 7 juillet 1971 au cimetière du Père-Lachaise, et ce jour-là, la nouvelle de sa mort n'ayant pas encore été  officiellement confirmée… seules cinq personnes avaient assisté à son enterrement.

    Mais aujourd'hui, 40 ans plus tard, ils sont si nombreux que la démonstration est faite: le phénomène Morisson n'est pas près de s'arrêter …


    >> Déjà sur Parisperdu : "Les pèlerins du Père Lachaise".

    >> "Jim Morrison and the Doors" (Ed.Premium) par Henry Diltz, l'un des plus célèbres photographes du monde du rock

     

      

     


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