• Le travail réalisé, au Printemps 1971, par le photographe Eustache KOSSAKOWSKI qui présentait alors la série  "6 mètres avant Paris", serait désormais totalement impossible.

    A cette époque, KOSSAKOWSKI a le regard attiré par les écriteaux indiquant la limite administrative de Paris. Parcourant les portes de Paris, il décide de photographier toutes, absolument toutes les pancartes en tôle ou en ciment portant le nom de la capitale.

    Le reportage comptera 159 photos, dont l'objectivité repose sur la distance identique adoptée à l'égard de chaque écriteau (6 mètres), sur la neutralité générée par la prise frontale et le cadrage qui est invariable.

    Refaire cet exercice aujourd'hui relève de l'utopie, car, à quelques rares exceptions près, les panneaux "PARIS" ont disparu des portes d'entrée de la capitale.

    Qui plus est, à l'approche de la ville, à chacune de ses nombreuses portes, on brouille désormais le message premier par une saturation d'informations.
    Une forêt de panneaux vous signale confusément que vous entrez dans une zone en vidéosurveillance, que le stationnement pour livraison est limité à 30 minutes, que les cyclistes sont les bienvenus, etc… etc … !

    A telle enseigne que, noyé dans cette forêt de signaux, l'indication "PARIS" peut apparaître comme marginale ...


    >> Voir aussi: "6 mètres avant Paris".

     

     


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  • Environs de Hoi An (Viêt-Nam) - novembre 2010


    L'étymologie du mot est sans ambigüité: photographier, c'est écrire avec la lumière.
    Parfois, on dit aussi que photographier, c'est "capturer" ou "shooter", mais je n'aime pas trop ces termes barbares, belliqueux …
    Je leur préfère le terme "apprivoiser". Apprivoiser la lumière idéale qui ne dure pas, le regard d’un sujet que vous ne connaissez pas et qui ne vous connait pas, un moment fragile qui déjà s’échappe …

    J’ai besoin de la photographie parce qu’elle me permet d’exprimer ce que l’écriture ne dit pas, de dévoiler ces interstices où les mots ne peuvent aller.
    Je l’aime simple, saisissant un instant … parce qu'alors, elle repousse les limites du sensible et conduit un peu plus loin, au-delà des apparences.

    Saisir un regard, un geste, un mouvement qui n’attend pas … la photographie c’est avant tout une rencontre.
    Mais pour cela, il faut sortir de chez soi et aussi de soi, arpenter sa rue, sa ville, le monde peut-être … le photographe est forcement voyageur car, si rester c'est exister, voyager c'est vivre !

    Vivez donc votre voyage dans Paris, même si ce Paris a disparu, Parisperdu est là pour essayer de vous le restituer !

     

    >> Voir aussi: "De l'intérêt du Noir & Blanc ..."

     

     


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  • Vue panoramique de la place d'Aligre en mai 2008, un lundi, jour de fermeture du marché.


    Entre le Faubourg St Antoine et la rue de Charenton, dans la masse résidentielle du 12ème arrondissement, lové à l'écart des grands flux, il est un quartier comme "surgi de nulle part" : c'est Aligre.

    Longtemps populaire et ouvrier, ce quartier non loin de la Bastille, fut à l'origine de maints soulèvements, de divers mouvements et de beaucoup d'initiatives, comme la "Commune libre d'Aligre", une association de quartier, dont Mick Michèle fut la marraine.
    Egalement avant-gardiste, le quartier sera l'un des premiers, en 1981, à créer une radio libre: "Aligre FM".

    Mais le point central du quartier, c'est incontestablement son marché.
    Une identité bicéphale qui comprend un bâtiment couvert et, installés à l'air libre le long de la rue d’Aligre, des étals de forains.

    Ce marché reste l’un des plus animés et des plus sympathiques des marchés alimentaires parisiens, avec des allures de petit "Ventre de Paris".

    Depuis maintenant un bon nombre d'années, le côté ethnique est très présent à Aligre et aujourd'hui, le quartier attire les Parisiens en recherche d'authenticité...
    Bobos, Bretons ou Berbères : tous parisiens, tous immigrés !



    >> Aligre FM, site officiel.

    >> La place d'Aligre, un jour de marché (mai 2008)



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