• Photo © Copyright : jobill

    Nous sommes vers la fin de "L'Auberge espagnole", le film de Klapisch … et Romain Duris embrasse maladroitement Audrey Tautou. Il faut dire que pour les deux protagonistes, la situation n'est pas très confortable sur cet étroit trottoir.

    Duris, en voix off, dit alors: " je ne sais pas pourquoi on avait choisi la rue de Paris qui a le plus petit trottoir …"

    La rue en question, c'est la rue d'Orchampt, dans le 18ème, une rue où jamais les parisiens ne vont. Mais a-t-elle vraiment le plus petit trottoir de Paris ?
    Pas sûr, car beaucoup de ruelles, de passages … de Paris ont des trottoirs aussi, voire plus étroits ou même … en sont totalement dépourvus.

    Mais quoiqu'il en soit, et sans chipoter sur la taille du trottoir, la séquence du film fonctionne bien et il faut bien reconnaître qu'il était très tentant pour Klapisch de tourner dans ce coin perdu du quartier montmartrois.


    >> Audrey Tautou & Romain Duris dans l'Auberge Espagnole (2002).

     

     


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  • La rue GasnierGuy en juin 1995, "ground zero"  avant l'heure.


    Dans Belleville et Ménilmontant, il est vrai que  j'ai fait les mêmes promenades, les mêmes circuits que bien d'autres photographes. C'est comme si nous avions tous en commun un certain flair … et naturellement, nous sommes passés par les mêmes rues car, d'instinct, nous les sentions plus intéressantes que d'autres.

    Il y avait dans ces endroits-là, une sorte d'état de grâce, une certaine alchimie issue d'une subtile alliance de la topographie, du bâti et de l'humain.

    Je trouve donc assez logique d'avoir, dans l'Est parisien, photographié les mêmes lieux que Willy Ronis, qu'Henri Guérard, que François-Xavier Bouchart, … ou sans doute de bien d'autres encore, et ce, sans aucune recherche de mimétisme.

    Mais photographier le Belleville d'aujourd'hui, pour moi c'est fini! Je n'ai plus envie de revenir dans des lieux qui ont trop changé. On n'y retrouve plus ses repaires, c'est devenu autre chose, … comme ce parc de Belleville qui est un massacre.
    Impossible de retrouver ses émotions … et surtout dans certaines rues pavées, cette lumière qui créait une ambiance unique.

    En définitive, les superpositions des villes ne se font pas si bien que cela dans la mémoire des humains.
    Belleville a complètement été transformé en un autre Belleville. On peut éventuellement accepter ce nouveau Belleville si l'on réside sur place, parce qu'alors les choses évoluent au quotidien et le psychique peut assimiler ces transformations lentes. Mais quand on a quitté un endroit, on en garde forcement une vision figée; et s'il y a entre cette image du passé et celle d'aujourd'hui un écart de temps trop important, alors ça ne colle plus, ça ne peut plus marcher…

    Dans le milieu des années 90, contrairement à l'époque de Ronis, j'avais le sentiment que Belleville était en train d'être définitivement démoli et qu'il y avait des photos à faire en urgence, avant que tout cela ne disparaisse.

    Aujourd'hui, seuls subsistent de maigres restes, complètement effrités, du Paris de Ronis,  … et encore seulement en de très rares endroits.

    Alors amoureux d'un certain Paris, à vos appareils, il y a encore quelques rares clichés à faire, mais cette fois-ci l'urgence devient celle des temps de catastrophes … où chaque minute compte.


    >> La rénovation urbaine dans le Bas-Belleville.




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  • Le Parc Montsouris qui borde la rue Gazan rend le lieu agréable et forme un quartier vert et tranquille …
    Gazan était un militaire napoléonien... et, dans les années 80, Coluche fut le plus illustre résident de cette rue.

    Longtemps la rue a été l'une des grandes voies permettant à l'automobiliste "parigot" de rejoindre les autoroutes du soleil.

    Ce temps est révolu et désormais, la rue Gazan s'étire mollement le long du Parc… Mais elle conserve toutefois une fière allure, surtout pour celui qui s'aventure sur les voies ferrées en contre-bas, à l'orée du tunnel de la petite ceinture, car alors ses immeubles, modestes au niveau de la rue, sont - vus d'ici - gigantesques !


    >> Déjà sur Parisperdu: "Parc Montsouris".

    >> "Un monde si proche si loin".



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  • Rue Planchat Paris 20ème (juillet 2005)

    "Delenda Carthago"! C'est toujours ainsi qu'à Rome, Caton l'Ancien terminait ses discours devant le Sénat: "Il faut détruire Carthage".

    Cette expression indiquait clairement l'acharnement à réaliser ce que l'on avait alors à l'esprit.

    Aujourd'hui à Paris, certain promoteurs immobiliers peuvent sembler suivre le chemin obsessionnel de Caton. Il faut détruire encore et toujours l'habitat ancien. Car le laisser en l'état, voire le réhabiliter ne leur permet plus de faire leurs "choux gras".

    Au cours de l'Histoire, à Paris comme à Rome, les murs n'ont pas toujours eu le dernier mot.


    >> Une rage de destruction.

    >> Démolition des murs … démolition des vies.

    >> La violence des démolitions forcées.

     

     


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  • © Willy Ronis, Escalier de la rue Vilin, Belleville , 1959

    François-Xavier Bouchard, est un photographe peu connu. Il a pourtant beaucoup photographié le Belleville des années 70, le Belleville d'avant son grand chambardement. Aussi, me parait- il particulièrement qualifié pour commenter la célébrissime photo de l'escalier de la rue Vilin, immortalisé par le grand Ronis.

    C'est Bouchard qui parle :
    " La photo de Willy Ronis, celle des enfants couchés sur la grille, on la visualise. C'est une photo fabuleuse, on ne peut pas la décrire, il y a un équilibre, il y a un sujet, une atmosphère, il y a une histoire. Ces enfants jouent sous l'escalier, l'escalier n'était pas spécialement beau, il avait été soutenu avec des piliers en ciment mais (…) de ce  bout de rue qui donnait sur Paris avec cette vue merveilleuse, plus la rue Vilin qui descendait en courbe, en S, avec ses immeubles à crépi orange et fraise, c'était très beau et c'est vrai que beaucoup de photographes se sont arrêtés à cet angle pour faire des photos. Belleville a eu cet instant de grâce où les enfants jouaient sous l'escalier et on voit la perspective de la rue au-dessus qui redescendait sur la rue de Belleville.
    Cette photographie, c'est une petite merveille, c'est une histoire."

    Oui, s'il est vrai que beaucoup de photographes se sont arrêtés précisément ici, rue Piat, et ont pris un nombre incalculable de photos, une seule image de cet endroit est devenue une icône universelle: celle des gamins de Willy Ronis …



    >> Le Belleville des années 70, vu par François-Xavier BOUCHART.

    >> De quelle couleur est Belleville ?

     

     

     


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