• Réservoir de Ménilmontant, rue du Surmelin - Paris 20ème.

    Par la rue de la Justice, je débouche sur le réservoir d'eau de Ménilmontant. Je sens que c'est un point culminant. Je le sens parce que je n'ai pas cessé de monter depuis la place Gambetta et que soudain un souffle m'aspire vers ce lieu.

    En dépit de sa position au sommet de la pente, le terrain herbeux de ce réservoir sous-terrain ne laisse rien voir de la capitale étendue par-dessous.
    Il n'y a peut-être pas de capitale.
    Il n'y a peut-être que cet enclos suspendu dans ce gris si typique du ciel d'Ile de France.


    >> Et en-dessous, c'est comment ?

     


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  • Vélos au fond d'une cour, 18 rue de Belleville - Paris 20ème (juin 1996)

    A cette époque, le vélo n'avait pratiquement pas droit de cité dans Paris. Parcourir la capitale à bicyclette n'était guère imaginable et surtout très risqué, vu le peu de cas que l'automobiliste portait au cycliste qui osait s'aventurer sur "sa" route.

    Laisser son "engin" dans la rue était aussi d'une inconscience folle car alors, votre bien pouvait disparaitre en un clin d'œil.
    Aussi un jour d'été, ai-je découvert ces vélos bien cachés au fond d'une cour de la rue de Belleville. Pour accéder à l'endroit où ils stationnaient, il fallait traverser pas moins de trois arrière-cours en enfilade, descendre une volée d'escaliers et atteindre une petite remise à l'extrémité d'une ultime courette.

    Aujourd'hui, le phénomène Vélib' est partout. A chaque coin de rues, de places, de bouches de métro …les vélos gris sont là, exposés au vu et au su de tous, en libre service.
    On en rencontre même des groupes conséquents, pédalant de concert un peu comme à Pékin en un temps pas si lointain. Maintenant ce sont plutôt des hordes de voitures rutilantes qui envahissent les rues de Shanghai ou de Pékin, alors qu'à Paris on est retourné à la bicyclette !
    C'est dire si les temps ont bien changé …


    >> Le vélib' déjà sur Parisperdu.

    >> Vélib’ : anatomie d'un succès.

     

     

     


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  • Angle rue de la Cloche et rue Westermann - Paris 20ème.

    Ce billet est un témoignage sur un lieu qui n'existe plus, car après avoir expulsé tous les habitants de ce secteur, la Ville a fait démolir les immeubles, tous les immeubles …
    Il s'agissait, encore et toujours, d'effacer les traces les plus criantes de pauvreté dans la capitale.

    Les quelques familles qui vivaient là, subsistaient tant bien que mal dans cette quasi-friche qui constituait un îlot à la fois au cœur et à la marge de ce quartier du 20ème arrondissement. En quelques mois, elles ont vu leur vie se désintégrer.

    Un peu partout dans le monde, l'embourgeoisement des centres urbains est devenu un phénomène récurrent. La transformation des centres des villes - appelés à devenir, grâce à leur attrait et à leur potentiel économique, des lieux de résidence coûteux et à la mode - chasse les habitants modestes de leurs quartiers. Des familles entières voient alors leur destin totalement bouleversé. Mais qui s'en soucit … ?


    >> Le secteur Cloche/Voulze/Westermann, déjà sur Parisperdu.

     


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  • La halle de Freyssinet (Paris 13ème) en 2005, époque où elle accueillait encore le centre de fret de la SERNAM.

    Le combat pour la survie de la Halle Freyssinet que l'on croyait enfin gagné, risque de repartir de plus belle à la suite de nouvelles prises de positions de la mairie de Paris. La ville a en effet récemment demandé que la Halle soit désinscrite de l'inventaire supplémentaire des monuments historiques !

    Dans quel but ? Sans aucun doute pour avoir la libre disposition des terrains, car maintenant que la SNCF a accepté le principe de vendre la Halle à la Mairie de Paris, cette dernière demande rien de moins que la destruction de six des trente travées qui la composent (quatre d’un côté, deux de l’autre). Un peu comme si l’on amputait une église dans le sens de la longueur !

    Pourtant aujourd'hui, il reste peu de chose du patrimoine de Freyssinet, génie du béton dans les années 30. Ses halles de Reims ont été sauvées in extremis en 1992, mais beaucoup d'autres ouvrages ont été détruits. Dernièrement encore, une usine dans le sud de l'Ile de France a purement et simplement été rasée. A Paris, dans le 13ème arrondissement, la Halle Freyssinet était l'un des derniers symboles d'un Paris ouvrier. Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui, on ne reconnaît rien …

    La désinscription, relève maintenant de l’État. La décision n’est pour l’instant pas rendue, le pouvoir politique étant partagé entre attentisme et risque de perte de crédibilité car il faut bien dire que la gestion de ce dossier est - comment dire ça poliment ? - un désastre.


    >> "4 d'un côté, 2 de l'autre …" : c'est le projet de double amputation de la halle Freyssinet !

    >> Les halles de Reims.

    >> La Halle Freyssinet devient très tendance ...

    >> Rue Louise Weiss.

     

     

     


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  • La gare du boulevard Massena en mars 2012 (Paris 13ème)

    J'aimais bien la façade ocre rouge de la station Masséna, avec le petit cartouche indiquant tout en haut "Chemin de fer", et à l'intérieur ses volées de marches assez monumentales. Le calme qui régnait aux environs de cette gare était trompeur quant à son avenir. Elle ne tarda pas, en effet, à subir les contrecoups des grands chamboulements qu'ont connus les abords d'Austerlitz.

    Un temps reconverti en station "Boulevard Masséna" du RER C, les trains ont fini par déserter les lieux et, après avoir été abondamment squattée et outrageusement maquillée, la gare est désormais en piteux état.

    Il y a peu de chance qu'elle conserve son caractère unique de terminus de campagne, dans son impasse, sous ses arbres qui autrefois cachaient sa passerelle de correspondance et ses quais un peu aériens.

    La Ville de Paris qui a acheté le bâtiment à la SNCF souhaite désormais le convertir en un lieu dédié aux "Arts de la rue, du cirque et de la marionnette" …, mais le financement n'est pas bouclé et le projet traine.

    Un peu plus loin, c'est une rue que sa nullité même avait fini par rendre célèbre. Il y a encore une vingtaine d'années, dans la rue Watt, au-delà des tabliers des ponts qui  recouvrent et obscurcissent presque la moitié de cette rue, il y avait encore quelques maisons dont les habitants devaient avoir les nerfs solides et de gros chiens.

    Il n'y maintenant ici plus trace de vie entre les blocs vitrés de bureaux neufs et la rampe qui monte sur les voies. C'est interdit, mais c'est ouvert. Je monte. Le plateau ferroviaire est immense, beaucoup plus que ce que j'imaginais. Beaucoup plus que lorsque je l'observais depuis le viaduc de Tolbiac, maintenant détruit. C'est sans doute le fait d'être au niveau des rails. Des rails où rien ne roule.

    Tout près, rescapée de la démolition systématique du secteur, l'usine de la Compagnie Parisienne de l'Air Comprimé a fière allure, avec sa haute cheminée et son hall vitré où vient se refléter le soleil couchant.
    Les restes ferroviaires et industriels du vieux 13ème ont encore de la gueule !


    >> La passerelle du samouraï.

    >> Les "Lieux Retrouvés de Parisperdu" : n°037_Gare Massena

    >> Est-ce encore la rue Watt ... ?

    >> L'usine de la compagnie parisienne de l'Air comprimé, sur Pariperdu.



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