• Ecole primaire 37-39 rue de Tourtille - Paris 20e arrondissement

    Le Bas-Belleville est l'un des derniers quartiers populaires de Paris. C'est aussi l'un des quartiers de Paris aux communautés les plus mélangées. Depuis toujours, Belleville a en effet été un lieu d’arrivée privilégié pour différentes couches d’immigration: les juifs russes et polonais fuyant les pogromes au début du 20e siècle, les Arméniens fuyant le génocide, les Espagnols arrivés pendant le régime de Franco, puis les pieds noirs tunisiens après l’indépendance, les travailleurs algériens et maghrébins quittant les bidonvilles, les Africains souvent logés dans des foyers et pour finir, est arrivée une forte vague d’immigration Chinoise et asiatique.

    Plus récemment, petit à petit, est arrivée la gentrification du quartier, le "populo" quitte Belleville, cédant la place au "bobo", à la classe moyenne voire moyenn e-supérieure.

    Mais comment vivent ensemble toutes ces communautés ?
    Comment cohabitent tous ces habitants d’origines si diverses que boulevard de Belleville, les jours de marchés, c'est la Tour de Babel: pas moins d'une cinquantaine de langues et de dialectes peuvent y être entendus …

    Eh bien, sur les collines de Belleville et de Ménilmontant, la cohabitation ne se passe pas si mal et, malgré de nombreuses transformations urbaines et sociales, ces quartiers ont su conserver leur âme. Il se dégage un charme particulier de ces hauteurs. Elles sont à la fois closes et aérées, faites de grandes artères et de petits chemins de traverse qu'il faut savoir observer en prenant tout son temps pour parcourir ce coin de Paris.

    Les habitants de Belleville, pour reprendre l'expression de Georges Perec, "habitent leur quartier",  entretiennent et perpétuent l'histoire et le mythe d'un village singulier, ouvrant ainsi pour l'avenir tout le champ des possibles ...


    >> Lire aussi sur Parisperdu: "Belleville de haut en bas".

     

     


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  • Villa Emile Loubet_Paris 19ème.

    Il ne faut pas se fier aux apparences. Certes, les 19ème et 20ème arrondissements ont largement souffert de l'appétit des promoteurs dans les années 1970/80. Mais heureusement, une fois que l'on a franchi les barres de béton de la place des Fêtes, monte du fond de la ville une vague généreuse de villas des temps anciens, petits chefs-d'œuvre d'architecture éclectique.

    Paris a su en effet préserver, en cet endroit, un habitat que couronne un environnement de rues étroites, de placettes calmes et d'impasses noyées dans la verdure.

    Ce sont les quartiers de la Mouzaïa, de la Campagne à Paris, du Hameau du Danube et aussi de quelques autres secteurs qui ont toujours fait de la résistance, repliés sur leurs bastions de villas et de maisonnettes où désormais se fondent néo-bobos et parigots de tout temps.

    Et, sur la place circulaire du "Rhin et Danube", occupant l'endroit stratégique d'un ancien octroi, se trouve le bien nommé "Café Parisien" où se donnent rendez-vous à toutes heures du jour, jeunes et anciens du quartier.
    Ainsi va la vie dans ce coin du 19ème. Ce quartier bossu à l'urbanisme imparfait et aux rues étroites possède donc des habitants qui tiennent fermement la barre face aux bouleversements de leur patrimoine immobilier.
    On les retrouve dans les ruelles, à l'abri du flot des automobiles, sûrs d'être ailleurs, … dans une autre époque.
    Décidemment, il ne faut pas se fier aux apparences …


    >> Voir aussi : "Chère Mouzaïa".

    >> Voir aussi : "La Mouzaïa : encore un village".

    >> Voir aussi : "Pour un urbanisme retardataire".

    >> Voir aussi : "On comprend que j'adore cette petite cacophonie, et je voudrais dire pourquoi".

     


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  • Avenue Simon-Bolivar. Juillet 2012

    La Butte Bergeyre est un village parisien isolé, méconnu et peu fréquenté. A l'écart du tumulte de la ville, la butte est seulement desservie par une unique rue et par trois escaliers plutôt abrupts. Depuis l'avenue Simon Bolivar c'est une volée de 75 marches qui mène à ce village haut perché, si haut que certains habitants du quartier surnomment cet escalier "la pyramide aztèque".

    En 1950, Willy Ronis a capturé ici, l'une de ses images cultes.
    L'écouter raconter ses prises de vue a toujours été pour moi un délice.
    Voilà ce qu'il nous dit à propos du fameux cliché "Avenue Simon Bolivar" :

    "Cette photo, je l'ai faite en 1950. J'étais là, dans cet escalier, j'attendais quelque chose, parce que je voulais qu'il y ait un peu de monde qui passe. À un moment donné, j'entends une voix de femme derrière moi, qui parlait à son enfant, qu'elle tenait dans ses bras. J'ai attendu qu'elle me dépasse, et miracle, miracle qui arrive quelquefois dans la photographie : quand elle est arrivée en bas, est passé cet attelage étonnant - car même en 1950 il n'y avait plus tellement d'attelages avec des chevaux. Et ce qui est amusant, c'est qu'il y a en même temps cet ouvrier municipal, qui est en train de réparer ses feux tricolores, et des femmes qui promènent leurs enfants dans des poussettes derrière. Et puis le petit cordonnier qui parle avec le client. Et le petit chat noir, en bas de l'escalier. C'est une photo pleine d'histoires !"

    Alors, aujourd'hui, une fois encore,  je suis retourné sur les lieux. Bien sûr la prise de vue s'imposait et sous un angle voisin de celui du Maître … mais le résultat est loin, très loin d'être à la hauteur du sien …


    >> Avenue Simon-Bolivar, 1950 ©Willy Ronis/ Agence Rapho

     
    >> Voir aussi : "N'est pas Willy Ronis qui veut ?"

     


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  • En 2008, deux chefs rapanuis viennent visiter Paris.  Ils représentent la communauté de 4 900 habitants qui vit sur l’île de Pâques, située à 4 000 kilomètres de toute autre terre. Selon ces chefs, un Moai aurait exprimé son désir d’aller à Paris pour "apporter une énergie spirituelle qui changerait la conscience de l’humanité" !?!

    Le projet de transfert d’un Moaï à Paris prend réellement corps quand les fondations italienne "Mare Nostrum" et française "Louis-Vuitton" acceptent de financer l'opération. Leur but avoué était de faire connaître la culture de l’île de Pâques, en échange d’une contribution à la préservation de son patrimoine.

    En 2009, Le Conseil des monuments nationaux du Chili approuve le projet. Un Moaï de l’île de Pâques devrait donc être exposé à Paris, dans le Jardin des Tuileries, du 26 avril au 9 mai 2010.

    Mais ce "voyage" du Moaï commence à agiter la communauté pascuane et de nombreuses voix opposées au transfert s'élèvent dans la petite île. Le Conseil des monuments nationaux du Chili (CMN) conditionne désormais son accord à un référendum local.
    La consultation se déroule début mars 2010, mais depuis quelques jours déjà, le Chili doit faire face à des évènements autrement plus urgents: le 27 février 2010, un séisme d'une magnitude de 8,8 suivi d'un tsunami ravageant 350 kilomètres de côtes dans la partie centre-sud du pays, fait 525 morts, 2 millions de sinistrés et 20 milliards de dollars de dégâts. Même la lointaine île de Pâques a dû procéder à une évacuation partielle de sa population en raison du risque de tsunami.

    Dans ces conditions, on comprend que le déplacement du Moaï à Paris ne soit plus une priorité. Et, le 8 avril, les résultats du "référendum local sur le Moaï" tombent: 89 % des habitants de l’îlot du Pacifique sud se sont opposés au voyage de la statue. Les autorités chiliennes donnent officiellement leur décision finale le 14 avril 2010 : le Moaï n'ira pas à Paris.

    Il faut dire qu'au long de leur histoire, les Pascuans (plus exactement les Rapa Nui) ont vu disparaître une bonne partie de leur patrimoine. Ils peuvent aussi soupçonner que ce qui s'en va ... ne revient pas. Et qu'ont-ils vraiment à gagner dans l'affaire, vu le rayonnement déjà énorme de l'île ?

    Il faudra donc aller à l'île de Pâques pour découvrir ces géants.
    Pour moi, depuis la semaine dernière, … c'est chose faite !

     

    >> En savoir plus sur le voyage raté du Moaï à Paris.

    >> En avril 1997, un moaï un peu spécial, nommé "Moaï de la Paix" avait fait un bref séjour à Paris …

    >> Montage de photos personnelles de Moaï (©Pierre Barreteau)

     

     


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