• Au niveau de le Station T3 Rosa Parks (février 2014)

    Après l'opération "Paris Rive Gauche" lancée en 1991 et qui - à ce jour - n'est pas encore entièrement achevée, c'est l'aménagement d'une vaste zone des 18ème et 19ème arrondissements et, récemment élargie au 10ème, qui vient de démarrer sous l'appellation "Paris Nord-Est".

    Paris Nord-Est est le plus vaste projet d’aménagement lancé à ce jour à Paris, mais va-t-on commettre les mêmes erreurs au Nord qu'au Sud de Paris ?

    La leçon à tirer de "Paris Rive Gauche", est pourtant claire: la planification urbaine est inefficiente et stérile. Et la question reste bien sûr d'actualité pour ces quartiers du Nord-Est, qui risquent de se retrouver traités à l'identique, d'une part en annihilant bêtement les espaces intéressants et d'autre part en ne proposant rien d'attrayant ni même de simplement agréable. Ainsi au final, le projet accouche de vastes espaces, certes grandioses mais désolés, déserts.

    On retrouve alors une population isolée, coupée du monde, coincée entre autant de frontières que sont le périph, les Maréchaux et les voies ferrées. Aussi est-il probable que la logique de l'enclave à l'intérieur du 18 ou du 19ème aura les mêmes conséquences désastreuses que celles que l'on voit aujourd'hui dans le 12éme à "Paris Rive Gauche".

    Dans ce dernier quartier, on a bien vu d'une part, que la "normalisation" de l'espace imposée par la table rase, et remplacé par un dense tissu de logements/bureaux - densité encore plus marquée par la hauteur - rend tout uniforme, massif et ennuyeux.
    Et d'autre part,  on a aussi constaté que l'absence de couture avec le reste de la ville au bâti modeste et le type de constructions massives font que les alignements de l'Avenue de France ont la grâce d'un supertanker "atterrissant" dans un port de pêche …

    De surcroît la problématique du chemin de fer, entrevue et mal solutionnée "Rive Gauche", est ici encore plus cruciale, car il s'agit d'intégrer au projet les deux énormes pôles des Gares de l’Est et du Nord et leurs innombrables faisceaux invasifs de voies ferrées … vaste question …

    Mais voilà qu'on nous donne la solution dans un sabir urbanistique : "enclavement des quartiers rompu par un maillage d’espaces verts, développé et connecté avec les espaces naturels périphériques, formant des corridors écologiques et des espaces contribuant au plan biodiversité parisien …" (sic) ?

    Oui mais concrètement vivra-t-on mieux dans ces sites traversés de toutes parts par le chemin de fer ?

    Et pour créer du neuf, quoi de mieux que de changer le nom des lieux : exit donc le carrefour de l'Evangile, sa connotation religieuse faisait sans doute trop ringarde pour les décisionnaires d'aujourd'hui … ce sera Rosa Parks … plus dans l'ère du temps avec sa touche ethno-socialo-culturelle …

    L'ambition des promoteurs du projet n'est rien de moins que de créer "une ville dans la ville", au cœur même de ce territoire longtemps délaissé.

    Rendez-vous dans quinze ans pour savoir si le pari est réussi …


    >> C’est écrit dans l’Evangile …

    >> Carrefour de l'Evangile.

    >> L'entrepôt Macdonald : vers un avenir meilleur.

     

     


    4 commentaires
  • M. Wu Dinh devant son magasin du 72 de l'avenue des Gobelins_Paris 13ème

    Au 72 de l'avenue des Gobelins, une devanture attire mon regard. Il y est écrit: "Photo-Ciné Gobelins".

    Y pénétrer n'est pas une mince affaire car la boutique est littéralement remplie à ras bord de matériels photo : des appareils et des objectifs bien sûr mais aussi une montagne de filtres et d'accessoires divers entassés-là, pêle-mêle dans le plus grand désordre.

    Vous êtes chez Monsieur Wu Dinh qui depuis 35 ans, tient cette sorte de caverne d'Ali Baba, … version vietnamienne ! Aidé par son épouse, il vend, achète, stocke et répare du matériel d’occasion, essentiellement de "l'argentique".

    Comme il est pratiquement impossible de rentrer à l'intérieur de la boutique, les transactions se font sur le trottoir. On peut négocier, mais Monsieur Wu Dinh est dur, très dur en affaires ...

    Des pellicules plein la tête, des appareils par milliers et des monceaux d'accessoires, ici il n'y a rien à jeter : le magasin de M. Wu Dinh, c'est une véritable chasse au trésor pour les photographes.


    >>  Au 72 Avenue des Gobelins, le magasin "Photo-Ciné Gobelins".

    >> "Photo-Ciné Gobelins": impossible de rentrer à l'intérieur !

     



    1 commentaire
  • HBM du boulevard Soult _ Paris 12ème (mai 2005)

    Roland Castro est un architecte pas comme les autres : passionné, contestataire et engagé …
    Un peu "grande gueule" aussi, et c'est sans doute pourquoi sa vision de Paris n'est pas toujours dans l'air du temps. Elle n'en est pas moins intéressante, car Castro nous aide à comprendre l’espace public et à percevoir une certaine poétique de la ville.

    Spécialiste du logement social, Castro critique - par exemple - violemment le réaménagement de la Place des Fêtes, "une blessure dans la ville", une place enlaidie par des tours.

    A ces dernières, il préfère les habitations bon marché, les fameux HBM qui entourent Paris, des logements sociaux construits dans les années 1920. Ils n’ont pas coûté cher et ont été créés rapidement. Mais leur qualité contraste diablement avec les grandes barres, bâties soixante ans plus tard et qu’il faut maintenant réhabiliter ou démolir.

    Et, devant les HBM, Castro dit son espoir que soit retrouvé un savoir-faire aujourd'hui perdu en matière d’urbanisme.

    Il cite aussi en exemple, d'autres secteurs de Paris, en particulier ceux situés sur les collines  et qui, de ce fait, ont résisté à l’urbanisation d’Haussmann.

    Sur les collines de Belleville, dans le quartier de la Mouzaïa, une multitude de petites maisons coexistent agréablement. Là, on trouve dans les venelles du quartier la même densité que dans un grand ensemble, mais quelle différence dans la qualité de vie !

    Les projets de Roland Castro vont toujours en ce sens: son travail s’applique à inventer des habitations plus humaines, plus agréables à habiter...

    Bonne continuation Monsieur Castro.


    >> Mieux connaître Roland Castro …

    >> "Archi-respectueux" du passé ...

    >> Jean Nouvel conservera l'ancien ...

     



    1 commentaire
  • Cour du 42 Rue d'Avron, 75020 Paris (mai 1994)

    Pourquoi ce jour-là ai-je poussé la porte cochère du 42 rue d'Avron ?

    Sans doute parce que j'ai vu cette pancarte qui la surplombe et qui indique "Maison Mosca, au fond de la cour à droite". Voilà bien le genre de détail qui m'incite toujours à aller plus loin …

    Il n'y a pas âme qui vive dans la cour, mais elle est encombrée par quatre ou cinq poussettes … toutes identiques, toutes biplaces …! Or ce type "d'engin"  transporte habituellement des enfants jumeaux … Il y aurait donc en cet endroit autant de jumeaux ? Bizarre !

    Cette bizarrerie n'est pourtant pas ce qui me fera appuyer sur le déclencheur de mon appareil photo … c'est plutôt le lointain souvenir d'une image qui ressemble à la scène que j'ai sous les yeux. Oui voilà ce qui me poussera à l'action.
    L'image en question à pour titre : "Villa du Parc", elle a été prise non loin d'ici, en 1948, par un certain Willy Ronis …


    >> "Villa du Parc", © Willy Ronis _ 1948.

     



    2 commentaires
  •  Destruction d'un immeuble situé 5, impasse Bonne Nouvelle_ Paris 10ème.

    Que restera-t-il dans cinquante ans du Paris modelé par Monsieur Delanoë ?
    Essentiellement des lieux froids, glaciaux où le souffle et l'esprit sont absents, des quartiers sans âme, ni réelle identité ... Finalement, les caractéristiques du bâti érigé lors de sa mandature seront à l'image de l'homme: rigide, bourgeois-bohème et quelque peu arrogant.

    Mais là n'est pas le principal reproche. Il y a plus dramatique, car qui aurait pu imaginer dans ses pires cauchemars que cet homme aurait pu perpétrer un tel saccage de la capitale pour y édifier d'aussi affreuses constructions ou élaborer d'aussi insensés aménagements comme à Belleville où dans le 13ème arrondissement, avec ces quartiers d'une grande laideur: Rive Gauche et Masséna?

    Et c'est bien là le problème, Monsieur Delanoë n'aura rien embelli, mais il aura beaucoup défiguré, rasé le passé, détruit le patrimoine et tout cela sans la moindre vision futuriste.

    Pourtant, démolir, transformer, réaménager, n'est pas nécessairement un désastre.

    Ce peut être bénéfique pour la ville, comme cela s'est produit à maintes reprises dans la capitale, tout au long des siècles.

    De Charles V jusqu'au XXe siècle, Paris a tout d'abord été agrandi, puis transformé et modifié pour - à chaque fois - s'adapter à son époque et souvent alors Paris s'en est trouvé embelli, sublimé.

    C'est ainsi que sous le règne de Napoléon III, grâce au savoir-faire du baron Haussmann, Paris se transforme et s'adapte au nouvel essor industriel de l'époque, et donne naissance à ce magnifique Paris que l'on peut encore admirer aujourd'hui.

    Après la seconde guerre mondiale, d'autres progrès apportent confort et qualité de vie. L'auto individuelle participe à ce mouvement, aussi s'avère-t-il nécessaire de lui faire une place dans la ville.
    Le président Pompidou le comprit, et en dépit des esprits chagrins, fit faire des travaux qui n'ont pas enlaidi la ville, bien au contraire.

    Aujourd'hui, on tente de nous faire croire que la "voie Pompidou" et quelques autres tronçons sur la rive gauche ont privé les Parisiens de promenades agréables et vivifiantes au bord du fleuve. C'est faux.
    Les voies de circulation sur les berges de la Seine, ont remplacé tout un fatras d'entrepôts, de hangars, de chantiers à ciel ouvert, de dépôts de matériaux de toutes sortes, qui n'ont jamais rendu la ville plus belle ni permis la moindre promenade au bord de l'eau  …

    Alors aujourd'hui, faut-il sevrer Paris de voitures ? Doit-on stopper totalement la circulation automobile à Paris ? La réponse a été trouvée depuis longtemps à Londres ou à Singapour. Le péage urbain, est en effet un moyen plus intelligent et beaucoup plus efficace que "le tout Vélib" ou le "Paris-Plages permanent" ?

    Non décidément, Paris ne vous dit pas merci, Monsieur Delanoë …

     

    >> Paris-plages ou Saint-Trop-sur-Seine.


    >> Paris demande à être grâcié ...

     



    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires