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Comme chaque année, à l'occasion des vacances d'été, Parisperdu fait une pause.
Nous vous donnons rendez-vous, ici même, le 24 août 2015.
D'ici-là, Parisperdu vous souhaite de très bonnes vacances
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Christian Pereira et Didier Bénureau dans le film "Brèves de comptoir" de Jean-Michel Ribes (2014)
Dans les bistrots, les troquets, les rades … enfin, dans les vrais établissements, les "piliers de bar" ont de tout temps délivré des conversations pour le moins imagées. Ils ont même créé un certain genre de comédie à mi-chemin entre le théâtre de rue et la farce "pathelinesque", ce sont: les brèves de comptoir. C'est un drôle d’opéra parlé fait de pensées frappées au coin du bon sens et du plaisir d’être ensemble, … le génie populaire est en action.
Si vous voulez participer au spectacle, une fois à l'intérieur du bistrot, il faut choisir sa table, idéalement dans un angle de la salle, mais assez près du zinc afin de pouvoir écouter et observer les figures locales qui se relayent ici pour prendre leur quart …
Jean-Marie Gourio s'est fait un devoir de collectionner ces "brèves", pour qu'elles restent à jamais dans le Grand Livre de la Littérature française. Jean-Michel Ribes en a même fait un film …
Pourtant aujourd'hui, soumis à des contraintes diverses, peu de bistrots peuvent rester dans leur "jus" et beaucoup ont rendu les armes à la branchitude ambiante et là, les brèves de comptoir se font plutôt rares ….
Alors pour ceux qui ne peuvent plus se coudoyer avec la clientèle "experte es Brèves de comptoir", on vous en livre quelques unes, parmi nos préférées:
- "Tu sors du ventre de ta mère, après, c'est toute une vie à te reloger".- "Le problème du cadre de vie, c'est qu'il n'y a pas de toile de vie à mettre dans le cadre".
- "On a beaucoup moins de voisins dans une ville que dans un village".
- " Le naturisme, sur le dépliant c'est des jeunes filles à poil sur la plage mais quand tu y es, c'est que des retraités de la SNCF".
- "Y faudrait un distributeur d'apéros dans le mur pour quand ça ferme, pareil que les banques".
- "Les Arabes ne boivent pas de vin, résultat, ils ne s'intègrent pas".
- "Au pôle Nord, au pôle Sud, à l'équateur, l'homme s'acclimate partout, il n'y a qu'en banlieue qu'il ne s'acclimate pas".
… et un petit dernier pour la route :
- "Obama, le pauvre il a déjà des cheveux blanc, Bah y sera pas resté noir longtemps celui-là".
>> Les bistrots de parisperdu …
>> Qu'est-ce qu'un bistrot authentique ?
>> Brèves de comptoir, le film.
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La Flèche d'Or _ 102 bis rue de Bagnolet 75020 ParisRobert Desnos évoque la rue de Bagnolet, poétiquement et comme nul autre:
"Le soleil de la rue de Bagnolet
N'est pas un soleil comme les autres.
Il se baigne dans le ruisseau,
Il se coiffe avec un seau,
Tout comme les autres,
Mais, quand il caresse mes épaules,
C'est bien lui et pas un autre,
Le soleil de la rue de Bagnolet
Qui conduit son cabriolet
Ailleurs qu'aux portes des palais.
Soleil ni beau ni laid,
Soleil tout drôle et tout content,
Soleil d'hiver et de printemps,
Soleil de la rue de Bagnolet,
Pas comme les autres."
>> Le Flèche d'Or Café sur Parisperdu.
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Au 158 rue de Charenton, s'ouvre la ruelle Bidault, Paris 12e (juin 2011)
Qu'on les appelle sentes, sentiers, impasses, passages, villas ... ou parfois encore ruelles, toutes sont des voies de Paris souvent méconnues et situées dans des endroits reculés ou peu fréquentés.
Mais aujourd'hui, les ruelles parisiennes ne sont plus ce qu'elles étaient et souvent dans les restructurations de quartiers entiers, elles ont tendance à disparaître…. si bien qu'aujourd'hui, Paris ne compte plus que six ruelles.
Mise à part la ruelle du Soleil-d'Or, dans le 15ème et la ruelle Sourdis, dans le 3ème, la ruelle est une "spécialité" du 12ème arrondissement, où toutes débouchent, via le viaduc des arts, sur l'avenue Daumesnil.
Dans le 12ème, elles ont pour nom : Ruelle Bidault, Ruelle Fraisier, Ruelle des Hébrard, Ruelle de la Planchette. En outre, la rue de la Brèche-aux-Loups (toujours dans le 12e arrondissement) a porté autrefois le nom de ruelle de la Brèche-aux-Loups.
Dans le 18e arrondissement on trouve également une voie nommée passage Ruelle, mais ce lieu reculé, collé aux voies ferrées de la gare du Nord, n'a rien d'une ruelle …
>> La ruelle Bidault, il y a 100 ans …
>> Le passage Ruelle, déjà sur Parisperdu …
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L'impact du Plan voisin, vu du pont du Carrousel
Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier, est à l’honneur au Centre Pompidou, dans le cadre de l’exposition "Mesures de l’homme". Mais, cinquante ans après sa mort, l'architecte de la modernité, rassemble autant qu'il divise.
A l'occasion du débat d'actualité sur les tours à Paris, il me semble opportun de revenir sur l'un de ses plus célèbres projets architecturaux (ou plutôt urbanistique) non réalisés: "le Plan Voisin".
Ce projet, qui peut paraître dément aujourd'hui, proposé par Le Corbusier en 1925, mais auquel il travailla jusque dans les années 40, a eu une considérable influence sur l'urbanisation parisienne des années 50-60. Reprenant un de ses projets théoriques pour une sorte de ville clé en main "de trois millions d'habitants", concept issu de sa vision totalement industrialisée de la construction, Le Corbusier y prévoyait, en gros, la destruction d'un petit quart de Paris, pour y faire un maxi-Front de Seine, en plus grand et en plus radical, un genre de Hong Kong sur-densifié à la soviétique. Mais la seconde guerre mondiale va opportunément en repousser la réalisation sine die.
Nous, qui voyons dans l'affreuse Défense un abcès de fixation indispensable, un moindre mal, qui permet de cantonner les horreurs dans une zone dédiée, ne voulons pas cependant, ne voir dans le plan Voisin qu'une catastrophe à laquelle on a échappé, un simple document anachronique, un dessin d'urbanisme-fiction de plus dont les étudiants en architecture raffolent. On est en effet au contraire étonné, de voir à quel point les arguments des promoteurs actuels des tours sont proches de ces idées d'il y a presque un siècle: jouer avec la densité pour épargner l'espace au sol, séparation des voies de circulation et des habitations, urbanisme concerté, mégalomanie du "silhouettage", ingénierie sociale, et j'en passe ....
L'image ci-dessus montre l'impact du Plan voisin, vu du pont du Carrousel. On voit se dresser, derrière le Louvre que le célèbre architecte consentait à épargner, quelques unes des 18 tours cruciformes de 200 m de haut (hauteur de la Tour Montparnasse). Inutile d'insister sur l'aspect général, particulièrement hideux, qu'aurait eu cette ville. Il en aurait été fini de Paris, connue dans le monde entier pour sa beauté et son romantisme.
>> L'expo au Centre Beaubourg, jusqu’au 3 août 2015.
>> Le plan Voisin de Le Corbusier.
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