• A Paris, les bourgeois sont à l'Ouest, les bobos sont à l'Est ...

    Paris, vue vers le Nord-Est (depuis le haut de la tour-Montparnasse).



    Pour qualifier l’arrivée de catégories intellectuelles plus ou moins fortunées dans les espaces populaires des centres villes, les Américains parlent de "gentryfication".
    En français, il est difficile de parler d'embourgeoisement : ces habitants ne sont pas des bourgeois au sens traditionnel. Du coup, ce terme de bobo (pour bourgeois bohème) qui arrive aussi des Etats-Unis, décrit de manière assez juste la spécificité de ces habitants : de jeunes adultes en phase avec le libéralisme économique, mais qui affichent des modes de vie très différents de ceux de la bourgeoisie traditionnelle.

    On est dans la famille recomposée, les droits de l'homme, l'écologie, la liberté culturelle et le vote socialiste. Et surtout, c'est essentiel, ils se reconnaissent dans les cours pavées de la Bastille, dans les lofts et les ateliers de la rue Oberkampf et, de Belleville à Ménilmontant, ils investissent les quartiers populaires de l'Est parisien.

    Que faut-il comprendre de leurs motivations ?

    Les bobos ont à la fois un désir de cohabiter avec ce qui reste des classes populaires, un désir d'identification avec le Paris rebelle de 1936 et de 1968. Et peut-être ont-ils aussi une culpabilité d'occuper les logements dont ont été expulsés les "prolos", les gens avec qui ils disent vouloir cohabiter.

     

    Depuis la fin du XIXème siècle, les grands bourgeois vont vers l'ouest, mais ils restent toujours groupés, dans l'entre-soi. Les bobos aussi sont dans l'entre-soi, mais à l'est.

     

    Un des traits des bobos, c'est le refus de l'aspect perçu comme "guindé" des quartiers de l'ouest. Le 7ème, le 16ème, Neuilly... ne conviennent pas à leur mode de vie.

    Un autre trait, c'est l'affichage d'une volonté de mixité sociale. Mais c'est compliqué. Les bobos créent la mixité sociale en même temps qu'ils la font émerger comme un problème. Il y a chez eux un désir de cohabitation, d'un "résidentiellement correct" tout à fait spécifique... mais qui a ses limites. Ainsi pour s'assurer de la transmission du capital scolaire qui n'est pas garantie dans les écoles des quartiers populaires où ils résident, ils ont recours à l'enseignement privé, aux fausses adresses, ou aux dérogations …


    Et même si Bertrand Delanoë, comme d'autres, met en avant la mixité sociale à travers une politique ferme de logement social, on a très envie de conclure que lorsque l'être humain peut choisir, c'est son semblable qu'il choisit.

     

    Et cette mixité n'est peut-être pas gérable dans la limite des 87 km2 de la capitale ? Peut-être doit-elle s'appuyer sur un Paris plus grand ?
    Vous avez dit "Grand Paris" … ?

     



    >> Les bobos, sur Parisperdu.

     

    >> Le Grand Paris, ... pincez-moi, je rêve !


     

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  • Commentaires

    2
    Jeudi 4 Août 2011 à 07:43
    Et barbès ?
    De passage quelquefois dans la capitale, je me pose souvent la question comment se fait-il que Barbes existe ? Car les prix de l'immobilisé sont tellement haut à Paris que les investisseur aurait faire de ce quartier un lieu huppé car il est central avec Pigalle à côté.
    1
    Mardi 19 Avril 2011 à 18:11
    Coup de Coeur
    Ce billet vient d'être sélectionné dans la catégorie "Coups de Coeur Paperblog". Bravo.
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