• Belote à Belleville et Manille à Marseille !

    Belotte à Belleville et Manille à Marseille !

    "Partie de cartes en plein air, rue Botzaris", Paris 1952 ©Willy Ronis

    Extrait du film "Marius" de Marcel Pagnol- Séquence de la "Partie de cartes"-1931

     


    Ronis connaissait-il les œuvres où Cézanne met en scène quatre, puis trois et finalement seulement deux joueurs de cartes sur sa dernière toile ?
    Oui vraisemblablement car Ronis avait au moins connaissance de certaines reproductions de ces toiles. Pour autant, avait-il en mémoire les tableaux de Cézanne au moment d'appuyer sur le déclic ? Là, cela est moins sûr…

    Ce qui est sûr par contre c'est qu'il a souvent cherché à photographier des joueurs de cartes car ils entrent pleinement dans les scènes populaires qu'il affectionne tant.

    Dans sa moisson de photos récoltées dans les quartiers populaires, j'ai identifié cinq photos de Ronis montrant des joueurs de cartes :
    - "Café, rue des Cascades, Ménilmontant" - Paris, 1948
    - "Café, place d'Aligre", Paris, 1952  
    - "Partie de cartes en plein air, rue Botzaris", Paris 1952
    - "La belote", Paris, 1954
    - "La partie de Tarot, Joinville le Pont ", 1991.

    A Marseille, il est neuf heures du soir. Dans un petit café, Escartefigue, Panisse, César et M. Brun sont assis autour d'une table. Ils jouent à la manille.
    Escartefigue regarde son jeu intensément, et, perplexe, se gratte la tête. Tous attendent sa décision. Panisse précise alors : "C'est ce coup-ci que la partie se gagne ou se perd".
    Escartefigue renchéri : "C'est pour ça que je me demande si Panisse coupe à cœur ? Moi, je connais très bien le jeu de manille, et je n'hésiterais pas une seconde si j'avais la certitude que Panisse coupe à cœur".
    Panisse : "Eh bien ! Réfléchis en silence... Et ils se font encore des signes ! Monsieur Brun, surveillez Escartefigue, moi, je surveille César."
    César : "Tu me surveilles moi, comme un tricheur. Je ne dis pas que je vais pleurer, non, mais moralement, tu me fends le cœur". Et s'adressant à Escartefigue : "Alors, à moi, il me fend le cœur. Et à toi, il ne te fait rien ?
    Escartefigue pousse un cri de triomphe. Il vient enfin de comprendre, et il jette une carte sur le tapis. Panisse le regarde, regarde César, puis se lève brusquement, plein de fureur. "Est-ce que tu me prends pour un imbécile ? Tu as dit :  Il me fend le cœur pour faire comprendre que je coupe à cœur. Et alors, il joue cœur, parbleu" !

     

    >> Les joueurs de cartes, tableaux de Paul Cézanne.

     

     

     

     

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