• "Le Grand Paris Idéal" vu par
    MVRDV, une agence d'architecture et d'urbanisme néerlandaise (2009)


    Les nouveaux paris de Paris devraient être d'arrêter de suréquiper ce qui l'est déjà trop (nous ne sommes pas au Japon que diable, nous avons de la place!) et, de cesser de faire des gratte-ciels (laissons cela à Manhattan !).

    Alors de grâce Messieurs les Architectes, Messieurs les Urbanistes pensez plutôt à aménager la campagne, car les citadins vont bientôt fuir ces villes tentaculaires que vous leur fabriquez et où tout pose problème.

    Allez donc démontrer vos talents et votre génie ailleurs, comme le fit Niemeyer en sortant du néant une ville toute neuve, un vrai défi mais une réussite ... ou comme le génial Gaudí, qui sût créer sans renier le passé, et conserver le lien sacré qui de tout temps a existé entre l'Art et l'Artisanat. Ce lien qui justement éloigne toute tentation d'échapper à l'échelle humaine, et permet de respecter cet allié incomparable qu'est le monde végétal, où les grands arbres doivent rester grands et ne pas ressembler à des buis plantés au pied de tours aussi colossales qu'inhumaines ...

    Reconnaissez aussi, Messieurs, les graves problèmes qu'entraînent la surpopulation des grandes villes et les fâcheuses conséquences de toute cette surenchère, dissimulée sous les termes passe-partout de "restructuration", de "requalification du bâti", d' "optimisation de l'urbanisme des métropoles "

    Messieurs les Architectes, laissez donc Paris et ses alentours en paix, tout comme l'ont fait Rome, Amsterdam, Vienne, et bien d'autres villes européennes…  qui sont toutes des villes finies et qui n'ont aucun besoin d'ajout !


    >> Jean Nouvel conservera l'ancien ...

     



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  •  Les amoureux du pont des arts_ 1957 ©Willy Ronis

    "Fixer des vertiges. Les photographies de Willy Ronis"
    est un essai de Michel Onfray publié en 2007 et portant sur 16 photographies de Willy Ronis dont le travail est comparé à la peinture classique et aux toiles de maîtres.

    Parler de l'œuvre de Willy Ronis via une analyse comparative, pourquoi pas ?
    Mais mettre en parallèle des œuvres de peintres aussi différents que Delacroix, Renoir, Léger, Mondrian, David, Seurat, Courbet, Millet, Van Gogh, Magritte … et d'autres, avec des photos de Ronis, cela me semble, comment dire, … un peu "tiré par les cheveux".

    Bien sûr, l'on sait que le regard de Ronis s'est, en partie construit, grâce à des visites au Louvre effectuées dans son enfance. Mais alors s'il faut parler de maîtres, Ronis se réclamait plutôt des peintres flamants et de Breughel en particulier et, à ma connaissance, de personne d'autre !

    "Le vertige prouve l'art", avance Onfray d'entrée de jeu pour reprendre une phrase d'Arthur Rimbaud : "J’écrivais des silences, les nuits, je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges", et pour se lancer sur le terrain de la photographie de Ronis.

    Onfray affirme alors que ce vertige est à même de déboucher "sur une clairière de sens, donc de plaisir". L'œuvre du photographe serait-elle donc, pour l'œil de celui qui la regarde, un simple plaisir qui doit par ailleurs, pour être comprise, se voir constamment rapprochée de l'œuvre de peintres classiques, comme Onfray le suggère sans cesse ?

    Voilà une bien curieuse analyse qui nous est proposée-là, car Willy Ronis a beau avoir été nourri, dès son plus jeune âge, par la fréquentation des musées, ses photographies appartiennent à un art qui est autonome, indépendant de la peinture, et qui n'a pas, en conséquence, à sans cesse se réclamer d'elle pour s'expliquer.

    Ce recours constant d'Onfray à une kyrielle de peintres révèle surtout son incapacité à parler de la photographie en tant que telle. Et les propos du philosophe sur l'œuvre du photographe sonnent bien étrangement à côté de ceux de Ronis lui-même quand il parle de son travail, en des termes humbles qui ressemblent à ses photos.
    Ainsi, dans "Traits et portraits", un regard intime sur certaines de ses photographies, paru au Mercure de France, Ronis nous dit: "Je n’ai jamais poursuivi l’insolite, le jamais vu, l’extraordinaire, mais bien ce qu’il y a de plus typique dans notre existence quotidienne... ”

    Et c'est bien pour cette fastueuse simplicité que l'on vous dit:
    "Merci Monsieur Ronis, votre talent s'exprime de lui-même et ne doit rien à personne".


    >> Michel Onfray : "Fixer des vertiges. Les Photographies de Willy Ronis".

    >> Traits et portraits : "Ce jour-là" de Willy Ronis.

    >> "Les amoureux du pont des arts", décrits par Willy Ronis dans son ouvrage "Ce jour-là".

    >> Parisperdu et Willy Ronis.

     

     

     


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  • Cité de la Chapelle Paris 18ème (Juillet 2010)

    Depuis quelques jours, dans ce quartier du 18ème arrondissement, de nouveaux panneaux d'information ont fleuri. Ils annoncent que le permis de démolir concernant les bâtiments d'une partie de cette cité, a été délivré le 27 juillet.
    Dès le lendemain, des panneaux ont été posés, ça commence toujours comme ça …

    C'est donc à partir de cette date d'information au public que court le délai de deux mois autorisant les recours. "Nous sommes étonnés - m'ont confié des habitants du secteur - On a l'impression que ces constructions sont en parfait état. Pourquoi les démolir ? "

    Peut-être veut-on faire mieux encore, car le projet de la Ville, prévoit une refonte totale du site actuel ? Un projet contesté par une partie des élus et par les associations de quartier qui comptent bien utiliser ce délai de recours…

    Mais comme souvent, en pareil cas, les chances de succès de ces recours sont très faibles. Et, deux mois, c'est court …

    Mais, dernier coup de théâtre, la nouvelle "loi Alur" va raccourcir le délai de recours à un mois seulement.
    Et là, la contestation de l'intérêt d'un projet deviendra quasiment mission impossible … c'est sans doute ce que la Ville et les pouvoirs publics veulent !



    >> La loi Alur du 26 mars 2014.

    >> Voir aussi : "Paris Poubelle".

     

     


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  • L'avenir de la Halle Freyssinet enfin assuré !

    Crédit Photo: ©Wilmotte & Associés

    Pendant longtemps l'avenir de la halle Freyssinet nous a ici préoccupés. La mairie de Paris a en effet, pendant des années, semblé se désintéresser de ce bâtiment pourtant remarquable à bien des égards.


    La menace de l'amputation de l'une de ses travées, voire pire de sa destruction totale a longtemps plané. Il était patent aussi que sa future affectation "embêtait" tout le monde : allait-elle accueillir le nouveau Tribunal de Grande Instance ou un centre administratif ou un lieu consacré à "l’évenementiel"… ?


    Pendant un temps elle est en effet devenue un centre d'exposition très tendance, un lieu à la mode, mais qu'est-ce qui se démode plus vite que la mode ? …
    Alors que faire de ce monument classé et surtout avec quel budget … une "denrée" bien rare en ces temps de crise ?
     

    Seul un mécène, un dirigeant d'une grande entreprise privée semblait alors pouvoir être en mesure de sauver la Halle. Mais un tel homme, prêt à prendre un tel risque, existe-t-il encore de nos jours ?

    La réponse est finalement : oui !
    Car c'est Xavier Niel, le fondateur de Free qui va implanter dans la Halle Freyssinet un énorme incubateur qui regroupera de jeunes entreprises innovantes du secteur du numérique. Une fois la vitesse de croisière atteinte, le "méga incubateur numérique" regroupera un millier de start-up et sera peut-être le plus gros incubateur au monde !


    Xavier Niel financera personnellement 90% de cette structure d'accueil organisée en société, dont les 10% restants seront détenus par la Caisse de dépôts.

    Le projet d'aménagement a été confié à l'architecte Jean-Michel Wilmotte, un gage de succès pour le respect du bâti. Eugène Freyssinet, le génial inventeur du béton précontraint, ne pouvait rêver mieux pour la reconversion de son bâtiment d'avant-garde … 

    •  La Halle Freyssinet sur Parisperdu.

    >> La Halle Freyssinet a nouveau menacée ...

    >> La Halle Freyssinet devient très tendance ...

    >> La Halle Freyssinet ... et ce n'est que justice !

    >> Rue Louise Weiss.

     

     

     

     


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  • Les Parisiens passent le périphérique.
    A Paris, la pression immobilière est très forte. Aujourd'hui seulement un foyer sur trois a la capacité d'acheter un appartement adapté à ses besoins.

    Cette inflation continuelle des prix de l'immobilier a entraîné l'embourgeoisement des quartiers populaires de Paris et de la première couronne, aussi ceux-ci ont vu leur sociodémographie changer profondément. On observe d'ailleurs ce phénomène dans de nombreuses villes mondialisées. A New York, par exemple, même Harlem commence à se "boboïser".

    A Paris, ce mouvement centrifuge fait exploser les idées reçues d'un quart nord-est dévitalisé et paupérisé et d'une banlieue ouest aisée et engoncée dans son conservatisme.

    Résultat, tout autour de la capitale, services et commerces se développent en parallèle de la boboïsation, et ces nouvelles adresses banlieusardes attirent également les Parisiens, rassurés par les lignes de métro qui s'étirent hors des frontières, et du Vélib' qui essaime ses bornes en proche banlieue.

    Et, hors du périph', c'est au sud et à l'ouest que l'on retrouve le plus l'esprit village si cher à nos bobos. Au sud de Paris, les gares de  Versailles sont empruntées chaque année par 4,5 millions de personnes. A l'ouest, à Boulogne, l'on sent que l'on est au commencement de quelque chose, car le Marais et Oberkampf ont démarré exactement ainsi …
    En banlieue oui, mais pas n'importe laquelle !


    > > De la zone au périph' …

     

     

     


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