• Errance dans un Paris intemporel.

    Cité Durmar, 154 rue Oberkampf, Paris 11(Juillet 2012)

    Certains de mes fidèles lecteurs me demandent: "Faut-il avoir connu ce Paris perdu pour bien vous lire" ?
    Certes non, mais ceux qui partagent les mêmes souvenirs et la même expérience du temps perdu retrouveront plus aisément certains itinéraires et mots de passe, même si souvent le Paris que j'évoque est devenu intemporel voire totalement imaginaire …


    Mêlant passé et présent, la ville m'apparaît comme un espace horizontal où les strates temporelles se superposent. Ainsi, les références à l’Histoire sont brouillées, car elles se mélangent aux impressions que la ville exerce sur moi.


    Car
    la ville représente en effet pour moi  un espace un peu irréel où je pars en quête de "je ne sais quoi", traversant les rues, les avenues ou les arrondissements, ou rêvant dans un parc, un square, un café. Arpentant la ville, dans ses dédales, dans ses moindres interstices, je cherche alors à dégager le passé de l’oubli.

    Cette errance, cette promenade à travers la ville et dans ma mémoire est un prétexte, souvent mince, pour reconstituer un certain passé et les fragiles fragments qui le composent.

    Comme Patrick Modiano, je peux dire que le Paris où j'ai vécu et que j'arpente dans ce blog n'existe plus. Et je suis en parfaite résonnance avec Modiano lorsqu'il dit: "Je n'écris que pour retrouver ce Paris. Ce n'est pas de la nostalgie, je ne regrette pas du tout ce qui était avant. C'est simplement que j'ai fait de Paris ma ville intérieure, une cité onirique, intemporelle où les époques se superposent et où s'incarne ce que Nietzsche appelait «l'éternel retour.» Il m'est très difficile maintenant de la quitter. C'est ce qui me donne si souvent l'impression, que je n'aime pas, de me répéter, de tourner en rond".

    Et puis, s'échapper de son quotidien pour déambuler dans la ville comme le ferait un fugueur ne serait-elle pas la seule manière de bien connaître une ville, ses frontières et ses détails, invisibles à l'œil nu?
    C'est comme ça, du moins, que j'ai découvert ce Paris perdu. Prenant sur mon temps de travail, le volant en quelque sorte à mon employeur, j'avais l'impression de dériver au fil de promenades interdites, de vivre de grandes aventures qui n'étaient pas "autorisées", d'être confronté au contexte social de certains quartiers qui m'effrayaient, c'était même parfois un choc violent.

    C'est tout cela que j'exprime dans ce blog et, peut-être ne m'en suis-je jamais remis de cette errance-là et de cette aventure-là …

     

    >> Patrick Modiano vient de recevoir le Prix Nobel de Littérature… une récompense pour son "art de la mémoire".

    >> Paris, de Paul Valéry à Patrick Modiano ...

     

     

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  • Commentaires

    1
    Olivier Berger
    Vendredi 10 Octobre 2014 à 21:18
    Paris sur le point de disparaître
    Vous aimez retrouver des pans de Paris que vous sentez fragiles, sur le point de disparaître. Le Paris de Truffaut dans "les Quatre Cents Coups" n'existe plus. Ni le Paris de "Ca va ça vient". Tout change trop vite. Modiano, dans Dora Bruder, part sur les traces de la famille de cette adolescente dans un Paris où tous les lieux de son passage ont disparu. Il imagine la ville en 1942 et le périple de Dora, qu'au final, on ne connaîtra jamais. Toutes les traces du Paris industriel disparaissent depuis 40 ans. On trouve encore quelques usines qui n'en ont plus pour longtemps face aux promoteurs.
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