• Droguerie-Bazar.

    Angle de la rue Emile Lacoste et de la Villa Jean Godart-  Paris 12ème. (1996)

    Près de la Porte Dorée, un vestige du monde faubourien bas et populo s'accroche encore au coin de la rue Emile Lacoste et de la villa Jean Godart: une droguerie-bazar.

    Droguerie-bazar, avouez que l'appellation est exotique. En tout cas, moi elle m'a toujours fait rêver. Et, pour faire encore plus joli, on y accolait parfois le terme "couleurs" : droguerie-bazar-couleurs. Voilà qui a plus d'allure que le nom des grandes surfaces qui ont tué ces petits commerces, je veux parler des Bricorama, Castorama, Décorama … tous affublés du pompeux suffixe grec "orama" laissant penser qu'on pourrait "tout y voir", comme face à un "panorama".

    Dans nos droguerie-bazar aussi, on pouvait tout y voir … à condition bien sûr de savoir ce qu'on venait y chercher ! Mes parent venaient-là s'approvisionner en perborate de sodium, un substitut aux détergents et lessives, bien moins onéreux que les Bonux ou les Ariel de l'époque et avec de surcroît, un bien meilleur pouvoir de blanchiment.
    Mais, depuis déjà plusieurs années, la droguerie-bazar du coin de la rue Emile Lacoste et de la villa Jean Godart n'a pas résisté aux grandes surfaces de la toute proche avenue Daumesnil, et ce … malgré les 1500 couleurs de peintures qu'elle promettait à ses clients !


    >> Autre petit commerce, sur Parisperdu.

     

    « Derniers jours pour les cours artisanales des Lyanes.La mosquée de la rue Morand. »

    Tags Tags :
  • Commentaires

    2
    Jean-Jacques Fourmon
    Samedi 13 Avril 2013 à 23:07
    Arrêt "-rama" !
    Le suffixe "-orama", et non "-rama" est apparu à la fin du XVIIIe siècle. Balzac s'en rit dans "Le Père Goriot" : le médiocre Poiret en abuse afin de passer pour un homme d'esprit. Des promoteurs ignorants l'ont diffusé sous une forme altérée ("-rama") dans le langage commercial . Sans doute passe-t-il, à présent, à leurs yeux pour un signe de grandeur et - Qui sait ? - de distinction. Ainsi, leur choix est-il moins malheureux qu'il n'y paraît : il dit tout de leur ambition et de la médiocrité qu'elle trahit.
    1
    Jean-jacques Fourmon
    Samedi 13 Avril 2013 à 21:09
    Vive le petit commerce !
    Il y a, à l'angle de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève et de la rue des Ecoles, un de ces bazars, le "Bazar des Ecoles", qui résiste de la même façon. On y trouve tout ou presque : clous, vis, paniers, coffres de bois, ampoules, produit de dératisation, lessive, outils de jardinage, batteries de cuisine... Des objets les plus désuets aux plus improbables, tout y est "rangé" dans un désordre oriental. A cet égard, ce commerce mérite bien le nom de bazar. Le patron, toujours vêtu de sa blouse bleue, vous y accueille avec chaleur et compétence. Jamais il ne se trompera sur l'ampérage d'un fusible ou le calibrage d'un tuyau. Il suffit souvent de lui décrire approximativement ce que vous cherchez pour qu'il sorte d'on ne sait où l'objet convoité. Il est un de ces seigneurs de la quincaillerie, que les ans ennoblissent. Devant sa boutique, les Américains et les Japonais écarquillent les yeux, étonnés et ravis de trouver dans le Paris du XXIe siècle une telle curiosité. Aussi, rendons grâce aux francs-tireurs de la quincaille qui résistent aux panzers de la grande bricolo-distribution.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :