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Feu "Le Marinier".
Le Marinier _ 53 quai Panhard & Levassor Paris 13ème (1997)
Avant la restructuration brutale du quartier Paris Rive Gauche, il y avait sur la totalité de la longueur du quai Panhard & Levassor toute une vie de petits labeurs, coincée entre la Seine et les voies de chemin de fer.
Le populo, les mariniers, les dockers se mêlaient aux livreurs de la Sernam dans les nombreux bistrots qui faisaient face au fleuve. Souvent ils avaient des noms en rapport avec les activités portuaires du lieu: le bar de la Marine, le Marinier, le Navy …
Tous ont disparu quand la spéculation immobilière a décidé d'investir dans le quartier - ou plutôt d'investir le quartier. Tous ont été rasés pour faire place nette aux froids immeubles de verre et de béton qui désormais accueillent de nouvelles enseignes qui ne font plus rêver : Mezzo di Pasta, Sushi Massena, Bio Art …
Le midi, ce n'est pas le populo qui se presse au comptoir de ces modernes bistrots, mis à part quelques rares étudiants de Paris Diderot, ce sont surtout des cadres de Bercy et de la BNP ParisBas. La carte est un brin prétentieuse, les prix plutôt délirants.
Et l'on ne peut qu'être triste en songeant qu'il y avait là des resto-bars "cradingues", mais tout à fait authentiques. Bourguignon le lundi, Parmentier le mardi, Blanquette de veau le mercredi, Couscous le jeudi, Brandade le vendredi … c'était immuable, et à des prix en francs qui n'ont plus cours aujourd'hui (ni les prix, ni les francs !) … pichet de côte du Rhône compris …
Feu "le Mariner " vous souhaite un bon appétit !
>> Voir aussi : "Au bar de la Marine".
>> "The place to see before you die".
Tags : bistrots
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Commentaires
1Alexandre BarriouletMercredi 28 Août 2013 à 09:52Que du bonheur !
Il se trouve que je déjeunais régulièrement dans ce rade dans les années 90; Cuisine sans reproche, ambiance du tonnerre ... et les yeux verts de Mariette. Que du bonheur !
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Que de souvenirs cela m'évoque ! Ces bistrots étaient, en effet, "cradingues", mais on s'y sentait bien. Tout simplement. Du reste, dans un roman dont j'ai oublié le titre, l'inspecteur Maigret, fin connaisseur, se rend dans l'un d'entre eux pour y boire quelques "blanc" un jour de grande chaleur. Simenon ne donne pas le nom du café, mais la description et les indications géographiques sont suffisamment précises pour qu'on situe celui-ci assez facilement.