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    Ce café est une institution, et dans un tel lieu, l'ambiance ne peut être que feutrée.
    Plusieurs clients sont là, comme absents, plongés dans leur livre, griffonnant sur un papier ou rêvant tout simplement, dans une langueur que tout vient aider, que tout vient nourrir : la sérénité du serveur, la lumière, la patine des boiseries, l'odeur de cire et enfin le respect qu'on semble avoir ici pour les choses du passé.

    Bien que beaucoup moins luxueux, je retrouve ce bien-être dans certains bars ordinaires de quartiers … eux tout aussi ordinaires.
    Ces troquets s'appellent La Galoche d’Aurillac, l’Ébauchoir, le Paul Bert ou Chez Paul, … des bistrots à la fois populaires et sophistiqués, parfois décorés de carrelages Art Nouveau, de zincs majestueux, de verrerie ancienne mais aussi d'objets simples et usuels.
    Ce n'est pas qu'ils soient vieux, ils ont l'air d'avoir toujours été là.

    Ils sont tout le contraire des bars à la mode des quartiers bobos …
    Mais, la mode n'est-ce pas ce qui se démode le plus vite ?
    Alors gageons que ces "lounge-bars", ces "concept-bars" et autres "cafés-authen-tocs"… auront une vie bien éphémère.

    Quand le présent n'est pas à la hauteur de passé, alors la nostalgie refait surface …
    Oui décidemment, la nostalgie à de l'avenir.



    >> La nostalgie de (ou sur) Parisperdu.

    >> Un passé idyllique ?

     


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  • Le Périph' / Porte Dauphine

    Paris est l’une des rares capitales, d’un pays majeur, d'une surface aussi petite et entièrement verrouillée par un périphérique visuellement très présent.

    Construit en 1973, le périphérique a remplacé les fortifications, communément appelées "fortifs" . Au-delà, il y avait " la zone".
    "La zone", c'était l'endroit où l'on était en dehors, en dehors de la ville, de la société, des lois, un endroit marginal et incertain, où l'habitat était précaire. 

     

    Mais, depuis que cet espace large de 400 mètres a été récupéré, dans les années 20 à 30, aucun pouvoir politique n'a jamais eu de plan d'aménagement cohérent, si bien qu'on a reconstitué sur l'espace des "fortifs" un "no man's land" entre ville et banlieue.


    Dans cet interstice, on a accumulé, pêle-mêle, constructions et  équipements, et l'on a ainsi constitué une barrière difficilement franchissable.

     

    Le "Grand Paris" tant annoncé, tant attendu donnera-t-il à la ville un peu d'air ?  
    Pas si sûr, car à l'arrivée, ces grands projets causent parfois de grandes déceptions …



    >> La "zone" d'Ivry il y a un siècle - 1913 (© Photo : Agence Rol)

    >> La construction du périphérique parisien. (Archives INA)

    >> Intra-muros. 

    >> Ici, Paris n'est plus le même …

    >> Espaces urbains à vocations indéfinies

    >> La vie sous le périph'




     


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  • Rue René Descartes - Paris 5ème: L'arbre des rues  (Pierre Alechinsky et Yves Bonnefoy)

     

    Palimpseste, ce drôle de vocable signifie en grec ancien, "gratté de nouveau", et le mot désigne un manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau.

     

    Par extension, on parle parfois de palimpseste pour un objet qui se construit par destruction et reconstruction successive, tout en gardant l'historique des traces anciennes. L'écrivain et essayiste Olivier Mongin étend la notion à la cité et parle de la "ville palimpseste" dans son ouvrage: " La Condition urbaine. La ville à l’heure de la mondialisation".

     

    Oui, Paris est une ville palimpseste où les métamorphoses de l’urbain sont quasi-permanentes.

    Le territoire de la capitale se construit, se détruit, se reconstruit et des traces palpables de l'ancien demeurent sur la nouvelle trame urbaine.


    >> Palimpseste, Wikipédia vous dit tout ...

     

     

     

     


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    Aujourd'hui, 341 kiosques à journaux sont disséminés sur tout le territoire de la capitale.
    Ce maillage particulièrement dense offre la possibilité de trouver son quotidien ou son magazine préféré, avant même les premières lueurs du jour et jusque très tard dans la nuit. Certains kiosquiers ouvrent en effet dès 4h30, alors que d'autres ne ferment, la nuit, qu'à 2h00 passées.

    A Paris, cette vente sur la voie publique est une activité qui a toujours été synonyme de convivialité urbaine et de création de lien social. Ce réseau de commerçants indépendants fournit en effet, un service de proximité essentiel à la vie de quartier.

    Le métier est pourtant plutôt dur, car même si on est son propre patron, et même si on peut lire à loisir la presse, … les horaires sont longs, les courants d'air permanents et, sur fond de crise des quotidiens, la  rémunération est de plus en plus faible …

    Aussi, depuis une quinzaine d'année, le nombre des kiosques a été en constante diminution: de 400 en 1995, il était tombé à seulement 268, en 2005. Date à laquelle, la ville a lancé un plan d’action quinquennal visant à rouvrir 50 kiosques et à en créer 50 autres. Et d'ici 2015, un nouvel objectif a été formulé, avec la création de 40 nouveaux kiosques dans la capitale, dont 10 réouvertures.

    Le 27 novembre dernier, le "kiosque de presse du futur" a été dévoilé. La forme et les fonctionnalités de ce modèle de kiosque à journaux, réalisé par le designer Ora Ito, ont été repensées avec notamment l'intégration de technologies permettant l'essor de nouveaux services interactifs et de nouveaux espaces publicitaires sur grands écrans numériques.

    A Paris, les kiosques à journaux ont encore de l'avenir …

     

     

     

    >> Carte des kiosques parisiens.

     

    Revue du mobilier urbain sur Parisperdu:

     


    >> Les Vespasiennes ou Sanisettes.

     

    >> Les cabines téléphoniques.

     

    >> Les colonnes Morris.

     

    >> Les fontaines Wallace.


     

     

     


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  • Paris, vue vers le Nord-Est (depuis le haut de la tour-Montparnasse).



    Pour qualifier l’arrivée de catégories intellectuelles plus ou moins fortunées dans les espaces populaires des centres villes, les Américains parlent de "gentryfication".
    En français, il est difficile de parler d'embourgeoisement : ces habitants ne sont pas des bourgeois au sens traditionnel. Du coup, ce terme de bobo (pour bourgeois bohème) qui arrive aussi des Etats-Unis, décrit de manière assez juste la spécificité de ces habitants : de jeunes adultes en phase avec le libéralisme économique, mais qui affichent des modes de vie très différents de ceux de la bourgeoisie traditionnelle.

    On est dans la famille recomposée, les droits de l'homme, l'écologie, la liberté culturelle et le vote socialiste. Et surtout, c'est essentiel, ils se reconnaissent dans les cours pavées de la Bastille, dans les lofts et les ateliers de la rue Oberkampf et, de Belleville à Ménilmontant, ils investissent les quartiers populaires de l'Est parisien.

    Que faut-il comprendre de leurs motivations ?

    Les bobos ont à la fois un désir de cohabiter avec ce qui reste des classes populaires, un désir d'identification avec le Paris rebelle de 1936 et de 1968. Et peut-être ont-ils aussi une culpabilité d'occuper les logements dont ont été expulsés les "prolos", les gens avec qui ils disent vouloir cohabiter.

     

    Depuis la fin du XIXème siècle, les grands bourgeois vont vers l'ouest, mais ils restent toujours groupés, dans l'entre-soi. Les bobos aussi sont dans l'entre-soi, mais à l'est.

     

    Un des traits des bobos, c'est le refus de l'aspect perçu comme "guindé" des quartiers de l'ouest. Le 7ème, le 16ème, Neuilly... ne conviennent pas à leur mode de vie.

    Un autre trait, c'est l'affichage d'une volonté de mixité sociale. Mais c'est compliqué. Les bobos créent la mixité sociale en même temps qu'ils la font émerger comme un problème. Il y a chez eux un désir de cohabitation, d'un "résidentiellement correct" tout à fait spécifique... mais qui a ses limites. Ainsi pour s'assurer de la transmission du capital scolaire qui n'est pas garantie dans les écoles des quartiers populaires où ils résident, ils ont recours à l'enseignement privé, aux fausses adresses, ou aux dérogations …


    Et même si Bertrand Delanoë, comme d'autres, met en avant la mixité sociale à travers une politique ferme de logement social, on a très envie de conclure que lorsque l'être humain peut choisir, c'est son semblable qu'il choisit.

     

    Et cette mixité n'est peut-être pas gérable dans la limite des 87 km2 de la capitale ? Peut-être doit-elle s'appuyer sur un Paris plus grand ?
    Vous avez dit "Grand Paris" … ?

     



    >> Les bobos, sur Parisperdu.

     

    >> Le Grand Paris, ... pincez-moi, je rêve !


     


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