• Villa de L'Ermitage  - Cité Leroy Paris 20ème (1997)

    A force d'accueillir les jeunes couples chassés des quartiers du centre de Paris, les trois arrondissements de l'Est, les plus populaires de la capitale (18, 19 et 20ème) ont vu les prix de l'immobilier atteindre des sommets inimaginables voilà à peine cinq ans. Aujourd'hui, le rattrapage est terminé, et, désormais, si le rythme de la hausse s'est nettement ralenti, c'est que la crise est aussi passée par les quartiers Est de la capitale.


    Depuis que les bobos s'y sont installés, le 18ème est devenu très tendance. Notamment autour du boulevard Barbès, où les prix peuvent facilement atteindre 6 000 à 7000 € le mètre carré, voire 10 000 € le mètre carré et au-delà aux Abbesses où sur la butte Montmartre. D'autres secteurs comme celui autour de la rue Caulaincourt se sont embourgeoisés et les prix ont suivi.


    Tout en demeurant l'arrondissement le moins cher de Paris, le 19ème a lui aussi bien flambé ... surtout autour  des Buttes-Chaumont. Dans le Belleville du 19ème, on peut encore s'offrir des logements autour de 5 000 € le mètre carré, mais pour combien  de temps encore ? Des prix que l'on retrouve à la Villette, un quartier qui commence juste à décoller. Pour trouver moins cher, il faut aller porte de Pantin, où un 30 m2 sera cédé pour 140 000 €.


    Le 20ème est de loin l'arrondissement le plus bobo de Paris, surtout du côté de Ménilmontant où les prix se sont envolés. Saint-Fargeau et Pelleport restent, quant à eux, accessibles à ceux qui ne peuvent plus s'offrir Gambetta ou Jourdain.

    Désormais à Paris, les sommets de l'immobilier s'abordent aussi par la face Est ...

     

    >> Voir aussi sur Parisperdu:

     

    >> La cité Leroy est maintenant ... dans un jardin.

     


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  • Belleville,  ancien regard (dit du Marais) - 41 rue des Solitaires, Paris 19ème.
    © Eugène Atget - 1901- Musée Carnavalet / Roger-Viollet

     

    Chez Atget, d'emblée se confrontent les logiques de la déambulation, de l'errance chère aux surréalistes ou celles de la documentation du lieu, du quartier.
    Atget porte, dans son œuvre, une attention fine au(x) sens et aux dates, plus encore à l'intransigeance de l'identification précise du lieu photographié.

    A la charnière du XIXème et du XXème siècle, c'est un Paris ancien qui se déroule alors sous nos yeux, dans sa quasi-entièreté, comme dans un catalogue raisonné, où la photographie en donne soudain une lecture sensible.

    Bien avant Google Maps et la géolocalisation GPS, plus de quatre mille lieux de Paris sont précisément répertoriés par autant de photographies. Sans avoir accès à Flickr ou à Picasa, Atget organise et structure son œuvre par regroupements en séries. A l'intérieur des séries, Atget construit des albums, souvent dans une perspective éditoriale ou commerciale.

    Qui peut le mieux nous parler d'Atget que celle qui a découvert son œuvre : Bérénice Abbott, l'assistante de Man Ray. Elle écrira au sujet d'Atget :" On se souviendra de lui comme d'un historien de l'urbanisme, d'un véritable romantique, d'un amoureux de Paris, d'un Balzac de la caméra"
    L'œuvre photographique d'Atget a également particulièrement intéressé le philosophe et critique Walter Benjamin. Dans son opuscule Ecrits français, il nous dit: " Le fait d'avoir photographié les rues de Paris désertes, constitue toute l'importance des clichés d'Atget. Avec raison, on a dit qu'il les photographiait comme le lieu d'un crime. (...) Dans le procès de l'histoire, les photographies d'Atget prennent la valeur de pièces à conviction".

    Décidemment, l'œuvre colossale d'Eugène Atget n'a pas fini de faire parler d'elle ...



    >> " Sur les pas d'Eugène Atget ".

     

     

     


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  • Le pont de Crimée sur le Canal de l'Ourcq; L'angle de la rue Lentiez et de l'impasse des Epinettes.

     

    Le quartier des Epinettes cache sa vraie nature. Pour l'explorer, il faut avoir l'esprit curieux. Ici, les apparences ne sont pas trompeuses. Elles sont multiples et quelquefois déroutantes.

    Connaître les Epinettes, c'est découvrir autant d'enclaves, de passages, de cités, de cours et d'îlots reliés entre eux, comme un archipel, par des souvenirs d'anciens. Les sourires échangés tissent des itinéraires dans un quartier où il faut écouter son cœur, lever la tête et regarder.

    Des anciennes usines qui ont fait la gloire de ce faubourg au XIX e siècle, il ne reste plus rien. Et aujourd'hui, c'est à formidable parcours architectural que nous convient les Epinettes.

    Tout d'abord, entre l'avenue de Clichy et la rue de la Jonquière, c'est la Cité des Fleurs. Mais le plus inattendu est sans doute le square des Epinettes, avec la façade austère du collège Félix-Pécaut sur un côté et, sur les trois autres côtés du square, un florilège d'immeubles de "rapport", comme l'on disait autrefois.

    Au coin des rues Collette et Deraismes c'est d'abord une invitation à un voyage art-déco. En face, rue Collette, triomphent les bow-windows, raffinement britannique. Là, des vitraux de couleurs ornent les fenêtres en surplomb; plus loin, un déploiement de fer forgé, de métal ouvragé, fait ressembler ces six étages paisibles à un palais sévillan.

    Plus bas, rue de la Jonquière, on retrouve, entre la villa Sainte-Croix et la rue Lantiez, ces alignements de petites maisons de trois étages, bordées d'une cour, qui aboutissent à des ateliers d'autrefois.
    Les Epinettes présentent toute la diversité des conceptions de l'habitat entre le XIX e et la première moitié du XX e siècle.
    C'est donc une promenade insolite dans un quartier attachant, véritable conservatoire des architectures parisiennes, que vous aurez effectuée en plein cœur du 17 e arrondissement.

     

    Au départ du parc de la Villette, le long de l'Ourcq vous attend une autre agréable promenade, moins urbaine que la précédente, plus bucolique sans doute avec la présence continuelle de l'eau. Alors, laissez-vous guider au fil du courant, le long de la berge.

    Longer le canal de l'Ourcq,  c'est succomber au charme des canaux à Paris et, même si celui-là est moins célèbre que le canal St Martin, il est surtout plus calme, car déjà un peu hors de la ville …

    Face à face, le quai de l'Oise et le quai de la Marne reliés par le pont de Crimée, un pont mobile unique à "soulèvement parallèle", une idée de génie de l'ingénieur hydraulicien Humbolt. Ce dispositif, permet aux piétons de franchir le canal même pendant les manœuvres. Il a été utilisé comme décor dans bon nombre de films, Prévert aimait venir s'y promener et s'asseoir, en face dans le square de la place de la Bitche.

    En poursuivant, quai de l'Oise, le long du canal, bien à l'abri de la circulation, vous pourrez constater que le quai est encore parcouru par une rambade en fer et des anneaux d'amarrage qui rappellent l'activité portuaire du lieu. Vous pourrez finir la balade non loin d'ici, rue de Nantes, une rue immortalisée par Robert Doisneau, avec une célèbre photographie d'un bal du 14 juillet. Ce jour-là, son animation était légendaire.

    Si vous n'êtes pas tout à fait conquis, il vous faudra revenir vous balader le long du canal, le soir ... avec les lumières qui se reflètent dans l'eau.... tout simplement superbe !




    >>Voir aussi "Parisperdu pour les nuls" (4/5)

    >> La pétanque chez les "parisi-ingues".

    >> Jacques Prévert au Pont de Crimée.  Photo ©Robert Doisneau.

    >> Rue de Nantes, bal du 14 juillet. Photo ©Robert Doisneau.

     

     


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  • Dans le quartier Planchat-Vignoles: l'impasse de Bergame ; Place de Rungis les pavés de l'ancienne Gare de marchandises Glacière-Gentilly .


    Jusqu'à l'aube de l'an 2000, le secteur
    Planchat-Vignoles était un  îlot de logements bien souvent insalubres et pour certains totalement laissés à l’abandon. Aujourd'hui, le quartier a été entièrement réhabilité. Et c'est un endroit plutôt charmant, aux habitations à l’architecture contemporaine, qui se dresse là, discrètement en plein cœur du 20ème arrondissement. Cette centaine de logements et ces douze ateliers d’artistes forment un nouveau petit village dans la capitale.

    Les architectes en charge de la réhabilitation, ont eu l'intelligence de conserver le parcellaire ancien: des lanières d'anciennes vignes, de plus en plus étroites au fil des héritages. Le programme fait ainsi la part belle aux petites cours privatives ainsi qu'aux "dents creuses", ces petites impasses au charme unique et chargées d’histoire.

    De fait, l’endroit tel qu’il se présente aujourd’hui parvient à être original tout en conservant un esprit de village. Au final, l’ensemble s’articule autour d’un immeuble central qui s’étend de la rue des Vignoles à la rue de Terre-Neuve. Erigé sur trois étages, le bâtiment est bordé par deux allées passantes pavées et fait face, de part et d’autre, à une série de maisons de villes aux multiples hauteurs. Des petites entités de moins de six mètres de large dont les façades alternent la brique, le zinc, le cuivre ou le béton donnent à l'ensemble un petit côté de
    campagne à Paris.


    Voilà un lieu bien différent du précédent car, autant dans le secteur Planchat-Vignoles l'espace est confiné, enserré dans un parcellaire étroit, autant le nouveau lieu que nous abordons est aéré, béant, ouvert à tous vents : c'est la place de Rungis, dans le 13ème arrondissement.

    Cette place a été créee suite au comblement d'un étang jadis raccordé à la Bièvre toute proche. Ce nouvel espace permet alors l'implantation de la gare de marchandises Glacière-Gentilly. Il y a encore peu de temps, on pouvait déambuler-là, parmi les entrepôts et les hangars desservis par des voies reliées à la Petite-Ceinture, qui passe au fond de l'enclos. L'ensemble très vaste et très vétuste, a toujours été encombré d'objets abandonnés, d'ordures … encore récemment, des cabanes construites de bric et de broc abritaient quelques SDF asiatiques.
    Le soir, de l'immense hangar central à demi-ruiné, on entendait hurler les chiens de garde que l'on y enfermait : ce qui en faisait un lieu à la fois  étrange et sinistre …

    Nous sommes ici, dans un endroit délaissé, à l'urbanisme non fini, qui traduit une sorte de sentiment de "bout du monde". Mais les potentialités d'aménagement n'ont pas échappé aux promoteurs qui sont entrain de construire à la place de l'ancienne gare de la place de Rungis pas moins de 40 000 m2 de logements et de bureaux !
    Fin 2011, il en sera fini de ce lieu atypique de Paris.

     

    >> Voir aussi "Parisperdu pour les nuls" (3/5) 

    >> Planchat-Vignoles, ou l'architecture "faubourienne" réinventée.

    >> Ancienne Gare de Rungis, un nouveau quartier pour demain.




     

     

     

     


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  • Dans le triangle Mouzaïa : le hameau du Danube; sur la butte Bergeyre : la rue Georges Lardennois.

    Dans ces secteurs, la tranquillité règne en maître absolu et c'est un Paris quelque peu campagnard que vous allez découvrir. Le contraste avec la ville est encore plus flagrant si vous arrivez de la place des Fêtes où l'amoncellement des tours et des barres vous aura certainement donné le tournis.

    Flâner rue de la Mouzaïa, c'est oublier quelques instant qu'on est à Paris... Le programme est simple : il vous suffira de regarder les belles maisons, de profiter du calme, de respirer profondément ... et c'est alors une agréable balade qui s'offre à vous.Bien comprendre la topographie du lieu est indispensable pour s'orienter dans cette véritable toile d'araignée. C'est en effet, un quartier en demi-cercle dont le centre est la station de métro "Rhin et Danube" et de laquelle partent une multitude de rues en rayons.

    Et tous ces rayons sont coupés et reliés entre eux par des ruelles, des venelles appelées villas, bordées de maisonnettes à un ou deux étages.

    Ces venelles sont toutes plus ou moins en pente et toutes sont inaccessibles aux voitures. Des jardinets complètent et embellissent ces constructions qui étaient l'habitat des ouvriers de l'Est parisien, jusque dans les années 50. Aujourd'hui, ces maisonnettes se négocient aux alentours de 600 000 euros minimum, aussi est-il clair que ce ne sont plus les ouvriers qui habitent là !

    Des six venelles qui dévalent vers (ou remontent de) la rue de la Mouzaïa, je vous conseille de descendre la première villa (Eugène Leblanc) puis de remonter par la 2ème (Emile Loubet), redescendre par la 3ème et ainsi de suite (Bellevue, Lilas, Sadi-Carnot) jusqu'à la dernière (Félix-Faure).

    En descendant vers le sud, vous vous trouverez bientôt au pied d'une butte plutôt insolite, c'est la butte Bergeyre. Disons-le tout net, se promener sur la butte Bergeyre, c'est découvrir un lieu hors du temps, isolé, quelque peu suranné ... et quasiment improbable ...

    Ici, la vision de Paris est toute autre : la lumière est partout, on se sent hors du bruit de la ville, l'air n'est plus le même ... le privilège des hauteurs peut-être. La butte Bergeyre, c'est un mini-Montmartre qui aurait encore des allures de campagne.

    Cinq rues seulement entourent et quadrillent ce petit périmètre.
    La rue Georges-Lardennois relie la "vraie ville" au village perché sur le sommet. Elle suit un long tracé jusqu'au point culminant qu'elle atteint après avoir enlacé l'ensemble de la butte qui s'élève tel un pain de sucre.

    La rue Barrelet-de-Ricou se termine par des escaliers où Willy Ronis a saisi dans son objectif un instant magique, "sur le fil du hasard", comme il se plait à le dire.

    Au cœur de la butte, on trouvera la rue Rémy-de-Gourmont et la rue Philippe-Hecht, toutes deux avec leurs petits immeubles à deux étages bien sagement alignés.

    Et puis, comme pour donner un relief encore plus "fantastique" à cette étrange butte, on découvre la rue Edgar-Poë. Avec des jardinets étroits comme des jardinières prises sur le trottoir, nous sommes bien ici dans un lieu extraordinaire, un endroit isolé et tout à la fois urbain, un quartier unique à l'environnement singulier, un espace à l'écart de la ville, tout en étant dans la ville.
    Ici, nous sommes dans l'arrière-cour de Paris.



    >> Voir aussi "Parisperdu pour les nuls" (2/5)


    >> Villa du Danube.

    Sur la butte Bergeyre,(sélection de Parisperdu)

    >> Rue Rémy de Gourmont, au pays de l'utopie.

    >> N'est pas Willy Ronis qui veut ... !

    >> Sur la butte Bergeyre.

    >> Rêveries du promeneur solitaire.

     


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