• La porte de Bagnolet rassemble des bureaux à faible valeur architecturale, des hôtels sans étoile, peu de programmes de prestige et ... même son centre commercial, "Bel-Est", fait pâle figure, à tel point que certains continuent de qualifier Bagnolet de "Défense du pauvre".
    Ce sinistre décor, tous les Parisiens le connaissent, pour y être passés ... à 80 kilomètres/heure. Mais n'ont-ils jamais osé s'aventurer sous le périph ?

    Car là se trouve tout ce qu'il y a de plus dégoûtant: des zones entièrement délaissées, souvent sans lumière, pas vraiment sécurisées et avec des allures de décharges ... On y trouve aussi des campements de fortune de "sans-papiers" ... bulgares, afghans ou même de SDF ... bien français, qui tous survivent ici dans un environnement dominé, de nuit comme de jour, par le vacarme assourdissant des voitures, des poids lourds et par leurs émissions de gaz nocifs ...

    Pendant des années, personne ne s'est posé de questions sur l'avenir de cet anneau infernal de 35 kilomètres de circonférence, sur ce non-espace dans la ville. Dès les années 1980, architectes, urbanistes et élus réfléchissent pourtant déjà aux moyens de le réhabiliter. Mais le débat tourne en rond...
    En 2003 toutefois, la publication du livre des membres du cabinet "Tomato Architectes", intitulé La Ville du périphérique, va agir comme un détonateur.

    A présent, au-delà des débats sur la vitesse autorisée, sur le passage des poids lourds, sur une éventuelle file pour les taxis, autant de débats qui ont animé - faiblement - la dernière campagne des municipales, la question du périphérique devrait s'articuler autour de la relation entre Paris et sa banlieue.
    Car sans réaménagement du périph, sans réflexion sur la manière de le traverser, comment ouvrir et transformer les quartiers de la couronne parisienne?

    Vous avez dit "Grand Paris" ? Oui, grand pari ...


    >> "La Ville du périphérique" par le cabinet Tomato Architectes.

    >> "Périphpolis", un film de Joachim Lepastier.


     

     


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  • Le quartier Olympiades, Paris 13ème.


    Alors que Paris manque cruellement d'espaces verts, qui pourtant seraient si nécessaires au bien-être et à la santé des Parisiens, on parle de vouloir construire des tours dans les rares lieux non encore bâtis de Paris.
    Ne marche-t-on pas sur la tête ?

    Les problèmes de nos banlieues - nées des barres et des tours - ne suffisent-ils pas ? Pourquoi donc vouloir encore plus de monde à Paris alors que, déjà chaque jour, plus d'un million de personnes passent par le métro Châtelet, lequel est plus que saturé ... et qu'en plein après-midi, la rue de Rivoli atteint des pics de pollution insensés ...

    Si New York doit rester New York, avec ses tours, Paris doit rester Paris, avec ses immeubles Haussmanniens, qui jamais ne dépassent 6 étages.

    Dans les nouveaux quartiers de la Grande Bibliothèque ou de Bercy, où l'on a gommé les petites rues, les maisons, les jardins et la vie tout autour, allez maintenant vous y promener le soir ... Bonjour l'ambiance coupe-gorge : boutiques vides ou fermées dès 19 heures, zones désertes, façades d'immeubles glaciales ...
    Ces nouveaux quartiers sont franchement invivables.

    C'est "l'architecture du moi" qui prime, à la place de "l'architecture pour les autres". Les architectes qui conçoivent ces tours, les politiques qui décident de les construire ont-ils l'intention d'y habiter ?

    Des tours à Paris, mais pour quoi faire ... ?


    >> Voir aussi : Des tours à Paris : pour quoi faire ? (1/2)

    >> De nouvelles tours à Paris, les propositions de 11 architectes.


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  • Photo © Göksin Sipahioglu

    Avant d'avoir été le grand patron-fondateur de l'agence Sipa Press, Göksin Sipahioglu était photographe, un grand photographe.

    Quand Mai 68 éclate, Göksin Sipahioglu est depuis un an seulement à Paris en tant que correspondant de plusieurs grands journaux turcs.
    C'est un " étranger à Paris ", qui photographie autrement cet évènement, s'attachant souvent à ce que les Français ne voient plus. Car l'intérêt particulier de ses images sur "mai 68" réside dans la fraîcheur de son regard, le regard d'un journaliste étranger face au microcosme parisien.

    40 ans plus tard, pour la première fois, à 81 ans, il dévoile l'ensemble de son travail sur ces jours et ces nuits historiques qui ont changé notre époque, et les photos de Göksin font désormais partie de l'Histoire. Aujourd'hui, "Visa pour l'image", avec l'accrochage de l'expo "GS 68" rend hommage à la vie et à la carrière de l'un des derniers grands personnages romantiques de la photo en France.


    >> A Perpignan: le Festival international de Photojournalisme "Visa pour l'image".

    >> En savoir plus sur Göksin Sipahioglu et sur Sipa Press.

    >>
    Déjà dans Parisperdu : Visa 2007.




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  • Les Mercuriales, tours jumelles de la Porte de Bagnolet.

    A la mairie de Paris, on ne parle pas de tours, on parle de "hauteurs". C'est dire si le sujet fait peur.
    "L'enjeu c'est de trouver de la place, d'abord pour le logement" et pour cela, a affirmé le maire de la capitale, "nous ne pouvons pas nous interdire de regarder vers le haut". En clair, on envisage de crever le plafond des 37 mètres actuellement imposé par le Plan Local d'Urbanisme.

    En tout cas aujourd'hui, la question n'est plus  de savoir s'il y aura de nouvelles tours à Paris. Mais où, combien et comment ?
    Bien sûr, il n'est pas question de toucher au cœur de Paris. Seuls des sites délaissés, situés à la périphérie, sur des emprises d'échangeurs routiers ou de voies ferrées, sont visés.

    Six sites aux portes de la ville sont ainsi envisagés pour accueillir des immeubles de plus de 200 mètres de haut : Bercy-Charenton (12e), Masséna Bruneseau (13e), Porte de Versailles (15e), Batignolles (17e), Porte de la Chapelle (18e) et Porte de Montreuil (20e).

    Mais les opposants aux tours se font de plus en plus entendre, critiquant une architecture énergivore ou rappelant l'échec de la politique du logement des grands ensembles et des tours dans les banlieues, là où justement on est en train de les mettre par terre ...
    Alors devons nous nécessairement aller toujours plus haut ... et, demain allons nous assister au retour des tours ?

    A suivre ...


    >> Six sites aux portes de la ville: Portofolio.



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  • 27, rue de la Mare - Paris 20ème

    Parisperdu cherche à nous réapprendre à voir ce que nous croyons connaitre. L'image veut fixer ce que nous aimons tant ... sans nous en apercevoir, sans le voir disparaître.

    A l'inverse d'un discours passéiste ou nostalgique, nombriliste et stérile, Parisperdu veut nous donner à voir la ville qu'on croyait avoir perdue...  et nous montrer un autre Paris, LE VRAI, car ce que photographie Parisperdu est là sous nos yeux, sauf que souvent nous nous ne voyons rien ... 

    Il s'agit ici, de vous faire découvrir un Paris que nous ne prenons pas le temps de regarder et où les gens simples sont remis au premier plan. Ce Paris est plein de charme et de sensibilité, de lumières, d'ombres et de secret.

    Mais ce regard ne se cantonne pas à un passé perdu, il nous montre- et ce n'est pas toujours facile -que le présent s'exprime aujourd'hui parce qu'il a une histoire, et qu'elle perdure. Ce n'est pas la disparition qui est au cœur de ces photos, mais au contraire la continuité. Quand bien même les structures évoluent, l'âme des villes et des habitants persistent.

    Peut être ce blog passionné contribue-t-il au final à une meilleure compréhension de notre environnement immédiat, voire à sa redécouverte ? Alors bonne balade parisienne ...


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