• L'avenir, c'était mieux avant ...

    Palais des Congrès de la Porte Maillot -  75017 Paris.
    Construit à partir de 1970 et inauguré en 1974, c'est un exemple de l'architecture des 30 Glorieuses.

     

     Lequel d'entre nous n'a jamais maugréé : "Ah c'était quand même mieux avant !"
    Certes, on peut penser qu'il y a toujours eu - et qu'il y aura toujours - des "vieux cons" qui regrettent le passé et leur jeunesse.

    Vous avez dit "Nostalgie"… ?
    "La nostalgie, c'est le désir d'on ne sait quoi ", a écrit Antoine de Saint-Exupéry dans Terre des hommes. Ce sentiment repose sur des mécanismes d'idéalisation du passé. Le temps filtre les aspects négatifs du souvenir. Il ne reste que le positif.

    Bien évidemment, tout cela est hautement subjectif, mais il me semble que dans un passé pas trop lointain, les gens croyaient plus au progrès, plus à l'avenir, … plus à l'homme aussi.
    Mais depuis que le business, l'argent, la rentabilité à tout prix et l'hyperconsommation règnent en maîtres, … bref depuis que les financiers ont pris le pouvoir dans la société,  on a désappris à vivre ensemble. Le bon sens populaire a cédé la place à l'uniformisation et la sagesse s'émousse. Et, il faut bien reconnaître que l'ambiance n'est plus la même.

    Sans tomber dans la brève de comptoir, il faut aussi admettre que beaucoup d'entre-nous disent regretter la façon dont ils exerçaient leur métier. Un seul exemple, France Télécom: avant c'était une entreprise dans laquelle les gens étaient fiers de travailler, il y avait un esprit de corps… aujourd'hui, ils se suicident.

    Et cette fuite du "vivre ensemble" ne se constate pas seulement dans les relations au travail. Dans la vie au quotidien, dans les familles aussi, on était beaucoup plus proches ; il y avait du boulot pour (quasiment) tout le monde ; on pouvait vivre décemment avec un seul salaire, les enfants étaient mieux éduqués, les personnes âgées mieux considérées, il y avait plus de morale, de respect pour les valeurs essentielles.

    Alors vraiment, c'était mieux avant… ?
    Mais avant quand ? Avant 1960 … 70 … 80 … 90 ?

    De 1960 au début des années 80, la société est rétrospectivement parée de toutes les vertus et sacralisée. La France de ces années-là est devenue un mythe … Et même si, suivant les époques, il y avait du bien et du moins bien, jusqu'à la crise du pétrole des années 75 en tout cas, il semblait qu'on allait toujours vers le mieux alors que depuis 20 ans on sent, que l'on va vers le moins bien...

    Alors, marche arrière toute … ?
    A l'heure du tout numérique, rien n'est plus tendance que le "noir et blanc".
    Ah, le bon vieux temps, celui du Franc, quand la vie n'était pas aussi chère qu'aujourd'hui.
    En proie à la nostalgie, le passé serait donc devenu la valeur refuge des Français. Car les Français, d'une part insatisfaits par la période actuelle et d'autre part anxieux face aux modes de vie incertains que le futur leur réserve, se sont exilés dans le culte imaginaire des "Trente Glorieuses", … comme si l'avenir, c'était mieux avant …


    >> Les "trente glorieuses sont devant nous", de Valérie Rabault et Karine Berger.

    >> Lire aussi sur Parisperdu : "Nostalgie".

    >> "C'était mieux avant ", par Monsieur Roux.

     

     

     

    « Flassa : si loin de tout ...Mémoires d'outre-tombe ... Issoire. »

    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    6
    totor
    Mercredi 31 Août 2011 à 23:47
    tout est relatif
    A bientot 50 balai au compteur à bien des egards j'ai la nostalgie de l'epoque de mon enfance ;maintenant la vie etait autrement plus dure materielement pour les prolos comme ma famille .Par contre je crois qu'il y avait beaucoups plus de solidarité, maintenant c'est chacun pour sa g..lle .D'origine espagnolle je remarque la meme chose las bas, en pire ,autrefois pauvre mais fier et genereux aujourdhui repus et rappiat , Dommage! Merci pour votre blog ,mes souvenir de paname sont les quelques heures annuelle passé entre la gare de l'est et celle d'austerlitz etant gosse
    5
    Mercredi 31 Août 2011 à 15:20
    Tout à fait
    Comme vous dites Jean-Jacques, les HLM où l'on s'entasse n'était pas la meilleure solution pour évoluer mais il faut dire qu'à l'époque, on était heureux de vivre dans le bien-être. Avoir un joli logement avec une salle de bains, c'était le luxe. Moi, quand j'allais chez ma grand-mère, je me lavais dans une bassine ou dans l'évier et il y avait la cabane au fond du jardin (clin d'oeil à Francis Cabrel) et j'étais heureux. Je vivais dans une HLM où il y avait 32 logements car nous vivions dans une petite ville, disons à l'époque, c'était un village donc comme je le disais dans le post précédent, tout est relatif. Quand je vois à Lyon où il y a des bâtiments énormes et monstrueux, cela me fiche le cafard. C'est laid. Ben oui, normal, c'est du béton et quand je vois autour de moi, qu'il y a encore des imbéciles qui me disent, cet arbre là, faut le couper car c'est chiant de ramasser les feuilles, on comprend mieux où nous allons dans un avenir proche. Il y a tellement de choses à faire pour rendre le monde heureux mais faut-il le vouloir !!!!
    4
    Jean-Jacques Fourmon
    Mercredi 31 Août 2011 à 15:02
    Toujours la nostalgie
    Il y a 40 ou 50 ans, on croyait encore au progrès. De Gaulle et Pompidou faisaient rêver avec la DS, le Concorde et le trou des Halles. Les pauvres se réjouissaient d'obtenir un logement en HLM parce qu'il y aurait le chauffage central et l'ascenseur. Quand ces mêmes pauvres se sont habitués à ce confort, il se sont également aperçus qu'ils entendaient la nuit comme le jour la conversation des voisins et que la vie à 500 ou à 1000 dans une boîte de béton n'avait rien d'un rêve. Comme la vie quotidienne s'est mise à ressembler à ces HLM, tout le monde a commencé à faire la tête. A présent, on ne rêve plus, on n'espère plus, on revendique. Les revendications insatisfaites font des aigris. Et comme le constate Enigma71, les joujoux technologiques sont devenus "indispensables". On veut tout immédiatement ; et comme on ne l'obtient pas, on est frustré. Moralité : ne promettez le bonheur à personne ; vous le rendriez malheureux.
    3
    Mercredi 31 Août 2011 à 14:28
    Tout est relatif
    On vivait mieux il y a 40 ou 50 ans sans doute mais on n'avait pas la tv couleur, l'ordinateur, le portable et toutes ces choses si futiles mais que nous ne pouvons plus se passer. C'est ça la technologie avec ces avantages et ces inconvénients. Il faut vivre avec son époque mais c'est à nous aussi de réguler sans que nous tombions dans l'excès mais je pense que la jeunesse d'aujourd'hui ira plus dans le sens de la démesure que dans la retenue. Moi, je regrette simplement l'évolution de notre vie. Nous avons presque tout mais sommes nous heureux ? Moi, je réponds par la négative. Et je pense que l'avenir sera noir même très noir et tant pis si on me traite de vieux con mais avant c'était mieux. Enigma71
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Jean-Jacques Fourmon
    Mercredi 31 Août 2011 à 14:01
    C'est pas mieux aujourd'hui
    Je ne sais pas si c'était mieux avant, mais c'était en tout cas moins chiant. Essayez de trouver aujourd'hui à Paris un bistrot où l'on rit franchement, où l'on taquine la patronne, où l'on peut rester plus deux heures à lire sans qu'on vous somme de renouveler les consommations. Le patron qui, il y a peu encore, grillait ses gitanes en vous servant un demi, s'est découvert des goûts distingués. Il fait repeindre son troquet, pardon ! son "café" en marron ou en noir, double le prix des boissons et réduit de moitié les portions des assiettes, qui, naturellement, doivent avoir un petit air japonais. Il reste, bien sûr, quelques "arriérés", quelques fossiles qui conçoivent encore le service selon la recette de la bonne franquette ; mais bientôt tués par la concurrence et la spéculation immobilière ou gagnés par le goût du lucre, ces "rescapés" disparaîtront définitivement. On les regrettera peut-être alors, et ces regrets passeront pour de la nostalgie. Mais, que voulez-vous ? Quand l'avenir est n'est plus qu'un présent dégradé, et que le rêve est mesquin, on ne peut que s'accrocher à l'image d'un passé sûrement fallacieux, mais toujours plus gai que les fleurs de béton à venir.
    1
    Yann
    Mercredi 31 Août 2011 à 11:03
    Significatif
    Beau billet bien significatif de la morosité ambiante de la société et pas qu'en France ... demandez donc aux grecs, si c'était mieux avant ? Oui assuré à 99,99%
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :