-
La zone, aux portes de Paris.
Enfants de la Zone, Rue Forceval, Porte de la Villette, Paris 19ème, 1940.
Photographe anonyme, avec l’aimable autorisation de la Galerie Lumière des Roses.Certains mots sont comme des terrains vagues : on en comprend le sens, mais on peine à les définir avec exactitude. L’expression " la zone" est de ceux-là ; elle évoque aujourd’hui le flou de la banlieue, une forme d’ennui ou encore le seuil de la délinquance, mais on ignore souvent qu’elle s’ancre dans une réalité historique précise.
En effet, la Zone désigne au départ une bande de terre de 250 m de large qui court le long des 34 km de fortifications édifiées autour de Paris en 1844. Cette zone" non aedificandi" devait rester déserte, mais elle est progressivement occupée par une population pauvre qui s’y établit durablement en construisant des habitations précaires, cabanes et baraques en tout genre.
Cette année, du 1er juillet au 22 septembre les Rencontres Photographiques d'Arles (dont c'est la 50ème édition) mettent à l'honneur la Zone avec une exposition exceptionnelle car, horsmis quelques photographes célèbres comme Eugène Atget ou Germaine Krull, la photographie de l’entre-deux-guerres s’est peu intéressée à ce phénomène urbain et social. Aussi à Arles, la majorité des photographies exposées sont l’œuvre de photographes anonymes.
Cet ensemble inédit de photographies documentaires réhabilite ainsi une population pauvre, reléguée aux confins de la capitale comme un inconscient de la ville moderne qu’on s’est empressé de refouler.>> Voir aussi sur parisperdu :
° de la zone au périph'.
° Intra-muros
° L'envers de la ville, la ville à l'envers
Tags : photo, paris
-
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment
Suivre le flux RSS des commentaires
Vous devez être connecté pour commenter