• Lovelocks.

    Pont de l'Archevêché, Paris - octobre 2011


    Ecrire un message d'amour, l'afficher publiquement et laisser ainsi une trace tangible et durable de l'amour que se portent deux êtres; voilà un exercice que les humains pratiquent depuis la nuit des temps.

    Les empreintes de mains d'hommes et de femmes préhistoriques sur les parois des grottes de Lascaux ou d'Altamira en sont peut-être les premiers exemples. Des graffitis "amoureux" ont aussi été retrouvés sur les murs de Pompéi ou d'Herculanum.

    Et depuis, l'on en trouve partout: à la campagne, gravés dans l'écorce des arbres, mais aussi à la ville sur les murs, les monuments: "Jules aime Margot", "P+M, pour toujours" …
    Dans les années 30, le grand Brassaï s'est intéressé au sujet et nous en a livré de magnifiques clichés.

    A Vérone, la ville par excellence des amoureux, les murs de la maison de Roméo et Juliette sont couverts de messages d'amour qui, au fil des ans, se superposent. Il en va de même à Paris, au Père Lachaise sur la tombe d'Oscar Wilde …

    Puis le rite évolue, à Rome le message amoureux devient gestuel: on jette ensemble, dans la fontaine de Trévi, une pièce par-dessus son épaule.

    Dans les années 1970, le tatouage déborde le rite tribal pour devenir un élément de la sociologie du corps humain. Le corps devient le support à vie d'un message indélébile, et les tatouages "amoureux" ne sont pas en reste.

    L'affaire prend désormais une tournure beaucoup plus mercantile, signe de l'époque où nous vivons car, venus on ne sait trop d'où, arrivent les cadenas d'amour, "the lovelocks"
    Partout en Europe ce marché est maintenant florissant. Sur le web, on trouve des vendeurs de cadenas spécialisés dans le créneau, des graveurs de messages sur l'objet en question, … et même des sites d'e-cadenas !

    A Paris c'est d'abord le pont des Arts, puis le pont de l'Archevêché et maintenant pratiquement tous les ponts, où un accrochage est possible, qui ont été pris d'assaut par des hordes de cadenas de toutes formes et de toutes couleurs sur lesquels des mots d'amour sont inscrits dans toutes les langues du monde. Les clés ont bien sûr été solennellement jetées à la Seine.

    Mais ce "business" n'est pas sans poser des questions: le phénomène ne nuit-il pas à l'esthétisme de la ville … ?  Pour préserver le patrimoine, ne devrait-on pas enlever ces cadenas ?

    Du côté de la Mairie, pour l'instant, le discours est plutôt à l'apaisement: "on laisse la chose se dérouler", car la saturation des rambardes des ponts de Paris est pour bientôt.
    Cependant certains imaginent déjà qu'une fois cette limite atteinte, l'on installe des sortes d'arbres métalliques dans la capitale pour accueillir toujours plus de preuves d'amour … !


    >> Chez "Roméo & Juliette".

    >> Sur la tombe d'Oscar Wilde, au Père Lachaise. 

    >> Graffitis amoureux, vus par Brassaï.

    >> Un des sites web d'e-cadenas.

     

     

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  • Commentaires

    3
    Jo Zette
    Vendredi 14 Août 2015 à 08:46

     Ouf ! enfin! mais il en reste encore!

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    2
    Monique Calinon
    Samedi 9 Août 2014 à 10:15
    Folie
    Folie, Ce qui était charmant à une époque est devenu vraiment problématique....
    1
    José
    Vendredi 31 Août 2012 à 15:42
    Merci !
    Je crois que mon cadenas [;))à Eliane]est l'un des deux roses en haut à droite de votre photo. Merci pour votre post.
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