• Willy Ronis et les peintres flamands. (1/3)Willy Ronis et les peintres flamands. (1/3)

     David Teniers II (1610-1690),                                                                     La partie de Tarots, Joinville le Pont ; 1991
    Paysans jouant aux cartes dans une taverne                                              © Willy Ronis

     

     

    Willy Ronis nous dit : "Je n’ai pas eu de maître à penser en photographie, ou plutôt certainement qu’ils sont nombreux à avoir plus ou moins influencé ma démarche"
    Et il ajoute : "Mais ce que je sais, c’est que mes vrais maîtres, ce ne sont pas les photographes. Ce sont les musiciens, ou les peintres. Et en peinture ce sont les petits maîtres flamands du XVIIe siècle. C’est Brueghel et l'école des peintres flamands, par leur composition, par leur disposition des personnages dans le cadre".

    Chez Ronis, les fondamentaux de la photographie et de la peinture vont se mélanger et produire une œuvre artistiquement riche car il a parfaitement analysé les œuvres des maîtres de la peinture. Il applique alors certaines grandes lois de la composition picturale à la photographie : balance des valeurs claires et sombres, unité du sujet, rythme de l'image, clair-obscur, contre-jour, etc…

    Il apprécie donc dans la peinture flamande les scènes de la vie quotidienne dont les personnages font écho à ce qu'il retrouve alors dans la rue à Paris ou ailleurs. Ses sujets, ce sont d'abord les gens : "Les rues vides ne m'intéressent pas." dira-t-il. Les petits métiers, les ouvriers à l'usine, les bistrots, les bords de Marne, les couples, la jeunesse... le tout sans spectaculaire, en se concentrant sur le quotidien et la "poésie de la rue".

     

    >> Willy Ronis et Parisperdu.

     

     



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  • Fermeture estivale : quand la tour Eiffel se reflète dans la mer …

          La tour Eiffel se reflète dans la mer

     

    Comme chaque année, à l'occasion des vacances d'été, Parisperdu fait une pause.

    Nous vous donnons rendez-vous, ici même, le 29 août 2022.

     

    D'ici-là, Parisperdu vous souhaite de très bonnes vacances !


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  •  Rue de Crimée, Paris 19ème : Escaliers de de rue des Annelets et de la villa Albert de Robida

     

    De chaque côté de la rue de Crimée, les deux escaliers monumentaux de la rue des Annelets et de la Villa Albert Robida sont presque face à face. Tous les grands photographes : d'Aget à Cartier-Bresson sont venus ici, et Ronis a photographié ces escaliers en 1948. Placé en haut de l'escalier Albert Robida, il a en arrière-plan seulement une partie de l'escalier de la rue des Annelets.

    Soixante ans après Ronis, lorsque je me rends rue de Crimée je cadre mon image pour souligner le mieux possible le "Y" de l'escalier de la Rue des Annelets car c'est incontestablement la partie la plus remarquable de ce groupe d'escaliers.

     

    >> La photo de Willy Ronis, au même endroit.

     

    >> Les escaliers des rues de Paris.

     

     

     

     

     


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  • Les jambes des femmes sont des compas.

     De haut en bas et de gauche à droite : © Lily Franey ; © Willy Ronis ; © Sabine Weiss

     

    Le cinéaste François Truffaut disait : « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens et lui donnent son équilibre et son harmonie. »

    Et avec Willy Ronis, Sabine Weiss ou Lily Franey : chez ces trois photographes humanistes les « compas » sont bien là !

    Willy Ronis et Sabine Weiss ont saisi des « compas » enjambant élégamment une flaque d’eau et dans ce miroir : la colonne Vendôme pour Willy et l’obélisque de la place de la Concorde pour Sabine rendent la ville immédiatement identifiable.

    Quant à Lily Franey, « son compas » n’enjambe rien mais semble glisser sur la place entièrement couverte d’eau. Et là encore c’est un monument parisien qui permet de localiser la photo ; car sur la place de la République, la statue de Marianne est si colossale qu’elle se reflète en entier dans le « compas » et de surcroît le rameau d'olivier, symbole de paix, qu’elle tient dans sa main droite, devient l’embout du parapluie tenu par la jeune femme.

    Même dans des lieux différents, l’on s'étonne parfois de faire des photos qui font écho à certaines images déjà vues. C'est alors comme si l'image d’un autre photographe, imprimée dans notre mémoire, latente dans notre inconscient, entre en résonnance avec notre nature profonde et nous pousse vers l'instant décisif, celui qui va déclencher la prise de vue.

     

    >> Lily Franey, site officiel.

     

     


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  • Sabine Weiss, 80 années de déclic.

    A Paris en 2005, chez Sabine et Hugh Weiss lors du tournage du film : "Sabine Weiss : Un regard sur le temps".
    Photo : ©Lily FRANEY

     

    Elle a été sans doute la dernière grande représentante de l’école humaniste de la photographie française d'après-guerre. Sabine Weiss, née Sabine Weber en 1924, nous a quittés fin décembre 2021, elle avait 97 ans… et 80 ans de prises de vue "derrière elle".
    Et il faut croire que la photo humaniste assure à qui la pratique une belle longévité : Ronis a vécu jusqu'à 99 ans…

    Sabine Weiss démarre la photographie très jeune, parce que la manipulation chimique du développement l'intéresse ; son père est ingénieur chimiste.

    Genevoise d'origine, une peine de cœur la fait fuir à Paris en 1946. Elle y débarque au petit matin sans point de chute mais rapidement devient l’assistante du photographe de mode Willy Maywald. Trois ans plus tard, elle rencontre son mari – le peintre américain Hugh Weiss – et se lance comme photographe indépendante. Elle fait alors de tout : de la publicité, de la mode, du reportage et des portraits d’artistes.

    En 1950, elle fait le portrait de Miro, ce qui lui vaut un rendez-vous avec le directeur de Vogue. Elle dira : « Je suis arrivée avec mes photos de clochards et de morveux. Un monsieur assis à côté de moi, hochait la tête en disant : "Bien, bien". C’était Robert Doisneau. Je ne connaissais même pas son nom à l’époque. Tout de suite, il m’a proposé de rejoindre l’agence Rapho. »

    Le fondateur de Rapho, Charles Rado, exporte alors le travail de Sabine Weiss aux Etats-Unis, où elle devient alors plus connue qu’en France.

    Sabine Weiss photographie beaucoup pour Vogue mais ce sont ses clichés en noir et blanc, des instantanés captés dans les rues de Paris, qui marqueront l’histoire de la photographie du XXe siècle.
    Sens de la composition, maîtrise de la lumière et de l'instant décisif, elle s’inscrit dans la lignée d’un Cartier-Bresson ou d’un Willy Ronis, les géants de la photographie française de l’après-guerre.  Plus tard, elle déclarera : « Je n’aime que les photographies prises dans la rue, au hasard des rencontres. » 

    Sabine a photographié surtout les gamins et les clochards des rues de Paris, les passants, les amoureux et les musiciens, avec une sensibilité et un talent formidable pour la composition.

    Dans les années 1980, Sabine Weiss multiplie les voyages et se penche notamment sur la thématique des religions.
    Elle arrête la prise de vue à la fin des années 90 car, avec une épaule cassée, elle dit ne plus pouvoir tenir convenablement l’appareil… Elle est naturalisée française en 1995.

    Elle se consacre alors à la gestion de ses archives avant d'en faire le don au Musée de l’Elysée, à Lausanne : 200 000 négatifs, 7000 planches-contacts, quelque 2700 tirages vintage et 2000 tardifs, 3500 tirages de travail et encore 2000 diapositives… eh oui, 80 années de déclic !
    Merci Madame !


    >> Sabine Weiss, site officiel.

    >> Hugh Weiss, site officiel.

    >> Le film : "Sabine Weiss : Un regard sur le temps".

     

     

     

     


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