• De passage à Moissac pour visiter sa merveilleuse abbatiale, qu'elle n'est pas ma surprise de tomber sur un bâtiment de briques rouges dont le fronton porte l'inscription suivante :" Don de la ville de Paris - 1930" ? 

    Pourquoi donc la ville de Paris aurait-elle offert à Moissac cette halle marchande, récemment transformée en salle de spectacles ?
    Et, que s'est-il donc passé cette année-là?

    En mars 1930, une véritable catastrophe s'abat sur Moissac, sans doute la ville la plus touchée par la grande inondation qui dévaste alors tout le Sud-ouest. A Moissac, l'on dénombrera en effet 120 morts, 1 400 maisons détruites et près de 6000 sans abris.

    Face à ce désastre, un immense élan de solidarité se dessine partout en France.
    Un vaste programme de reconstruction succède rapidement à la catastrophe. Près des berges du Tarn, de très nombreux logements individuels, redessinant des rues entières, sortent de terre dans le plus pur style Art déco. Ce qui donne aujourd'hui un charme tout particulier à la cité.

    La ville de Paris, quant à elle, choisit d'aider Moissac, en lui offrant la reconstruction de ses halles centrales.
    Erigé sur la place du marché, le nouveau bâtiment sera nommé "le Hall de Paris", vitré et décoré de fresques rouges au motif du fameux chasselas doré de Moissac.
    Et sur le fronton, aperçu ce jour, a en effet été gravée une inscription à la mémoire de la Ville de Paris, en hommage à sa vive générosité.


    >> En savoir plus sur les évènements de mars 1930.

    >> Moissac, site officiel de la ville.

     


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  • Large de 40 mètres, l'avenue de France part de la rue des Grands-Moulins et remonte vers le nord-ouest. Sur la moitié de son parcours, elle longe, en les surplombant, les voies ferrées de la gare d'Austerlitz: triste panorama !

    Elle traverse un quartier neuf comportant quelques trop rares cafés et surtout un nombre incalculable d'immeubles de bureaux, de logements, … tous identiques, navrants dans leur gémellité, car:

    "C'est un grand agrément que la diversité.
    L'ennui naquit un jour de l'uniformité."

    écrivait  La Motte-Houdar, un fabuliste contemporain de La Fontaine.

    Pour qui a connu le vieux 13ème, avec ses petits immeubles bas, ses maisons en meulière … et tout un habitat très diversifié , la morale de la fable s'applique parfaitement à l'avenue de France.


    >> L'avenue de France, déjà sur Parisperdu …

     


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  • Sur les pas de Willy Ronis : cour du 32 rue de la Mare Paris 20ème.

    Le grand Willy Ronis, écrit en 1979, dans son ouvrage "Sur le fil du hasard" :

    "On remarque, paraît-il, une certaine mélancolie dans mes photos. Cela s’explique. J’ai eu beaucoup de loisirs forcés au cours de périodes de sous-emploi ; autant meubler ces vides avec la chasse aux images.

    Mais de telles conditions n’inspirent pas la joie, surtout qu’entre deux pressions sur l’obturateur on se dit qu’on travaille pour le tiroir.

    Mes chasses joyeuses, je ne les vécus que lorsque je volais mon temps à celui que je devais consacrer au travail commandé, ou lorsque le déclic provoqué par un événement inattendu faisait monter la fièvre des grandes émotions. Mélancolie souvent, mais pas pessimisme ; ça ira mieux demain. "

    Au cours des années 90, je me suis souvent senti en parfaite harmonie avec ces propos et, confidences pour confidences, moi-aussi, je volais parfois mon temps à celui qui m'employait, … en parcourant incognito l'Est parisien, pour y faire la chasse aux images.

    Tant et si bien, qu'en 2005, à la création de ce blog, j'avais pensé lui donner le nom de "ParisVolé" … mais finalement, ce sera : "Parisperdu".


    >> Willy Ronis: cour de la rue de la Mare.(1947)

    >> Sur les pas de Willy Ronis : cour du 32, rue de la Mare.





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  • Dans son édition de mardi dernier, le quotidien nous propose un nouveau sondage sur la capitale.
    La question est essentielle :"Quel monument symbolise le plus Paris ?"
    Et comme la réponse est loin d'être évidente … le Figaro nous suggère la liste suivante:l'arc de Triomphe, Beaubourg, Notre-Dame, l’Opéra, la Pyramide du Louvre, le Sacré Cœur ou …la Tour Eiffel.

    Sur les quelque 2000 votants, un petit dix pour cent a osé "Notre-Dame". Les autres monuments faisant des scores anecdotiques, on vous laisse deviner le vainqueur …

    Il faut dire que ce journal est coutumier du fait, il y a quelque temps, nous avions eu droit au même type de sondage.
    La question posée était alors la suivante :
    "Dans votre Paris idéal, quel monument souhaiteriez-vous voir disparaître ?"
    L'idée de ce sondage nous avait déjà paru bien étrange... pourquoi associer un idéal à une destruction de l'une des composantes architecturales de la capitale ?

    On comprend que cette fois-ci, certains lecteurs-votants aient pu répondre par la dérision, en proposant comme monument le plus symbolique de Paris: la rue St Denis, le Moulin Rouge, voire … le temple de Jérusalem !

    Car si la tour Eiffel n'est certes pas le plus beau monument de Paris, il est à l'évidence le plus symbolique, et cela ne fait pas question ! Ou alors, elle est très mal posée … N'aurait-il pas été plus pertinent de demander aux lecteurs:
    "Quel monument DEVRAIT, plus que la Tour Eiffel, symboliser Paris" ?


    >> Le sondage du Figaro du 11 octobre 2011.

    >> Autre sondage du même acabit, dans le même journal.

     


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  • Angle de la rue Robineau et de la place Martin Nadeau. (Juin 1996)


    Au n°3 de la place Martin Nadeau se tient une maison pittoresque. Sur ses trois faces visibles, des moulures simulent des branchages incorporés au crépi des façades. Les montants de l’auvent, les barrières à l’entrée, les marches de l'escalier et ses garde-corps sont également en "bois brut factice". Un décor tout à fait inattendu dans l'univers urbain du secteur Gambetta.
    Qui donc peut bien "crécher" ici ?
    On ne peut plus justement poser la question, car il s'agit en effet … d'une crèche !

    Plus précisément de la Crèche laïque du Père-Lachaise, construite au tournant de l'année 1900 et pour laquelle l’architecte a donc retenu ce thème forestier.
    La proximité du cimetière paysager du Père-Lachaise a-t-il été sa source d'inspiration ?
    Nul ne le sait.

    Mais toujours est-il que, face à la place Martin-Nadaud, le bâtiment a fier allure.
    Plus communément, on peut dire qu'il "va bien", … et c'est tout à fait normal, quand vous saurez que la Place doit son nom à un homme politique du 19ème siècle, maçon de métier : Martin-Nadaud, l’auteur de la célèbre maxime : "Quand le bâtiment va, tout va".


    >> La Crèche laïque du Père-Lachaise, vue de la place Martin-Nadeau.

    >> Besoin d'une crèche à Paris ? Consulter : Pour-mon-petit-loup.com

     


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