• Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), le hameau et la plage du Fourat.

     

    Les touristes viennent ici pour la "tranquillité", le "calme", l'arrière-pays vallonné et les plages. Sur la Côte Vermeille, cette petite bande de terre, qui doit son nom à la couleur de sa roche au soleil, vous pouvez passer de 1000 mètres d'altitude en montagne à 1000 mètres de profondeur sous la mer … et ici, on sait calculer exactement ce genre de dénivellations car c'est à Port-Vendres, grâce au savant local François Arago, que se situe le "point zéro" de la France, le point de référence pour le calcul de toutes les altitudes.


    A l'extérieur de la ville se trouve la baie de Paulilles, sur le site d'une ancienne usine de dynamite Nobel. Les baraquements et l'ancienne cheminée témoignent de son activité passée. Les lieux ont été transformés en musée et le site aménagé par le Conservatoire du Littoral est un véritable Eden. 
    Pourtant les Port-Vendrais aiment aller ailleurs. Les initiés vont jusqu'à la plage du Fourat. "Un lieu qui ne devrait pas exister",  dixit Jean Barrere, alias Ninou, "maire" autoproclamé du hameau qui s'y est construit. "La commune libre du Fourat", avec sa dizaine de maisons face à la méditerranée a un charme fou.


    Mais les habitants de Port-Vendres n'ont, en réalité, même pas à sortir de leur ville. En poussant leur chemin derrière la gare maritime, sur la route de la jetée, en face du port, ils connaissent l'emplacement de quelques plages secrètes, après l'anse des Tamarins, au pied de la redoute Béar qui surplombe la baie.
    À cause de l'activité maritime, il est interdit de s'y baigner. Mais ceux qui font le chemin, discrètement, bravent l'interdit, en toute tranquillité.


    En effet, ici l'on reste discret et l'on conserve l'esprit d'un village à l'abri du tourisme de masse, préservé du béton avec ses maisons couleur ocre.

    Ici, la vie tourne au ralenti …et comme le dit un proverbe catalan :
    "Si Axio es guerre, que may vuigui pau."
    "Si c'est ça, c'est la guerre, que jamais ne vienne la paix" …



    >>Port-Vendres, déjà sur Parisperdu (1) 

    >>Port-Vendres, déjà sur Parisperdu (2) 


     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • "Passatges" - Port-Bou,  Juillet 2009



    En 1935, le philosophe allemand Walter Benjamin entreprend un ouvrage qu'il intitule: "Le Livre des passages" et où il tente d'analyser l'entrée dans la modernité à travers les vestiges du Paris du 19e siècle. Resté inachevé, l'ouvrage constitue la matrice intellectuelle des derniers écrits du philosophe allemand et inscrit sa pensée aux confluents de l’esthétique, de l’histoire, des études urbaines et de la sociologie de la culture.

     

    Dans cet ouvrage, l’apport principal de Walter Benjamin est sans doute d’avoir conçu la ville comme l’espace d’intelligibilité de la modernité. "Le Livre des passages" représente, en effet, une tentative sans précédent pour déchiffrer dans l’architecture parisienne du 19e siècle la préhistoire de la modernité. Walter Benjamin y développe une conception sémiotique de la ville. Celle-ci se donne à lire, un peu comme un livre. On trouve un héritage direct de cette approche dans l’ouvrage de Karlheinz Stierle, "La Capitale des signes", qui place la question de la lisibilité au cœur de l’expérience moderne de Paris.

     

    Loin de Paris, c'est dans la petite ville catalane de Port-Bou, là où Walter Benjamin, tentant d’échapper au nazisme, s’est donné la mort le 26 septembre 1940, que s’élève, depuis 1994, une œuvre spatiale de Dani Karavan, en mémoire du grand penseur juif allemand. Cet hommage à Walter Benjamin, nommé du nom catalan "Passatges", fait directement référence à son ouvrage inachevé, "Le Livre des passages".

    Si vous le visitez, il ne faudra surtout pas vous arrêter au premier aspect, plutôt abrupt, du monument, car ce mémorial est avant tout une formidable machine à émouvoir et à penser.

    Tout comme l'est aussi l'œuvre littéraire de Walter Benjamin.


    >> Karlheinz Stierle, "La Capitale des signes".



     

     


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  • Hier, ce fut comme une apparition : une jeune fille, seule, un peu perdue au milieu du vieux château, à 728 mètres d'altitude, face à l'immensité de la plaine …

    Immédiatement cette image en appelait une autre et, en écho, me revenait l'image de "La fille de Bercy", elle aussi seule sur la terrasse surplombant le fleuve, face à la démesure de la Très Grande Bibliothèque …


    >> En écho, dans Parisperdu : "La fille de Bercy".

     

     

     

     

     


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  • "Collioure 1954".  © Edouard Boubat


    Dans les années 50, Edouard Boubat photographie beaucoup Paris, surtout ses parcs, ses jardins... Puis il se met à voyager à travers le monde et, lorsqu'il traverse le Roussillon, pour lui - comme pour beaucoup - une halte à Collioure lui semble indispensable.

    Boubat tient alors absolument à voir les lieux précis où Matisse et Derain ont, quelques 50 ans auparavant, inventé le "fauvisme". Il ira même jusqu'à rechercher, avec minutie, tous les angles de vue choisis par les deux "fauves" pour croquer le petit port catalan.

    Il accédera ainsi au premier étage de la maison Soulier. Et c'est de ce balcon où Matisse et Derain peignaient, que Boubat prendra cette image sobrement intitulée : "Collioure 1954".

    Aujourd'hui,  la maison Soulier est devenue le Café "Chez Simone", et ses balcons ont été totalement remaniés.
    Toutefois, en déambulant dans le village, il est possible de retrouver certaines fenêtres dont les balcons arborent un délicat ouvrage de fer forgé ... le même que celui qui n'avait pas manqué d'attirer l'œil d'Edouard Boubat, tant il dialoguait parfaitement avec l'imprimé de la jolie robe de Sophie, sa compagne ...


    >> Détail de "Fenêtre à Collioure" d'Henri Matisse. (1905)

    >> Collioure aujourd'hui: "fenêtre et balcon à l'identique".

    >> Edouard Boubat, récemment à la Maison Européenne de la Photographie.
     
    >> Boubat, la rétrospective ... sur Parisperdu



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  • A quoi cette photo peut-elle bien vous faire penser ? Vous ne voyez pas ?
    Mais si, ... des gamins occupés à jouer près d'une grille de protection, quelque part dans une rue ?
    Oui bien sûr, cela évoque la célébrissime photo de Willy Ronis, captée sous les escaliers situés à l'angle de la rue Vilin et de la rue Piat, dans le 20ème arrondissement.

    Mais là, nous ne sommes pas à Belleville, ... et nous ne sommes pas non plus dans les années 50, car la photo date ... d'hier.
    Elle est le résultat d'une rencontre furtive avec de jeunes catalans, dans une rue de Collioure.

    Comme le temps ou le vent qui jamais ne s'arrêtent, les jeux des enfants sont constamment-là devant nos regards ... et il nous suffira d'être attentif ... pour être sous le charme des gamins de Paris, de Collioure ou d'ailleurs ...
    Hier, l'esprit de Willy Ronis voyageait dans le sud...


    >> La célébrissime photo de Willy Ronis : "Les gamins de l'escalier de la rue Vilin".

     


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