• Photographes Humanistes (3/13) : Jean Dieuzaide

    Photographes Humanistes (3/13) : Jean Dieuzaide
    Vendeuse de billets de loterie, Paris 1960 © Jean Dieuzaide

     

    Jean Dieuzaide est né en 1921 près de Toulouse. Très jeune il est passionné par la photographie, il ira même jusqu'à acheter un petit Vest Pocket et à développer lui-même ses films, puis il s'emploie à parfaire son expérience photographique dans cette région toulousaine qui lui est si chère, et à laquelle il restera fidèle sa vie durant.

    Le 19 août 1944, lorsque Toulouse se soulève, il va à grands risques rendre compte de la libération de sa ville ; son magnifique portrait la même année, du Général de Gaulle lui vaut une reconnaissance publique.

    Sous le pseudonyme de Yan, il devient alors photographe de presse. Exigeant et loyal, il choisit de ne s'intéresser qu'aux sujets qui lui semblent dignes d'intérêt. Et, refusant de rejoindre la capitale, Jean Dieuzaide valorise la beauté de sa région ; il observe avec bonheur les paysages du sud, leurs reliefs, leurs particularités, les offrant à voir sous un nouveau jour. Il reçoit pour cela le prix Niepce en 1954 et le prix Nadar en 1961.

    La photographie se révèle pour Jean Dieuzaide comme le moyen d'expression le plus en harmonie avec son rapport au monde. Dieuzaide est un homme sensible, un photographe humaniste qui s’attache aux humbles, aux gestes du quotidien, revendiquant la grandeur et l’émotion qui se dégagent des gens simples, nous exposant sans détours cette foi en l'autre dans ce face à face que permet la photographie.

    Mais Jean Dieuzaide s'est souvent positionné en artisan de la photographie, en illustrateur plutôt qu'en artiste et cela a longtemps desservi la reconnaissance de la valeur artistique de son travail. Et c'est sans doute aussi sa grande humilité, son choix de rester loin de la capitale qui ont longtemps freiné la pleine reconnaissance de son œuvre.

    En 1970, il crée, avec ses amis : Clergue, Boubat et quelques autres, les Rencontres Internationales de la photographie à Arles.

    Puis, en 1974, Jean Dieuzaide fonde à Toulouse la Galerie du Château d'Eau. C'est la première galerie française exclusivement dédiée à la photographie, toute sa vie il œuvra à faire connaître et reconnaître ce haut lieu de la photographie.

    En 1977, Jean Dieuzaide alerte les pouvoirs publics sur la probable disparition du papier photographique baryté, car les fabricants veulent lui substituer les papiers plastifiés RC, moins riches en contrastes et bien moins durables. Après de multiples démarches et des débats passionnés, son combat aura gain de cause : les industriels reviendront sur leur décision d'arrêter la fabrication du papier baryté.

    Dieuzaide nous quitte en septembre 2003. Il aura exercé son activité de photographe professionnel pendant soixante ans.

    Aujourd'hui plus d'un million de négatifs consciencieusement classés et sur lesquels veille avec attention Jacqueline Dieuzaide nous laisse à penser que l'œuvre de ce grand photographe reste encore largement à découvrir …


    >> Jean Dieuzaide, site officiel

     >> Toulouse acquiert le fonds photographique de Jean Dieuzaide et lui dédie un lieu : Le "lieuZaide", ouvrira en 2018.

    >> Photographes Humanistes (2/13) : Sabine Weiss

     

     

     

     

    « Voir Paris au travers du temps qui passe ....La place Goudeau, les Hydropathes et le Bateau-Lavoir. »

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