• "Je suis resté un peu interdit à l'annonce de cette étonnante nouvelle : la fermeture possible du Musée de Montmartre. J'avais même du mal à y croire. Comment une institution parisienne aussi ancienne pourrait-elle être purement et simplement supprimée, comme cela, d'un trait de plume administratif ?

     

    C'est pourtant la triste vérité. L'Hôtel de Ville de Paris, jugeant ce lieu probablement trop démodé, peut-être pas assez "branché", ne donnera pas de subvention cette année, ne renouvellera pas le bail du bâtiment - dont la Ville de Paris est propriétaire - et demande que l'association "Société Historique et Archéologique du Vieux Montmartre" soit dissoute!

     

    Ainsi, par la volonté de quelques uns, cette association fondée par un groupe de passionnés en 1886 devra, non-seulement plier bagages, mais en confier le contenu - une très riche collection - au Musée Carnavalet et à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.

     

    C'est un peu vite oublier que si les ruelles de la butte attirent autant de touristes aujourd'hui, c'est justement parce que le "Vieux Montmartre" et les passionnés qui en faisaient partie, se chargèrent de veiller à leur conservation.

     

    Si Claude Charpentier ne s'était pas personnellement investi dans les années cinquante, dans son fameux "plan de sauvegarde de la butte Montmartre", que resterait-il aujourd'hui? Montmartre serait devenu un quartier comme les autres, sans âme, d'une affligeante banalité.

     

    Devons-nous céder le terrain définitivement aux vendeurs de souvenirs à deux sous? Montmartre doit-il ressembler à un décor de cinéma?"

     

    C'est donc bien volontiers que je reprends aujourd'hui - sur Parisperdu -  ce cri d'alarme lancé par Rodolphe Trouilleux, écrivain, historien de Paris et créateur du site "Paris secret et insolite". Sa cause est juste et la mort annoncée du musée de Montmartre est une éventualité que l'on doit absolument combattre.

     

    Vous qui êtes amoureux de Montmartre, amoureux de Paris, vous pouvez faire quelque chose pour repousser cette disparition programmée : manifestez votre soutien, signez  ici la pétition.

     

     

     

    >> Visitez le Musée de Montmartre … pendant qu'il en est encore temps !

     

     

    >> Invitation à la Journée de soutien au Musée de Montmartre.

     

     

     

     

     


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  • "Le photographe sur le qui-vive est comme l'amoureux qui attend une belle amie.

    Parfois elle ne vient pas, ou bien celle qui arrive en souriant n'est pas celle qu'il attendait. Qu'importe ! Ce qui compte c'est l'émotion, et l'aptitude à capturer son passage."

    Willy Ronis (Extrait du livre "Ce jour-là", aux Editions Mercure de France, 2006)

     

    En parcourant l'œuvre de Ronis, je me suis aperçu que beaucoup d'amoureux s'y était donné rendez-vous. Et en relisant les écrits de Willy, j'ai compris qu'il avait trouvé-là matière à rêver, à imaginer et à romancer.
    Dans l'escalier, à l'angle de la rue d'Annam et de la rue de la Bidassoa, dans le 20ème arrondissement, ce jour-là, moi aussi j'ai trouvé matière à rêver ...



     >> "Rue de la Bidassoa", voir l'histoire de cette photo, dans Parisperdu.

     

     

     

     

     

     

     


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  • C'est au parc de la Turlure, sur la butte Montmartre, que j'ai fait la connaissance de Christophe.

    Une fine silhouette, allongée sur un banc contre lequel un vélo était adossé, m'avait intrigué. Je dû attendre de longues minutes avant qu'il ne se relève. Alors, toute suite, nous avons engagé la conversation. Il faut dire que Christophe est du genre bavard et … il en a des choses à raconter …

    J'appris d'abord qu'il venait de grimper, en danseuse, la rue Lepic pour atteindre le sommet de la butte. Je compris mieux l'état de fatigue dans lequel il était. Mais ce n'est pas là son moindre exploit car, le goût du voyage, Christophe l'a depuis qu'il a 5 ans.
    Bambin aventureux, il profite de l'inattention de ses parents pour s'enfoncer dans un bois. On ne le retrouvera qu'à la nuit tombée … Vingt ans plus tard, il enfourche son vélo pour une chevauchée intrépide autour de la Méditerranée.

    Entre-temps, il se passionne pour les sciences, l'astronomie et l'histoire des religions. A la sortie de l'adolescence, il étudie le commerce international, atterrit dans une start-up parisienne au poste de responsable commercial, puis il décide finalement de tout plaquer pour une petite balade en vélo à travers les seize pays du pourtour méditerranéen.
    Il devient alors, comme il le dit lui-même, un "intermittent du cyclisme" … tout comme il y a des intermittents du spectacle !

     

    Croyez-vous qu'il va s'arrêter là ? Certainement pas, il recherche actuellement le sponsor qui devrait lui permettre d'attaquer, toujours à vélo, la transaméricaine. Une route qui le conduira d'Anchorage en Alaska à Ushuaia à l'extrême pointe de l'Argentine.

    Et précisément, sur ce banc, au chevet du Sacré Cœur, il vient de rêver qu'il avait enfin trouvé son sponsor et qu'il débutait son expédition …
    Sûr, il entrera tout à l'heure dans la basilique mettre un cierge pour que son rêve se réalise …



     


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  • 13  rue Robineau Paris 20ème – juin 1997

     

     

    L'arrivée a été discrète. Les jeunes squatters, quatre garçons et quatre filles, ont posé leurs bagages sans bruit, dans cet immeuble inoccupé de la rue Robineau.

     

    Puis, ils sont "sortis du bois", sans esbroufe ni tapage. Ils ont "toqué" aux portes des voisins pour se présenter. Les riverains absents ont eu droit à un petit mot dans leur boîte à lettres. "Si vous avez des interrogations, n'hésitez pas à venir nous en parler", précise la missive, invitant chacun "à un goûter festif " !

     

    Beaucoup de voisins ne se sont pas offusqués de la situation. "Franchement, il n'y a rien eu à redire", note une quadragénaire. Ils étaient hyper gentils et tout doux. Ils nous ont dit qu'ils étaient étudiants et qu'ils n'avaient pas de logement. Et aussi, qu'ils ne trouvaient pas normal qu'un tel immeuble reste vide et fermé". L'idée de ce squat, dit-elle, ne l'a "pas dérangée" car de toute façon, cet immeuble abandonné depuis près de cinq ans, semblait voué à la démolition.

     

    Puis les jeunes ont cherché les coordonnées du propriétaire pour discuter avec lui et l'informer de leur présence. L'initiative était originale, quelque peu utopique sans doute. On peut aussi comprendre l'inquiétude du propriétaire...  Alerté par un proche, le "maître des lieux" a effectivement vu rouge. La police a été dépêchée sur place.

     

    Entre-temps, les squatters avaient appelé des amis pour faire nombre. "Là, ça a commencé à choquer certains voisins", note-t-on dans la rue. Les policiers sont intervenus tôt le matin, dès potron-minet. Onze jeunes ont été placés en garde à vue, soupçonnés d'avoir causé des dégradations pour entrer dans l'immeuble. Ils ont tous été remis en liberté dans l'après-midi, après qu'un simple rappel à la loi leur ait été notifié; car la police, sans jugement, ne peut les forcer à quitter les lieux. Seul un juge civil peut prononcer une ordonnance d'expulsion, et c'est seulement alors que les policiers peuvent procéder à l'évacuation de l'immeuble.

     

    Mais ce séjour au poste n'a pas brisé leur rêve : ces squatters revendiquent le droit d'occuper un immeuble vide. Et, sitôt sortis du commissariat, les squatters ont repris leur quartier au 13 rue Robineau. Ils disent n'être "ni militants du DAL (Droit au logement), ni anarchistes" et ne revendiquent aucune appartenance à aucun parti.
    "On a besoin d'un logement, c'est tout. Quand on est jeune, les cautions, l'argent pour le loyer, tout ça … n'est pas toujours possible".
    Les voilà sans doute installés là pour quelques temps …

     


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  • Jardin, Villa Emile Loubet - Paris 19ème (1996)


    Crée en 1972, "Le petit jardin" est une chanson bien dans la tonalité de Parisperdu.
    Les deux Jacques: Dutronc et Lanzmann nous délivrent, à leur manière, un peu de tendresse et de poésie.
    Pour ceux qui ne connaisse pas cette œuvre finalement assez intimiste, vous pourrez la découvrir, ci-dessous.
    Une onde de nostalgie parcourra  sans doute les autres …

    C'est aussi beau que Paris, enfin … ce qu'il en reste !

     

    " C'était un petit jardin
    Qui sentait bon le Métropolitain
    Qui sentait bon le bassin parisien
    C'était un petit jardin
    Avec une table et une chaise de jardin
    Avec deux arbres, un pommier et un sapin
    Au fond d'une cour à la Chaussée-d'Antin

    Mais un jour près du jardin
    Passa un homme qui au revers de son veston
    Portait une fleur de béton
    Dans le jardin une voix chanta

    De grâce, de grâce, monsieur le promoteur,
    De grâce, de grâce, préservez cette grâce
    De grâce, de grâce, monsieur le promoteur
    Ne coupez pas mes fleurs

    C'était un petit jardin
    Qui sentait bon le Métropolitain
    A la place du joli petit jardin
    Il y a l'entrée d'un souterrain
    Où sont rangées comme des parpaings
    Les automobiles du centre urbain

    C'était un petit jardin
    Au fond d'une cour à la Chaussée-d'Antin".



     

    >> "Le petit Jardin", chanté par Jacques Dutronc (Vidéo)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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