• Le vieux Palais de justice de l'île de la Cité n'est plus adapté depuis des années aux besoins de la juridiction parisienne. Il est donc envisagé de réorganiser les Cours de cassation, d'appel et d'assises dans le palais historique tandis que le Tribunal de Grande Instance (TGI) serait délocalisé sur un autre site.

    L'Etat retiendrait volontiers le site de "La Halle Freyssinet", une vaste halle industrielle des années 1920, dans le quartier de Tolbiac, en bordure des voies d'Austerlitz, non loin de la Très Grande Bibliothèque.

    Fin 2007, un concours d'idées international a désigné, Josep Fuses et Joan Viader comme architectes vainqueurs du projet du nouveau TGI parisien. Les deux architectes catalans proposent un projet audacieux dans lequel, la Halle Freyssinet, est entièrement conservée ... et ce n'est que justice ! Elle se voit adjoindre une quatrième nef sur pilotis et ce "mix" de bâtiments conserve incontestablement l'esprit des lieux chers à Léo Mallet, à Nestor Burma et à Jean-Pierre Melleville ...

    Mais, l'État et la Ville de Paris s'opposent sur le site définitif du futur TGI, chacun préférant une adresse différente dans le 13ème arrondissement. Le nouveau grand projet d'urbanisme suscite, par ailleurs, la fronde d'associations de riverains, ultra mobilisées et encouragées par les prises de position de la  mairie du 13ème qui ne veut pas du projet dans le  quartier de Tolbiac.

    La Ville de Paris a donc proposé le site de Masséna, un peu plus à l'est, sur un terrain coincé entre le périphérique et les boulevards des Maréchaux.
    Impossible, répond l'État : ce site nécessiterait de lourds aménagements, incompatibles avec la date de livraison du TGI, programmée pour 2012-2013.

    Le démarrage des travaux n'est prévu qu'en 2010 ... affaire à suivre donc ...



    >> Le site web de l'EPPJP - Etablissement public du palais de justice de Paris.

    >> Fuses-Viader, Arquitectes Associats

    >> La halle Freyssinet : déjà sur "Parisperdu".



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  • Entrée du 18, rue des Partants - Paris 20ème

    Nous voilà à nouveau rue des Partants, une rue symbole de Parisperdu, tant elle a vécu, ces dernières années de profonds bouleversements.
    Dans la rue, presque toutes les maisons sont murées, leurs habitants ont déserté les lieux.
    Seule, au n° 18, une porte reste ouverte, grande ouverte, ... sans doute un locataire récalcitrant qui a refusé de partir !

    Au fond de l'entrée, la lumière venue du jardin, irradie l'espace et incite irrésistiblement à pénétrer plus avant. C'est comme un appel vers l'inconnu, vers un souffle de vie dans ce quartier moribond.

    Dans la lumière dense de cette fin d'après-midi de juillet, ce couloir désolé apparaissait alors comme un chemin abstrait, comme le départ vers l'infini et même au-delà, comme un passage aboutissant à d'improbables paradis ...


    >>
    Escalier intérieur du 18, rue des Partants: "Vers l'infini et même au-delà ... "


     


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  • 79, rue des Haies Paris 20ème

    On est parfois conduit, par le plus pur des hasards, dans une rue calme et silencieuse, une rue sans charme spécial, une rue qui demeure comme abstraite...
    Mais soudain, d'un coup d'œil, d'un détail aperçu, cette rue peut révéler une réelle poésie.

    Rue des Haie, dans le "20ème profond", le hasard fit que, par un jour de soleil, je levais les yeux sur cette façade au revêtement ocre jaune.
    Et là, quelle ne fut pas ma surprise ? Ce fut une apparition... A l'une des fenêtres, une fillette à demi-cachée par le garde-corps, dressait, vers le ciel, ses frêles bras ... gantés de lourds gants de boxe !

    La fillette ne resta là qu'un instant, dans une position qui pouvait, tout à la fois, exprimer la violence ou la victoire.
    Soudain elle disparue et, sans elle, la façade de l'immeuble me paru bien fade ...
    De nouveau, le silence rempli toute la rue ...


    >> Voir aussi sur Parisperdu :"Enfances parisiennes".

     


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  • Lorsque j'ai montré à Willy Ronis une photo du 32 rue de la Mare, dans le 20ème arrondissement, il me fit la réponse suivante :
    "J'ai bien reconnu l'escalier du 32 rue de la Mare. Peut-être s'y trouve-t-il encore (au 2ème palier) une mini-usine de chaussures ..."

    Une recherche dans mes photos me fait trouver la mini-usine en question. On peut en effet lire sur la droite de l'image : "Chaussures JL".


    Et bien, oui Willy, la mini-usine est encore là ! ... Et en 2008, les "Chaussures JL" ont toujours leur siège social au 32 rue de la Mare. Mais la "mini-usine" a diablement fondu ... Car si, dans les années où Willy Ronis parcourait Belleville et Ménilmontant, les "Chaussures JL" ont employé jusqu'à une quinzaine de personnes, aujourd'hui l'effectif n'est plus que de trois personnes ... la mondialisation et l'invasion du marché par les productions "Made in China" sont passés par là ...

    Lorsque je communique la nouvelle à Willy Ronis, sa réponse sera sans détour: "c'est un petit miracle que tout cela n'ait pas disparu ... mais comment font-ils pour en vivre encore ?"

    Il faut dire que tout ce qui gravite autour de Willy, y compris lui-même ..., a une bien belle longévité ! ...



    >> L'escalier du 32 de la rue de la Mare, dans Parisperdu.

    >> L'escalier du 32 rue de la Mare, vu par Willy Ronis - Photo©Willy Ronis

    >> La sarl "Chaussures JL"

     
      


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  • A l'âge de 62 ans, Jean Nouvel, l'architecte star déjà bardé de nombreuses distinctions a reçu, cette année, le Pritzker Price, considéré comme le prix Nobel de l'architecture. Depuis quelque temps, il réfléchi sur le Grand Paris, et lorsqu'on l'écoute, on se rend compte qu'il est l'un des rares architectes qui réfute la politique de la table rase.
    C'est sûr, si demain, il se voit confier ce grand projet consistant à repenser la capitale, Jean Nouvel conservera l'ancien, beaucoup du bâti ancien ...

    Il nous livre ce qu'il convient de faire aujourd'hui pour ce Grand-Paris et nous explique qu'il faut travailler « à partir du chaos urbain... à partir des incohérences. C'est dans ce sens qu'il faut acter aujourd'hui ce qu'est Paris, dans tous ses hasards... il y a des petites choses de différentes époques, des petits nids avec des petits œufs en meulière qui portent les charges émotionnelles des personnes qui ont vécu là, des éléments modernistes qui peuvent encore fonctionner malgré leur idéologie. Se dire « on n'aurait pas fait comme cela », mais ce n'est pas mal aujourd'hui à regarder. Cette analyse a posteriori, c'est le point de départ : le futur de la ville se fait à partir d'hier, ne créons pas de table rase. Il faut parfois démolir, mais de façon très précise, pour rééquilibrer un territoire, car il y a des injustices flagrantes. »

    Parisperdu qui dénonce souvent ici, les démolitions aveugles de pans entiers de la capitale, approuve pleinement l'approche de Jean Nouvel ... et rien que pour cela nous lui aurions décerné le Pritzker ..., d'ailleurs Thomas Pritzker, président de la fondation Hyatt, n'a-t-il pas salué en Nouvel "sa quête inlassable d'idées neuves et son acharnement à repousser les limites de la discipline".
    Enfin un génial bâtisseur pour Paris, alors que beaucoup d'autres architectes ne sont bien souvent que de dangereux démolisseurs ...

     

    >> Le site des Ateliers Jean Nouvel.  

    >> Le site du Prix Pritzker.

    >> Voir aussi: Jean Nouvel, Interview vidéo.

    >> Sur Parisperdu: "Mieux avant ou ... mieux après" ?  

    >> Sur Parisperdu: "Démolition des murs ... démolition des vies"  

    >> Le "Grand Paris" ou comment changer ... d'aire ?

     

     

     


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