• 38 rue de Belleville, enfilade de cours.

    Chanté et photographié à l'envie, les quartiers de Belleville mais aussi ceux de Ménilmontant, du Père-Lachaise, de Charonne, et de Bagnolet occupent une place à part dans l'imaginaire parisien.

    Mille réminiscences du passé et autant de figures - de Casque d'Or à la môme Piaf et à Maurice Chevalier - nourrissent une légende que les amateurs de poésie urbaine peuvent cultiver ici, sans se forcer. Ce sont ces figures qui vous accompagneront dans vos ballades sur les pentes de la colline inspirée!

    Reste que le promeneur, empruntant les rues escarpées ou s'aventurant dans des villas secrètes à jamais endormies, n'a jamais le sentiment de pénétrer dans un sanctuaire.

    Et c'est bien cela, la séduction du petit miracle bellevillois que de nous inviter à découvrir un territoire intime, tout à la fois ... hérissé de souvenirs, mais aussi ... encore bien vivant.


    >> Voir aussi dans Parisperdu : Position dominante.

    >> Voir aussi : Portrait d'un monde disparu

    >> Voir aussi : Mélange de couleurs

    >> Voir aussi : Jours tranquilles à Belleville

    >> Voir aussi : Visages d'une planète

    >> Voir aussi : Rue des Cascades

     

     


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  • Dans ses billets intitulés "Démolition des murs ... démolition des vies", Parisperdu a montré comment la volonté de certains avait eu raison de quartiers entiers de Paris.

    Parfois cette "rage de destruction" n'est pas le fait des hommes mais celui d'un tragique destin qui s'acharne sur certains lieux de vie, comme à Perillos , un village des Corbières que vous avez pu découvrir récemment sur Parisperdu.
    Dans d'autres cas, comme à Celles, un village au cœur d'un paysage remarquable associant la terre rougeâtre et les eaux bleues d'un lac ... le village a été ruiné et dévitalisé au terme d'une longue épopée ... 


    Dans les années 50, le village de Celles (Hérault) compte 80 habitants, pour la plupart viticulteurs. Ici, en 1959, la crise viticole amène les pouvoirs publics à envisager la reconversion du vignoble en verger, ce qui nécessite la création d'une réserve d'eau pour l'irrigation. Les études s'orientent vers l'édification d'un barrage sur le ruisseau du Salagou dont les crues sont souvent spectaculaires.
    Pendant dix ans, jusqu'en 1968, se succèdent alors rachats et expropriations des propriétés concernées par la mise en eau de la vallée, prévue en deux temps : tout d'abord à la cote (altitude) 139 puis à la cote 150. Le village de Celles (altitude 143 mètres) est donc condamné à être englouti lors de la seconde étape de la réalisation de la retenue.
    Mais, bien qu'indemnisés, les habitants restent pour la plupart attachés à leurs terres et à leur village.
     
    Le département de l'Hérault devient donc, suite aux expropriations, propriétaire de la quasi-totalité du village, hors les bâtiments communaux (mairie, ancienne école, église, logement du curé et de l'institutrice) qui sont  juridiquement non-expropriables.
    La mise en eau du barrage a lieu en Octobre 1969. Les anciens propriétaires quittent alors le village devant la montée des eaux, mais le statut de commune perdure.
    Dès 1970, on assiste au pillage des maisons par ceux qu'on dénommera "les bricoleurs du dimanche". Puis c'est une communauté hippie qui s'installe à Celles; elle y restera 3 ans.
    En 1980, Joseph Envenido, surnommé "Bichette", occupe les locaux municipaux d'où - sans eau, ni électricité, ni téléphone - il assure le gardiennage du village. Les vols deviennent moins intensifs mais les maisons déjà dépouillées de leurs tuiles, fenêtres, carrelages ... se délabrent rapidement.
    Entre 1985 et 1989, on assiste à la réhabilitation du secrétariat de mairie, de l'église puis à l'aménagement de deux appartements dans des bâtiments communaux. On procède également à leurs raccordements électrique et téléphonique.
    En 1990, suite la  décision du Conseil d'Etat en faveur du maintient du statut de commune, le conseil municipal de Celles, espérant faire "bouger" le département pour revitaliser le village, met en demeure le conseil général, propriétaire des ruines, de les sécuriser au titre de la sécurité publique. Le résultat escompté- la remise en état des maisons - débouche en fait sur une action de cristallisation du village avec le bétonnage des crêtes, des murs et la pose de grillages autour des maisons, rendant l'ensemble encore plus sinistre qu'auparavant ...
    Aussi, lorsque vous parcourez le village vous pensez invariablement ...  à Oradour-sur-Glane, ... à un village martyr, victime de la folie humaine !
     
    En février 1996, c'est le coup de théâtre, le conseil Général de l'Hérault fixe la "cote maximale définitive" des eaux du lac à 139 mètres, libérant ainsi officiellement le village de Celles de la menace de submersion entretenue depuis 30 ans.
    Depuis lors, la municipalité de Celles ne cesse de batailler pour briser les barrières et les rigidités administratives, pour résoudre les nombreuses difficultés techniques, juridiques et financières et pour finalement faire aboutir la réhabilitation du village.  
     Le dur parcours de cette petite commune en ruines se poursuit donc ... sans savoir encore si un jour le village, qui finalement fut "sauvé des eaux", pourra revivre normalement ?


    >> Celles, un village au cœur d'un paysage remarquable.

    >> Mesnager, un grand de l'art urbain : de Paris à Celles, le même combat.



      
     


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  • Rue Charles Friedel
     -Paris 20ème. 

    Avec ses hôtels et ses meublés minables, ses bouis-bouis vietnamiens, ses couscous à toute heure ... Belleville aura longtemps constitué un quartier populaire et dans certains logements, plus que vétustes, "on aurait dit du Zola" ... tant la "condition urbaine" était dure !

    Aujourd'hui, beaucoup de ces immeubles sont réhabilités par une clientèle "bobo", des gens travaillant dans les médias, des graphistes, des designers ...
    Et, maintenant ici,  les intérieurs sont "ouverts", "lumineux", avec peu de cloisons et du "volume". Des parquets en chêne ou en merbau, une baignoire en fonte "comme autrefois", ... tout cela justifie sûrement les 7 000 à 8 000 euros le mètre carré. Soit des duplex souvent proches du million d'euros.

    Voilà comment on écrème la clientèle et comment l'on crée une sorte d'apartheid résidentiel ....
    Car une fois nettoyée, ripolinée, enrichie, sécurisée, valorisée par de nouveaux lieux culturels, la grande ville redevient désirable mais ne peut plus être peuplée par des habitants en manque d'argent et de culture.
    Alors, elle s'en débarrasse...


     
    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Une ville fantôme aux mains des dévitaliseurs"
     

            


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  • Le parc de Belleville est peut-être le parc le moins fréquenté de la capitale, et pourtant, ce vaste espace de verdure a beaucoup de charme et, il est idéal - aux beaux jours - pour flâner, bouquiner sur un banc ou faire la sieste sur une pelouse.

    La terrasse, au sommet du parc, offre une époustouflante vue panoramique sur Paris. C'est un lieu propice à la rêverie et à la contemplation de la ville. Evitez, toutefois de trop porter votre regard à gauche, là où les tours de Belleville font une véritable cicatrice au paysage ... Puis, retournez-vous vers la rue des Envierges : elle a conservé le calme et la poésie des hauts de Belleville.

    On peut aussi venir ici à la tombée de la nuit pour découvrir une Tour Eiffel toute scintillante, comme un bijou posé sur Paris...
    Etre perché là-haut, en position dominante sur la ville brillant de mille feux, est alors un véritable enchantement...

     

    >> Parc de Belleville, un peu d'histoire ... 

    >> Le Parc de Bellevile, déjà dans Parisperdu (1).

    >> Le Parc de Belleville, déjà dans Parisperdu (2).

     

     


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  • Les Frigos en octobre 1995, vus du viaduc de Tolbiac

    Tout autour, c'est le Paris impersonnel, celui des voies express, des immeubles nés de la spéculation immobilière et de l'écrasante Très Grande Bibliothèque avec son esplanade immense, coupée de la ville et de la Seine ... pourtant si proches... un lieu abstrait, hostile... Et au milieu de tout cela, un ilot de vie, de résistance, au "look" détonnant : Les Frigos.

    Depuis les années 80, des artistes ce sont légalement installés ici - ce n'est pas un squat - créant une incroyable cité, un antre bouillonnant de créativité.

    Dès l'entrée, dans un couloir sombre, couvert de graffitis... une pancarte appelle malicieusement à ne pas couvrir les murs de tags... Les nombreuses tuyauteries, rongées par la rouille, qui courent le long des couloirs, témoignent qu'à l'origine, l'on se trouvait ici, au cœur d'un réfrigérateur géant.

    A la fin des années soixante, la disparition des Halles de Paris et l'ouverture du marché de Rungis entraînent l'arrêt de l'activité de ces entrepôts frigorifiques qui, dès lors, sont laissés à l'abandon. Ne bénéficiant d'aucun classement architectural, considérés comme une friche industrielle, ils ont vocation à être détruits car ils sont situés au cœur du périmètre de la ZAC Paris Rive Gauche. Au fur et à mesure de l'édification de nouveaux immeubles sans âme, les Frigos vont perdre à la fois leur vue sur la Seine et la lumière qui baignait les ateliers des artistes. Et maintenant qu'ils sont encerclés par ces bâtiments aux façades vitrées, lisses, ... glaciales et aseptisées; on voit bien que les Frigos sont totalement atypiques et donc pour certains ... plus que dérangeants.
    Alors, les Frigos vont-ils être démolis ?

    Pas si sûr, car grâce à la forte mobilisation au sein des Associations de défense, et en coordination avec les habitants du quartier, les aménageurs qui bétonnent tout autour, ont récemment déclaré aux artistes-locataires : "Vous êtes le germe de vie du futur quartier ".

    Les Frigos, officiellement devenus le pôle artistique du schéma d'aménagement de Paris Rive Gauche, vont-ils pouvoir enfin respirer librement dans un quartier si peu poétique... ?
    En tous cas, pour le "germe de vie", ... cela risque d'être dur, très dur ... !


    >> Les Frigos : histoire complète, visite virtuelle, calendrier des expositions ...

    >> Deux mondes s'opposent, séparés par une ligne de démarcation ... ©Photo :Photigule 

    >> Dans les entrailles des Frigos (1)

     >> Dans les entrailles des Frigos (2)

    >> Dans les entrailles des Frigos (3)

     >> Dans les entrailles des Frigos (4)

     

     

     

     

     


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