C'était au temps où le vocable "mobilier urbain" n'avait pas encore été inventé. On appelait alors ce type de construction : un refuge ou un îlot de sécurité ... Bref, il s'agissait d'un espace situé au milieu de la chaussée et où le quidam pouvait se mettre à l'abri de la circulation ... et là, il était en quelque sorte "rangé des voitures" ...
Ces refuges comportaient toujours le même type de poteau de couleur blanche, éclairé la nuit, mais aucune autre matérialisation. Rien ... ni sur l'édicule, ni au sol et en particulier, pas de "zebra crossing" - comme disent nos voisins britanniques pour désigner les passages piétons - en référence à cet animal à rayures blanches et noires alternées ...
Mais où sommes-nous exactement ?
Sommes-nous ici "au milieu de nulle part", ... "in the middle of nowhere", comme le diraient à nouveau les britanniques ?
Sommes-nous donc ici dans un lieu tout à fait banal ?
Ou bien cet étrange carrefour, à la croisée de rues le plus souvent désertes et au point le plus haut d'une petite sommité, n'est-il pas plutôt le point central de quelque chose d'assez extraordinaire, de quelque chose d'assez grandiose ?
Peut-être même, serrions-nous là précisément - et sans le savoir - au centre du monde ? Tant la morphologie de ce rond-point peut faire penser à cette pierre circulaire près du temple du Ciel à Pékin, autour de laquelle les chinois se bousculent pour grimper ... sur le pivot central de l'univers !
PHOTO : "Au milieu de nulle part" : Retour à la réalité parisienne ... c'est-à-dire au croisement des rues : Pelleport, du Borrégo, des Pavillons et de la Duée. Paris 20ème.
>> Tiantan (天坛) et le centre de l'Univers dans la Cosmogonie chinoise traditionnelle.
>> Le point central de l'univers, au temple du Ciel à Pékin.
>> Touristes sur le point central de l'univers, au temple du Ciel à Pékin.