Vivre en ville va devenir un privilège.
A Belleville, à Ménilmontant, l'inflation des prix de l'immobilier chasse les anciens habitants. Ce sont maintenant des bobos qui ont jeté leur dévolu sur ces quartiers de l'Est parisien. Des peintres, des photographes, des architectes ou des designers s'installent dans des usines désaffectées ou dans des ateliers miteux qu'ils réhabilitent à prix d'or. Certaines agences immobilières se sont même spécialisées dans ces futurs lofts tant recherchés par ces nouveaux habitants pour qui le paraître est essentiel. Un bobo pensera fréquemment : "J'ai acheté un lieu atypique ... donc je suis atypique" !
Dans 10 ans, il n'y aura plus l'ombre de catégories populaires dans l'Est parisien. Le marché, mais aussi les pouvoirs publics, les mairies ... tout pousse à la requalification de ces quartiers ... même s'il y a parfois des résistances de quelques groupes d'habitants qui veulent conserver leur cadre et leurs modes de vie.
Car certains préfèrent continuer à vivre ici - en quasi communauté - dans des immeubles, à la limite de l'insalubrité, que des promoteurs cherchent à raser pour faire de nouveaux programmes. Mais les gens de Belleville qui aiment depuis toujours leur quartier, "leur village" comme ils disent, ne veulent pas de ces nouveaux programmes ... avec restaurants à sushi, galeries d'art contemporain ou d'avant garde et "concept-stores" ... Tout un monde dans lequel ils ne se reconnaissent pas.
Et pourtant, s'ils sont chassés, ils devront partir à 20, 30, 40 km ... là où les prix sont moins élevés...
Ainsi, la ville se transforme, car... bien sûr la ville n'est pas une entité figée, ... ainsi va la ville, ainsi va la vie ...dans la belle ville de Belleville.
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