Aubervilliers, 1947_Photo © Louis Stettner
Le photographe de légende Louis Stettner est mort le 13 octobre, il venait d'avoir 93 ans. C'était un monument de la photographie. Une légende telle que le métier de photographe sait en façonner. Un voyageur de l'âme et du regard, un capteur d'émotions sensuelles et fabuleuses, un esthète dont l'écriture photographique savait rendre évident aux yeux de tous ce que lui seul voyait.
Cet humaniste américain a immortalisé le pont de Brooklyn, les rues de Paris, les modes de vie des années 70… Il adorait la France, qu'il avait découverte après la guerre. Brassaï et Boubat étaient ses amis.
Ses célèbres photographies des banlieues parisiennes étaient empreintes de douceur et d'humour. Et, pour sa dernière exposition: "Louis Stettner. Ici ailleurs", au centre Georges Pompidou cet été, il avait révélé ses derniers travaux réalisés dans les Alpilles car la France était vraiment son pays de cœur.
Aux États-Unis, il descendait photographier les gens dans le métro, arpentait la Ve Avenue pour saisir les postures des passants, enregistrait les signes des changements sociaux.
En 1990, il s'installe définitivement en France avec son épouse, à Saint-Ouen dans la banlieue parisienne où il continuera à prendre des photographies. Récemment il disait: "Avoir dû rester dans les frontières du réalisme a constitué une limitation, que j'ai ressentie comme une contribution à la puissance de mes images. La nature même de la photographie vous force à produire quelque chose de bien plus expressif que la peinture ou la sculpture ne pourraient le faire. Vous devez travailler en prise avec la vie réelle".
Nous garderons de lui ses images, celles d'un certain regard. D'une certaine compréhension du monde. Celles d'un certain bonheur aussi …
>> Louis Stettner, site officiel.
>> "Louis Stettner, Ici ailleurs", Exposition Centre Pompidou, Paris Galerie de photographies, septembre 2016.
>> La photo humaniste sur Parisperdu.