C'était un petit passage en arc de cercle. Une Cité, comme on disait autrefois, avec ses petites maisons bien calmes et sa rue aux gros pavés irréguliers.
Au bout de la rue, un terrain vague avec des baraques faites de planches et de matériaux de récupération. Là, quelques « quasi sans logis » vivaient à l'écart de tout.
Au 2bis, se dresse encore aujourd'hui un drôle de bâtiment, un lieu associatif, un peu autogéré et au nom improbable : Goumen bis. C'est une ancienne usine, avec sa petite cour, comme il n'en existe plus beaucoup à Paris.
Au Goumen bis, des artistes ont installé un théâtre, des ateliers et aussi Télé Bocal, la plus ancienne chaîne télé de quartier à Paris. Faute de moyens pour diffuser sur le canal hertzien, ses émissions passent uniquement ... dans des bars.
Mais tout cela ne va pas durer...
Pourquoi ? Tout simplement, parce que là, derrière les palissades en tôles, les engins et les ouvriers s'activent. Pourtant, pendant longtemps, les riverains se sont mobilisés contre le projet de construction d'immeubles, qui menaçaient de détruire le caractère villageois de l'endroit.
Sous la pression des associations, les 39 logements prévus à l'origine ont, il est vrai, dû faire place à un programme allégé : 13 logements, dont 5 ateliers d'artistes.
Mais, une fois de plus, on rejoue l'histoire du pot de terre contre le pot de fer ...
Alors la cité Aubry, ce lieu insolite où régnait une atmosphère de petite bourgade, aura définitivement perdu son âme ...
>> Le collectif Goumen Bis.
>> Télé Bocal
>> La nouvelle Cité Aubry