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 Faut-il idéaliser le passé… ? (2/3)
« La France Heureuse », un hors série signé Historia et Paris Match, paru en septembre 2013.

Actuellement, les enquêtes d'opinion nous révèlent une France pessimiste et c'est encore plus vrai pour la jeunesse française. La nostalgie devient alors le sentiment dominant d'une  société où, dans tous les domaines, le ringard a laissé la place au "vintage". Certes, subsistent encore dans les discours politiques les plus stéréotypés, des restes d'une vieille allergie au conservatisme, mais cette pensée magique ne peut pas résister longtemps à la vague nostalgique qui touche toute société inquiète d'elle-même et de son avenir.

Ce que nous regrettons dans le passé, ce n'est pas le passé en tant que tel, mais la vision de l'avenir qui prévalait alors, et l'idée que "demain sera meilleur qu'aujourd'hui". Ainsi lors des trente glorieuses souffle une envie de construire, de découvrir ensemble des chemins jamais explorés, de poursuivre des utopies. C'est ce que l'on appelle l'optimisme …

Alors qu'aujourd'hui, nous aurions tendance à nous raccrocher à une espérance passée, faute de croire suffisamment en l'avenir.

C'est pourquoi il me paraît vital de repenser le progrès comme une exigence sociétale, tout en étant lucide sur ce qui s'est dégradé: le travail et les loisirs, l'environnement, la "décence commune"... mais aussi en retrouvant une forme d'innocence sur notre capacité à "reprendre la main". Bref ne nous cachons pas les errances de la modernité, la dégradation des relations sociales, l'apparition de nouvelles formes de barbarie; soyons lucides aussi sur les risques que font peser sur l'avenir les nouvelles donnes démographiques, industrielles, scientifiques... mais n'oublions pas que rien de grand ne s'est accompli sans une certaine naïveté. Le progrès se fait quasiment toujours au détriment de certains avantages du passé. Il faut donc le juger "globalement", c'est-à-dire si "au total" notre vie s'en est retrouvé améliorée - même si cela n’empêche pas que certains aspects de celle-ci se soient détériorés. C'est ce que l'on oublie fréquemment de faire : on voudrait le beurre et l'argent du beurre, ne revenir en arrière que pour certains points. Aimer le présent et le passé ne sont pas à opposer systématiquement …

Alors, à cette condition, oui c'était mieux avant ! A moins que ce ne soit le contraire ! C'est ce que nous verrons dans notre prochain billet ….

 

(A suivre)

 

 

>> Voir aussi sur Parisperdu : "L'avenir, c'était mieux avant" …

>> Voir aussi : Faut-il idéaliser le passé ? (1/3)

 

Tag(s) : #regard
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