Avenue de France - Paris 13ème.
L'avenue de France qui traverse le secteur désormais remis à neuf du quartier de la Gare, n'est qu'un alignement glacial d'immeubles de bureaux et de logements.
Ça et là, de trop rares cafés et aucun resto véritablement digne de ce nom … car, dans ce quartier administratif c’est la grande réunion des restaurants industriels et le point central de la mal bouffe: salades à la sauce industrielle, lasagnes réchauffées au micro ondes (au fait, à la viande de quel animal … ?), … le tout à des prix excessifs.
Une fausse bonne ambiance règne dans ces établissements, finalement à l’image de ce quartier sinistre et sans âme. Ce décalage viendrait-il de la topographie des lieux ? Peut-être, car l'avenue est bancale. Sur la moitié de son parcours, elle longe en les surplombant les voies ferrées de la gare d'Austerlitz et de là-haut, le panorama ferroviaire ne fait pas rêver.
Si les anciens bâtiments des Grands Moulins et sa Halle aux farines ont été reconvertis assez harmonieusement en campus universitaire, la balafre des voies ferrées fait décidément désordre. Il aurait fallu repenser la séparation de cet ensemble totalement coupé de la ville, à l'opposé des campus américains; dépourvu de vie propre et de la moindre pousse d'herbe, à l'opposé des campus chinois.
Arpentant cette avenue dont on ne voit jamais la fin … j'aurais aimé percevoir l'esquisse d'un sourire ou le début d'une contrariété sur un visage, bref que le monde me parle … mais les individus que l'on croise sur l'avenue de France sont aussi froids et rigides que le tracé de cette artère.
>> L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
>> Désertiques dorsales.