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Quand je l'ai vu pour la première fois, c'était près d'un café, à l'heure de l'apéro.

Il sortait du 30 de la rue Piat, bizarrement coiffé, et vêtu d'un pardessus trop grand, couleur noisette, qui n'arrivait pas à dissimuler le bas d'un pyjama à larges bandes grises et blanches. Il était chaussé de charentaises usagées et, dans cet accoutrement, portait à la main une boite à lait en aluminium.
Il allait chercher son breuvage matinal chez " Pompom" un diminutif donné, par les gens du coin, au crémier italien du quartier. Tout comme son voisin Letourneau qui vendait son vin à la tireuse, "Pompom" vendait son lait à la louche.

La seconde fois que je l'ai vu, c'était un soir, très tard, dans le couloir de la station de métro Pyrénées où j'étais venu raccompagner ma copine du moment. Il m'est apparu à l'instant précis où j'embrassais une dernière fois ma dulcinée, avant qu'elle n'attrape le dernier métro.

Il avait encore son même manteau noisette et sur la tête un drôle de "galure", un chapeau ridicule, genre madrilène. Nous nous sommes regardés. Son visage portait encore des traces de maquillage et avait quelque chose de pathétique... un clown triste!
 

Je regardai s'éloigner un homme fourbu par sa soirée de travail au cabaret, un artiste au début de sa carrière ... Je regardais rentrer chez lui, dans ses habits de scène, ... Fernand Raynaud.



>> Cet anonyme emprunte un escalier également ... anonyme. L'escalier qui relie la rue de l'Ermitage à la rue des Cascades était à l'époque seulement répertorié "voie U/20",  jusqu'à ce qu'il prenne, en 1994, le nom de ... Rue Fernand Raynaud.
 

 

Tag(s) : #artistes, #gamin(e)(s), #piéton
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