
Place de la Bastille – Paris, mars 2005, "Hommage à Brassaï".
Il a fixé à jamais l'image d'un Paris nocturne. Il a utilisé comme personne l'objectif pour capter l'atmosphère fascinante des nuits parisiennes. Il nous a livré de poignants paysages nocturnes, témoignages de ses longs vagabondages dans le Paris excentrique de la nuit, loin des sites connus. La plupart du temps, il sillonnait les rues seuls, mais parfois, il était accompagné d'amis noctambules comme Henry Miller, Raymond Queneau ou Léon-Paul Fargue …
En 1932, il écrit: "C'est pour saisir la beauté des rues, dans la pluie et le brouillard, c'est pour saisir la nuit de Paris, que je suis devenu photographe."
Et quel photographe ! Un homme sans cesse à la recherche d'images toujours plus insolites, plus inquiétantes, traçant des silhouettes interlopes du pavé parisien sous la lumière incertaine d'un réverbère.
Avec Brassaï, puisse que vous aviez compris que c'était de lui qu'il s'agissait, ce Paris arpenté nuitamment, devient la capitale mondiale du rêve et de la poésie. Amoureux de cette ville, on comprend qu'il veuille la protéger lorsqu'il écrit, la même année: " On est en train de tuer l'âme de Paris; sous prétexte de supprimer des îlots insalubres, on abat ce qui faisait le charme de la capitale; sous prétexte de dégager des monuments, on démolit les rues qui leur donnent un sens. A tout prendre, j'aimerais qu'on démolisse les monuments et qu'on respecte les rues. Il n'y a pas de musées pour les rues."
Presque quatre-vingt ans plus tard, ces mots restent d'une brûlante actualité, et c'est pourquoi Parisperdu veut s'associer à cette démarche, à ce regard, à cette pertinente acuité …. Merci Monsieur Brassaï !
>> Gyula Halàsz, dit Brassai : "Paris, Avenue de l'Observatoire" 1934.
>> "Paris la nuit" de Brassaï, 1932 - Préface de Paul Morand: "La nuit n'est pas le négatif du jour".