19 rue des Gardes- Paris 18ème (juillet 1996)
Dans ma rue, j'ai vu les commerces fermer les uns après les autres et pour les gens du quartier, il n'y a presque plus rien. Le secteur n'a plus d'attrait, ma pharmacienne affirme que lorsqu'elle est de garde, on ne la trouve jamais.
Dans ce coin du 18ème arrondissement, le coiffeur, le libraire, le marchand de vin et un traiteur ont déjà fermé depuis longtemps, … plus récemment c'est la boucherie, qui vient de tirer le rideau. Restent un café et une boulangerie … guère suffisant pour faire de ce bout de quartier, une vraie petite place de village.
Cette disparition au compte-goutte de nos commerces traditionnels a de quoi inquiéter celles et ceux qui restent attachés à "l'esprit village" de l'arrondissement.
On ne trouverait plus qu'une cinquantaine de poissonneries dans tout Paris, contre plus de 250 "Phone Boutique". Une évolution symptomatique du mal qui gagne nos rues commerçantes : la disparition des commerces de bouche... Car aujourd'hui à Paris, à cause des effets de la spéculation immobilière, l'achat d'un local commercial par un petit commerçant est pratiquement impossible, … seules les grandes enseignes et leurs franchisés peuvent s'y développer.
Les chiffres 2008-2009 de l'Atelier Parisien d'Urbanisme, sur le petit commerce à Paris, n'étaient déjà pas très réjouissants et il semble que le phénomène se poursuive, voire même s'aggrave d'année en année.
Avec la disparition de nos bouchers, traiteurs, poissonniers ou fromagers, c'est une certaine idée de Paris qui s'en va. Et pourtant, l'activité commerciale n'est-elle pas un élément majeur de l'animation de nos quartiers ?
Mais, mise à part la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, qui tire la sonnette d'alarme... qui se soucie de la mort de nos commerces de proximité ?
>> Déjà sur Parisperdu : "On ferme …"
>> Meme lieu, rue des Gardes, aujourd'hui.