Hall de l'immeuble 5C, dans l'un des quartiers Nord de la capitale.
Mouss est au centre de l'image.
On les appelle les "hitistes", littéralement les "teneurs de murs". Leur nom est dérivé du mot “hit” qui en algérois signifie “mur”.
Est hitiste, un jeune de sexe masculin, chômeur, adossé toute la journée à un mur parce qu’il n'a pas plus d’espace personnel au domicile familial que d’espérance d’évolution dans la société. Le hitiste revient toujours squatter le mur nourricier qui l'a vu grandir, lui et ses congénères.
En ce matin d'hiver, je pars dans les quartiers Nord de la capitale, à la rencontre de jeunes en galère, collectionneurs au mieux de petits boulots et tous marqués par l’échec scolaire.
Je finis par croiser Mouss, 21 ans, qui cherche la voie qui lui permettrait de couper le cordon ombilical avec "les murs de chez lui" …
Mouss est là, depuis des années, du matin jusqu'au soir, avec ses potes hitistes. Collés au mur toute la journée, ils regardent passer la vie …
Mouss n'a jamais travaillé, n'a connu que l'ennui, le chômage, la petite délinquance aussi un peu… et les problèmes de logements: ils sont 8 dans le petit 3 pièces familial, … alors il est tout le temps dehors. Et il ne peut même pas déménager, "j'habite dans mes vêtements" dit-il, un brin désabusé.
Alors Mouss n'en peut plus, depuis des années et des années il veut partir … ailleurs, n'importe où, mais ailleurs, … là où il y aurait des activités et des occupations autrement plus épanouissantes …
Mais il est où, cet ailleurs ?
>> "C'est déjà ça …"