Marcel Proust et Eugène Atget bien que contemporains ne se connaissaient pas.
Leurs œuvres monumentales témoignent de cette même volonté patiente et méticuleuse de restituer la vie de leur temps, ce Paris légendaire de la Belle époque.
Tandis que Proust s'attachait à décrire la complexité de l'âme humaine, Atget, lui, photographiait les rues, les places, les jardins, les échoppes qui servaient alors de décor au peuple parisien.
Dans l'ouvrage "Paris du temps perdu" que les Editions Hoëbeke viennent de publier, les photographies de l'un font subtilement écho aux mots de l'autre. Et c'est Odette ou encore Albertine que l'on croit reconnaître derrière de furtives passantes, et c’est l'hôtel de la duchesse de Guermantes que dissimulent les lourdes portes cochères photographiées par Atget.
Ces deux regards croisés sur un Paris irrémédiablement perdu suscitent une vive émotion teintée d'une douce mélancolie.