Photo du haut : Paysans jouant aux cartes dans une taverne
David Teniers II (1610-1690)
Photo du bas : La partie de Tarots, Joinville le Pont (1991)
© Willy Ronis
Willy Ronis nous dit : "Je n’ai pas eu de maître à penser en photographie, ou plutôt certainement qu’ils sont nombreux à avoir plus ou moins influencé ma démarche"
Et il ajoute : "Mais ce que je sais, c’est que mes vrais maîtres, ce ne sont pas les photographes. Ce sont les musiciens, ou les peintres. Et en peinture ce sont les petits maîtres flamands du XVIIe siècle. C’est Brueghel et l'école des peintres flamands, par leur composition, par leur disposition des personnages dans le cadre".
Chez Ronis, les fondamentaux de la photographie et de la peinture vont se mélanger et produire une œuvre artistiquement riche car il a parfaitement analysé les œuvres des maîtres de la peinture. Il applique alors certaines grandes lois de la composition picturale à la photographie : balance des valeurs claires et sombres, unité du sujet, rythme de l'image, clair-obscur, contre-jour, etc…
Il apprécie donc dans la peinture flamande les scènes de la vie quotidienne dont les personnages font écho à ce qu'il retrouve alors dans la rue à Paris ou ailleurs. Ses sujets, ce sont d'abord les gens : "Les rues vides ne m'intéressent pas." dira-t-il. Les petits métiers, les ouvriers à l'usine, les bistrots, les bords de Marne, les couples, la jeunesse... le tout sans spectaculaire, en se concentrant sur le quotidien et la "poésie de la rue".