• Carrefour de l'Evangile


    La croix de l'Évangile est la dernière des nombreuses croix de carrefour qui furent posées à Paris à l'intersection des chemins.

    La rue de l'Évangile fascina les romanciers par son étrangeté.
    Jules Romain la décrivit dans « Les Hommes de bonne volonté » et Alexandre Arnoux dans « Rue de l'Évangile ».

    Mais c'est Marcel Aymé (Derrière Martin, 1938) qui dépeint le mieux ce lieu étrange : « Fiché sur le trottoir ... , il regardait, par delà le carrefour, un endroit souvent désert, la rue de l'Évangile qui fuyait entre deux hauts murs aveugles bordant, à droite la tranchée des chemins de fer de l'Est et, à gauche, le vaste quartier des gazomètres dont les hauts et monstrueux caissons semblaient surplomber et écraser la chaussée ... à quelque cents mètres ... elle s'infléchissait un peu ... et semblait se poursuivre sans fin entre ses deux murs unis et se perdre en elle-même. Dans la lumière grise et fumeuse du matin, elle apparaissait comme un chemin abstrait, comme le départ d'un infini maussade ou d'un couloir désolé aboutissant à d'autres paradis ».

    Depuis beaucoup de changements ont modifié radicalement l'aspect de cette rue. Le gaz naturel a rendu caduques les gazomètres - qui stockaient du gaz de houille - et ils furent détruits en 1978, puis remplacés par la zone d'activités et d'entreprises CAP18. Demain, le projet de la future gare « RER Évangile » et de son interconnexion avec le tramway des Maréchaux devraient changer encore plus profondément le secteur.

    Les jours du dernier calvaire de Paris sont sans doute comptés ... 


     


    >> Ce calvaire - reconstruit en studio - a servi de cadre au film de Marcel Carné " Les portes de la nuit". Voir le décor du film créé par le génial Alexandre Trauner.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    JCB
    Samedi 7 Octobre 2006 à 16:20
    Marcel Carné
    Quel réalisateur ! et le boulot de Trauner en décors, mieux que Hollywood à l'époque ...
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