• Éole, il aurait pu être beau mon jardin…

    Éole, il aurait pu être beau mon jardin…

     Les Jardins d'Éole et des consommateurs de crack dans le Jardin (juin 2021)

     

    A Paris, Stalingrad a une lourde réputation à porter. Le quartier est, en effet, l'un des hauts lieux de la vente et de la consommation de drogues.

    A Stalingrad, la came empoisonne la vie : celle des résidents comme celle des consommateurs. Elle est présente dans tous les lieux publics, en particulier dans les interstices laissés vacants dans la ville ; elle accapare l’espace, suscite de multiples scènes de violence entre les différents protagonistes – dealers, usagers, policiers – et produit une délinquance au quotidien.

    Pourtant, dans un secteur qui constitue l’un des derniers îlots du nord-est parisien laissés à l’abandon et où l'ambiance est particulièrement pesante, une fenêtre de légèreté, une porte d'espoir s'était ouverte en mai 2007 avec la création des Jardins d’Éole.

    Derrière cette étiquette bucolique se cache une opération qui pourrait sans doute à terme transfigurer le quartier. Car les jardins d’Éole, qui s’étalent tout de même sur 4 hectares, viennent combler l’absence quasi totale d’espace vert digne de ce nom dans le 18e arrondissement.

    Certes, le lieu n’est pas forcément gâté, coincé entre les voies ferrées menant à la gare du Nord et la rue d’Aubervilliers, rue appelée à être redynamisée et remise en valeur, mais encore très fréquentée la nuit par les dealers. Une partie des jardins restant ouverte 24 heures sur 24, l’objectif non caché est de permettre aux riverains, par leur présence le soir et la nuit, d'inciter les dealers de la rue d’Aubervilliers à renoncer à leur trafic.

    Pour ce qui est du jardin paysagé, il est certain que même si la proximité des voies ferrées peine à se faire oublier, malgré la présence d’une butte qui les occulte quelque peu, il aurait pu être beau mon jardin…

    Mais il y a quelques mois patatras, invités par la Mairie de Paris, les dealers et les consommateurs de crack ont envahi le jardin H24, créant un lourd climat d'insécurité, agressant les passant et les familles voulant profiter du jardin. Des rixes ont éclaté, des poussettes d'enfants ont été malmenées… Puis le jardin a été évacué des vendeurs et des consommateurs de drogues, la police monte la garde. Mais cela conduit seulement déplacer le problème de quelques centaines de mètres, la drogue est retournée à Stalingrad…

    Pour les jardins, il faudra être patient. La nature doit encore grandir et donnera, espérons-le, à ces Jardins d’Éole, un petit air de parc de la Villette...
    Alors peut-être le secteur sera devenu plus respirable.

     

    >> Sur Slate : un reportage sur les consommateurs de crack dans les jardins d'Éole.

    >> Affiche apposée dans les Jardins d'Éole (Juin_2021)

     

     

     

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