• Paris ne vous dit pas merci, Monsieur Delanoë …

     Destruction d'un immeuble situé 5, impasse Bonne Nouvelle_ Paris 10ème.

    Que restera-t-il dans cinquante ans du Paris modelé par Monsieur Delanoë ?
    Essentiellement des lieux froids, glaciaux où le souffle et l'esprit sont absents, des quartiers sans âme, ni réelle identité ... Finalement, les caractéristiques du bâti érigé lors de sa mandature seront à l'image de l'homme: rigide, bourgeois-bohème et quelque peu arrogant.

    Mais là n'est pas le principal reproche. Il y a plus dramatique, car qui aurait pu imaginer dans ses pires cauchemars que cet homme aurait pu perpétrer un tel saccage de la capitale pour y édifier d'aussi affreuses constructions ou élaborer d'aussi insensés aménagements comme à Belleville où dans le 13ème arrondissement, avec ces quartiers d'une grande laideur: Rive Gauche et Masséna?

    Et c'est bien là le problème, Monsieur Delanoë n'aura rien embelli, mais il aura beaucoup défiguré, rasé le passé, détruit le patrimoine et tout cela sans la moindre vision futuriste.

    Pourtant, démolir, transformer, réaménager, n'est pas nécessairement un désastre.

    Ce peut être bénéfique pour la ville, comme cela s'est produit à maintes reprises dans la capitale, tout au long des siècles.

    De Charles V jusqu'au XXe siècle, Paris a tout d'abord été agrandi, puis transformé et modifié pour - à chaque fois - s'adapter à son époque et souvent alors Paris s'en est trouvé embelli, sublimé.

    C'est ainsi que sous le règne de Napoléon III, grâce au savoir-faire du baron Haussmann, Paris se transforme et s'adapte au nouvel essor industriel de l'époque, et donne naissance à ce magnifique Paris que l'on peut encore admirer aujourd'hui.

    Après la seconde guerre mondiale, d'autres progrès apportent confort et qualité de vie. L'auto individuelle participe à ce mouvement, aussi s'avère-t-il nécessaire de lui faire une place dans la ville.
    Le président Pompidou le comprit, et en dépit des esprits chagrins, fit faire des travaux qui n'ont pas enlaidi la ville, bien au contraire.

    Aujourd'hui, on tente de nous faire croire que la "voie Pompidou" et quelques autres tronçons sur la rive gauche ont privé les Parisiens de promenades agréables et vivifiantes au bord du fleuve. C'est faux.
    Les voies de circulation sur les berges de la Seine, ont remplacé tout un fatras d'entrepôts, de hangars, de chantiers à ciel ouvert, de dépôts de matériaux de toutes sortes, qui n'ont jamais rendu la ville plus belle ni permis la moindre promenade au bord de l'eau  …

    Alors aujourd'hui, faut-il sevrer Paris de voitures ? Doit-on stopper totalement la circulation automobile à Paris ? La réponse a été trouvée depuis longtemps à Londres ou à Singapour. Le péage urbain, est en effet un moyen plus intelligent et beaucoup plus efficace que "le tout Vélib" ou le "Paris-Plages permanent" ?

    Non décidément, Paris ne vous dit pas merci, Monsieur Delanoë …

     

    >> Paris-plages ou Saint-Trop-sur-Seine.


    >> Paris demande à être grâcié ...

     


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  • Commentaires

    5
    Henri Kanaan
    Samedi 1er Août 2015 à 23:58

    Haussmann a détruit Paris beaucoup plus que d'autres ne l'ont fait après lui. Il s'est enrichi grâce à ces destructions.

    L'homme s'adapte à son environnement et même si tout Paris ressemblait à la Défense, on trouverait des gens dans le futur qui loueraient cette transformation par la destruction comme on le fait aujourd'hui du baron malgré ses saccages.

    4
    Jean-Luc
    Samedi 7 Mars 2015 à 22:26
    MOTOS
    Faire la vie impossible au voitures même professionnelles, pour livrer Paris aux hordes de motos et scooters fallait au moins être écolo . 100 cv pour 200kg c'est la réalité avec ses dangers son vacarme et sa pollution, sans parler du respect des autres et des prises de risques .
    3
    Pierre Barreteau
    Samedi 7 Mars 2015 à 15:50
    Persiste et signe ...
    Je maintiens que "Paris Rive Gauche" est un quartier d'une grande laideur. Je ne vous apprendrai pas que le Plan d'aménagement de 1991 a été largement revu en 1996, alors que Chirac a donné sa démission en mai 1995, car il est élu président de la République. De plus l'ouvrage fédérateur du quartier la TGB avait été imposé par Mitterand. Par la suite Tiberi a surtout freiné le projet mais l'arrivée de Delanoë, en 2001, élu comme Premier maire de Paris socialiste l'a relancé de plus belle, si j'ose dire car tout est moche à PRG: sinistres rocade de l'Avenue de France, immeubles sans âme, présence permanente du ferroviaire sale et bruyant ... Pour rien au monde j'aimerai y vivre. Et ça c'est pas de la désinformation ni de la méconnaissance du sujet.
    2
    Guillaume
    Jeudi 5 Mars 2015 à 13:19
    Désinformation, ou méconnaissance du sujet ?
    Au-delà de votre jugement très discutable sur la qualité de la ZAC PRG (et je suis bien placé pour en parler, vivant à proximité), faut-il vous rappeler que son plan d'aménagement date de 1991, et que l'ensemble est un projet que l'on doit à Chirac, pas à Delanoë ? Vous êtes si péremptoire...
    1
    Joëlle Gourronc
    Jeudi 5 Mars 2015 à 09:35
    ce maire que fut Delanoë !
    Merci de ce billet, je découvre une facette inconnue de ce maire que fut Delanoë, pas très belle d'ailleurs cette facette et cette autre plus agréable de Pompidou. Merci Pierre de cet enrichissement, malgré la partie navrante.
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